TV

La crainte de l'implacable vengeance iranienne a mis l'administration US sens dessus dessous

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un compte Twitter lié au Leader de la RII, l'Ayatollah Khamenei a publié un appel à la vengeance pour l'assassinat du général Qassem Soleimani, semblant viser son commanditaire, l'ancien président américain, Donald Trump. ©Arab News

Susan, épouse de Mike Pompeo, l’ancien secrétaire d’État américain, qui est l’un des principaux auteurs de l’assassinat du général de Corps de l’armée iranienne, Qassem Soleimani vient d'envoyer une lettre aux responsables politiques iraniens déclarant qu'elle était déçue des actions du gouvernement américain et que sur cette base elle veut demander pardon à Téhéran après que son mari, et ex-secrétaire d'État, eut revendiqué l'assassinant le 8 janvier 2020 à l'aéroport de Bagdad du commandant en chef de la Force de Qods et commandant en chef de la Résistance, le général Soleimani : « Mike était ivre et ne comprenait pas ce qu'il disait.... Il n' y est pour rien... Pardonnez-le ».  

Mais cette affaire autour de quoi les Américains commencent à s'agiter et à laquelle ils attachent désormais le déblacklistage du CGRI, n'est-ce pas une nouvelle manœuvre de diversion? Le négociateur en chef iranien Ali Bagheri vient de l'annoncer : l'affaire de la vengeance du sang du martyr Soleimani n'a rien à voir avec les pourparlers. Où veut donc en venir l'Amérique?

Les Américains semblent vouloir faire un ultime effort pour créer une vague équation politique dans les pourparlers de Vienne. Le retrait du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) de la soi-disant liste noire (FTO) en échange de la conclusion d’un accord qui inclurait les missiles et les activités régionales de l’Iran et tout ceci, sur fond d'un pardon iranien pour les assassins du général Qassem Soleimani, voici en substance la ligne que Washington a récemment tracée, en menant une campagne psychologique pour la mener à bien.

La Maison Blanche affirme que le Congrès ne peut rien garantir et que la levée de l'embargo contre l'Iran est somme toute conjoncturelle puis prétend que Téhéran doit offrir la « réciprocité » s'il veut négocier le statut du CGRI.

Le coordinateur de l'Union européenne chargé de superviser les pourparlers sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, qui portait un message de Washington lors de sa visite du mars dernier à Téhéran a d'ailleurs appelé les autorités politiques et diplomatiques iraniennes à renoncer à poursuivre le dossier de l’assassinat de Hajj Qassem en échange de la poursuite des négociations nucléaires. Tout ceci prouve une chose : la crainte du camp d'en face de la vengeance et surtout sa conviction que l'Iran est parfaitement capable de la tirer. Aussi Mora a exhorté les responsables iraniens à classer la vengeance jusqu'à ce que les pourparlers atteignent leur ligne finale. Comme pour trouver une échappatoire aux assassins.

Or et au cours de ces réunions, le ministère iranien des Affaires étrangères a explicitement annoncé à la partie européenne que la question de la vengeance du meurtre de Qassem Soleimani à l'aéroport de Bagdad n'avait rien à voir avec l’affaire nucléaire, et que la liste terroriste avait été poursuivie judiciairement et que les assassins de Soleimani ne pouvaient pas dormir tranquillement.

Ce message dur de l'Iran a alors provoqué un trouble à Washington. Susan, épouse de Mike Pompeo, homme impliqué dans l'assassinat de Hajj Qassem et qui en est toujours fier, a alors adressé une lettre aux responsables politiques de Téhéran déclarant être déçue des actions du gouvernement américain. Elle a demandé à l’Iran de lui accorder la grâce. Elle a écrit que son mari était ivre lorsqu’il s'est prononcé contre la République islamique d'Iran et a défendu l'assassinat du général Soleimani.

De plus, la lettre de l'épouse de Pompeo remet en cause l'appareil diplomatique ainsi que les agences de renseignement aux États-Unis. Ce qui semble pousser l'équipe des opérations psychologiques du gouvernement Biden à tenter toutes les astuces pour restaurer son prestige politique, puis nouer cette affaire avec le retrait du CGRI de la FTO‌ et greffer là-dessus la poursuite des négociations au sujet des missiles et des activités régionales de l’Iran.

Est-ce une bonne idée? Pas vraiment et elle est surtout inutile. Le Renseignement iranien a accédé à une liste précise de tous les éléments impliqués dans cette affaire criminelle et il s’est même infiltré au Pentagone. Certains de ces noms figurent sur la liste des sanctions du ministère iranien des Affaires étrangères et d'autres sont confidentiels.

Puis tous les observateurs des pourparlers de Vienne sont maintenant bien conscients que la main des États-Unis dans les pourparlers de Vienne est ligotée et que les solutions sur la table sont limitées. La partie américaine tente ainsi de réparer son échec à faire avancer les pourparlers de Vienne en créant une foire d’empoigne, en y mêlant le tout et son contraire et en essayant de s'offrir une issue.

Dès lors quelques points méritent réflexion : L'expérience a montré que le CGRI est si puissant que les sanctions n’ont pas le moindre effet sur son action. Le boycott du CGRI n'affecte en rien non plus ses éléments extérieurs. Le retrait du CGRI de FTO ne pourrait qu’un bref prélude à la suppression des sanctions secondaires en vertu de la loi CAATSA si l'Amérique cherche réellement une entente.

Puis l'accent mis par les Américains sur les négociations au sujet des missiles et des activités régionales de l’Iran fait partie de la guerre cognitive de l'ennemi et ne mènera à rien non plus, car l'accord nucléaire reste confiné dans le cadre du nucléaire un point c'est tout.  

Ensuite, les Américains se répètent trop et font peu de choses concrètes et cette répétition constante est un signe de leur tentative ratée lors des « négociations directes ». Et enfin les capacités régionales de l’Iran soit son alliance au sein de l'axe de la Résistance tout comme son programme missile sont des lignes rouges que Téhéran ne permet à aucune partie de franchir.

Reste la question la vengeance à laquelle les commanditaires et les auteurs du crime du 8 janvier 2020 ne pourront échapper. Que leur épouse fasse ou pas des lettres de pardon. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV