TV

"L'armée n'a jamais gagné et ne gagnera jamais aucune guerre"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Plusieurs blessés ont été touchés au visage et aux yeux par des balles en caoutchouc et des éclats de grenades assourdissantes utilisées par les militaires israéliens dans l'esplanade de la mosquée Al-Aqsa. ©Sky News

Le journal israélien Haaretz a écrit dans son édition de ce 18 avril que la police et l’armée israéliennes appréhendent une escalade d’affrontements à Qods occupée et une extension du conflit vers d’autres villes de la Palestine occupée.  

« Les réseaux sociaux débordent de contenus montrant cette inquiétude, notamment depuis qu’Israël tente d’établir une mainmise sur la mosquée Al-Aqsa ; des paroles circulent sur la probabilité d'attaques des factions actives de la Résistance palestinienne », écrit le journal.

Selon Haaretz, des militaires israéliens se préparent à affronter d’éventuelles manifestations dans certaines villes, dont Haïfa. « Les militaires envisagent même d’établir un secteur [sécurisé] spécialement conçu pour les rabbins tout près du mur des Lamentations où il y aurait une affluence [de juifs]. Très probablement, la police israélienne va elle aussi augmenter le nombre de ses effectifs ».

C’est à l’ombre de cette peur que des colons et des militaires sionistes s’en prennent depuis, vendredi 15 avril, à la mosquée Al-Aqsa. Parallèlement, des milliers de Palestiniens se sont soulevés dans diverses villes contre l’occupation israélienne, tandis que l’armée sioniste s’occupe des renforts de peur de la vie des colons et pour aider à poursuivre les attaques barbares sur la mosquée Al-Aqsa.

Dans un article paru le lundi 18 avril sur le site du journal arabophone Rai al-Youm, le journaliste Zuhair Andraos écrit : « Au moment où Israël opprime les Palestiniens en Cisjordanie et à Qods, de peur que les affrontements aux abords de la mosquée Al-Aqsa ne se transforment en une troisième Intifada, la question se pose de savoir si l’armée israélienne est prête à une guerre sur plusieurs fronts à la fois, y compris à l’intérieur des villes arabes et des villes mixtes dans les territoires palestiniens, comme ce qui était le cas lors de l’opération Gardien des Murailles (agression israélienne contre la bande de Gaza en mai 2021). »

Le général de réserve Gershon Hacohen répond à cette question : « Il est vrai que dans l’“establishment” sécuritaire et militaire, ils sont bien entraînés et préparés, mais le nombre de forces dans l’armée pour faire face à la plupart des menaces est limité. À cet égard, il faut souligner que le ministre des Finances, Avigdor Lieberman, a auparavant rappelé que la dernière guerre remportée par les Israéliens était l’agression de juin 1967, dite aussi la guerre des Six Jours. »

En réponse à la question : « sommes-nous prêts pour la guerre ? », lors d’une interview accordée à la Northern Radio israélienne, Hacohen a déclaré : L’armée a une responsabilité pour apaiser les inquiétudes des gens ; et elle y adhère. Le commandement du front Nord se prépare, le commandement du front Sud se prépare, l’armée de l'air se prépare. Cependant, il y a plusieurs problèmes fondamentaux qu’il est important de souligner. »

Faisant allusion à une proposition de l’ancien Premier ministre du régime sioniste, Ehud Olmert, lequel avait écrit dans un article qu’il n’y a plus de menaces, et que l’armée israélienne doit s'amoindrir, le général de réserve Gershon Hacohen précise que désormais il n'est plus question de réduire l'armée puisqu'elle est suffisamment petite comme ça.

Le général de réserve israélien évoque aussi le cas de la soi-disant opération Bouclier défensif de l’an 2002, pour dire que « nous aurions eu des difficultés si le front Nord avait été ouvert, car la disposition des forces n’était pas suffisante ; dans ce cas-là, nous n’aurions pas atteint les objectifs envisagés sur la zone du commandement central. Entre autres, nous n’aurions même pas réussi à ériger la clôture de sécurité à Gaza à cause de difficultés de gestion parallèle sur plus d’un front. L’armée israélienne devait donc augmenter de trois ou quatre divisions, les forces de réserve devaient elles aussi être augmentées et de vastes fortifications de défense devaient être construites dans toutes les villes dont certaines sont entourées de centaines de milliers d’Arabes armés ». 

« Cela pourra se reproduire si nous nous affaiblissons aujourd’hui », indique le gradé militaire israélien qui relate un proverbe arabe que l’on pourrait traduire littéralement comme ceci : « Quand un chameau tombe, les bourreaux se multiplient ! », manière de dire qu’il suffit que les sionistes vacillent dans leur discours ; « pour que les ennemis se multiplient ».

Et en parlant des « ennemis d’Israël », le journal Rai al-Youm fait également allusion à une interview accordée par le commandant du front intérieur de l’armée israélienne, le major général Uri Gordin, à la chaîne 12 de la télévision israélienne : « Je crois que le secrétaire général du Hezbollah, (Seyyed Hassan) Nasrallah est conscient de nos capacités. En même temps, il ne fait aucun doute que nos ennemis ont eux aussi des capacités de base qui sont visées sur nos faiblesses ».

Par ailleurs, le journaliste et analyste des questions militaires, Ron Ben-Yishai a déclaré au journal Yediot Aharonot que les préparatifs israéliens ne signifiaient pas forcément que ce régime était intéressé par une confrontation globale. « Les groupes palestiniens ne le seraient pas, non plus », ajoute-t-il.

Ben-Yishai prétend qu’en cas d’affrontement global, Israël se trouvera dans une bataille existentielle et utilisera des armes létales, contre les groupes armés palestiniens. Il n’exclut pourtant pas que le régime israélien crée la surprise et ne se contente pas de réagir aux attaques de la Résistance, que ce soit sur le front de Gaza ou encore la Syrie et le front Nord avec le Liban.

Pour rappel, l’année dernière était marquée par l’intensification sans précédent des manœuvres militaires de l’armée israélienne pour simuler une confrontation sur plusieurs fronts.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV