Susan, épouse de Mike Pompeo, l’ancien secrétaire d’État américain, qui est l’un des principaux auteurs de l’assassinat du général de Corps de l’armée iranienne, Qassem Soleimani vient d'envoyer une lettre aux responsables politiques iraniens déclarant qu'elle était déçue des actions du gouvernement américain et que sur cette base elle veut demander pardon à Téhéran après que son mari, et ex-secrétaire d'État, eut revendiqué l'assassinant le 8 janvier 2020 à l'aéroport de Bagdad du commandant en chef de la Force de Qods et commandant en chef de la Résistance, le général Soleimani : « Mike était ivre et ne comprenait pas ce qu'il disait.... Il n' y est pour rien... Pardonnez-le ».
Mais cette affaire autour de quoi les Américains commencent à s'agiter et à laquelle ils attachent désormais le déblacklistage du CGRI, n'est-ce pas une nouvelle manœuvre de diversion? Le négociateur en chef iranien Ali Bagheri vient de l'annoncer : l'affaire de la vengeance du sang du martyr Soleimani n'a rien à voir avec les pourparlers. Où veut donc en venir l'Amérique?
La Maison Blanche affirme que le Congrès ne peut rien garantir et que la levée de l'embargo contre l'Iran est somme toute conjoncturelle puis prétend que Téhéran doit offrir la « réciprocité » s'il veut négocier le statut du CGRI.
Le coordinateur de l'Union européenne chargé de superviser les pourparlers sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, qui portait un message de Washington lors de sa visite du mars dernier à Téhéran a d'ailleurs appelé les autorités politiques et diplomatiques iraniennes à renoncer à poursuivre le dossier de l’assassinat de Hajj Qassem en échange de la poursuite des négociations nucléaires. Tout ceci prouve une chose : la crainte du camp d'en face de la vengeance et surtout sa conviction que l'Iran est parfaitement capable de la tirer. Aussi Mora a exhorté les responsables iraniens à classer la vengeance jusqu'à ce que les pourparlers atteignent leur ligne finale. Comme pour trouver une échappatoire aux assassins.
Ce message dur de l'Iran a alors provoqué un trouble à Washington. Susan, épouse de Mike Pompeo, homme impliqué dans l'assassinat de Hajj Qassem et qui en est toujours fier, a alors adressé une lettre aux responsables politiques de Téhéran déclarant être déçue des actions du gouvernement américain. Elle a demandé à l’Iran de lui accorder la grâce. Elle a écrit que son mari était ivre lorsqu’il s'est prononcé contre la République islamique d'Iran et a défendu l'assassinat du général Soleimani.
Est-ce une bonne idée? Pas vraiment et elle est surtout inutile. Le Renseignement iranien a accédé à une liste précise de tous les éléments impliqués dans cette affaire criminelle et il s’est même infiltré au Pentagone. Certains de ces noms figurent sur la liste des sanctions du ministère iranien des Affaires étrangères et d'autres sont confidentiels.
Puis tous les observateurs des pourparlers de Vienne sont maintenant bien conscients que la main des États-Unis dans les pourparlers de Vienne est ligotée et que les solutions sur la table sont limitées. La partie américaine tente ainsi de réparer son échec à faire avancer les pourparlers de Vienne en créant une foire d’empoigne, en y mêlant le tout et son contraire et en essayant de s'offrir une issue.
Puis l'accent mis par les Américains sur les négociations au sujet des missiles et des activités régionales de l’Iran fait partie de la guerre cognitive de l'ennemi et ne mènera à rien non plus, car l'accord nucléaire reste confiné dans le cadre du nucléaire un point c'est tout.
Reste la question la vengeance à laquelle les commanditaires et les auteurs du crime du 8 janvier 2020 ne pourront échapper. Que leur épouse fasse ou pas des lettres de pardon.