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Zoom Afrique du 15 avril 2022

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Bamako a envoyé bouler la France, ce n’est certainement pas pour se plier à l’Allemagne. Berlin a réclamé des autorités de la transition la fin de la coopération Mali-Russie. Mais Bamako a répondu niet ! Docn après la France, dehors l'Allemagne.

Actualité en Afrique :

  • Côte d'Ivoire : Patrick Achi et son gouvernement démissionnent
  • L’Association des sociétés d’électricité d’Afrique (ASEA) veut créer le plus gros marché d’électricité au monde
  • RDC : 7 avions d'Éthiopian Airlines attendus d'ici juillet 2022 pour le projet Air Congo
  • Gabon : Trans’urb annonce 17 millions de passagers transportés en 20 mois et planifie le renforcement de ses capacités

Analyses de la rédaction :

1. Le Rwanda va-t-il devenir le Guantanamo du Royaume-Uni ?

Londres et Kigali ont signé un accord pour expulser les migrants illégaux de Grande-Bretagne vers le Rwanda, qui devient ainsi le Guantanamo du Premier ministre Boris Johnson.

Le Rwanda sera-t-il la prochaine prison à ciel ouvert de Londres ? Le Royaume-Uni est submergé par les demandes d’asile de citoyens de plusieurs nationalités. En 2021, près de 30 000 personnes ont en effet effectué la traversée de la Manche, entre la France et l’Angleterre. C’est cent fois plus que trois ans plus tôt. De quoi inquiéter les Britanniques, qui avaient décidé de financer, à hauteur de plus de 60 millions d’euros pour les années 2021 et 2022, la France, pour aider cette dernière à s’équiper dans sa « lutte contre l’immigration irrégulière » et renforcer les contrôles aux frontières.

Et alors que Paris et Londres se sont écharpés après un défaut de paiement de la part du Royaume-Uni, en octobre dernier, les autorités britanniques ont opté pour une autre solution. Plus radicale. Le Royaume-Uni vient en effet de signer avec le Rwanda un accord qui prévoit d’envoyer vers Kigali des migrants et demandeurs d’asile ayant réussi à fouler le sol britannique.

Ce jeudi, la ministre anglaise de l’Intérieur, Priti Patel, s’est rendue au Rwanda pour finaliser cet accord. L’objectif est de dissuader au maximum les migrants illégaux de franchir la Manche. Mais l’accord fait grincer des dents, notamment du côté des ONG anglaises qui parlent de l’« inhumanité » de son commanditaire, le Premier ministre Boris Johnson.

Souhaitant tenir ses engagements post-Brexit, parmi lesquels celui de faire baisser le nombre de migrants, Johnson a discuté avec plusieurs pays pouvant accepter sa proposition. Le Ghana aurait, selon la presse britannique, été approché, ce que le pays africain a immédiatement nié. Ce sera finalement le Rwanda de Paul Kagame qui sera le partenaire de Londres dans cette nouvelle politique migratoire.

Un accord contraire à la Convention de Genève pour les réfugiés

Peu scrupuleux en termes de droits humains, le Rwanda a accepté l’offre de Londres pour une somme avoisinant les 144 millions d’euros. Si Kigali « se réjouit de ce partenariat avec le Royaume-Uni pour accueillir des demandeurs d’asile et des migrants, et leur offrir des voies légales pour vivre », selon les mots du ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, l’accord a de quoi choquer.

Le Rwanda est, certes, une terre d’accueil. Ces dernières années, il a accueilli plusieurs convois de réfugiés, notamment en provenance de Libye, promettant un accès à l’éducation et à la santé aux exilés. Mais moralement, cela pose un véritable problème en matière de conditions des réfugiés en Europe. « L’Union européenne et le Royaume-Uni sous-traitent la question des migrants pour éviter d’avoir à gérer ces derniers sur leurs territoires », se désole un membre d’une ONG africaine. Et pour inciter les pays africains à devenir les sous-traitants de l’Europe, l’UE finance le bailleur de fonds du Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU.

Pour Amnesty International Royaume-Uni, cet accord avec Kigali est un « scandale », synonyme de « barbarie ». L’ONG Refugee Action estime que c’est une façon « inhumaine de traiter les personnes fuyant la persécution et la guerre ». Qu’importe, le Parlement britannique travaille actuellement sur une loi qui permettra à Londres de créer des centres de rétention à l’étranger, alors que ce texte serait contraire à la Convention de Genève pour les réfugiés, pourtant signée par le Royaume-Uni.

 

2. Pourquoi les États-Unis font-ils une fixation sur la montée en puissance de la Chine en Afrique ?

L’approfondissement de l’engagement de la Chine dans les nations africaines est un sujet de discussion fervent dans les médias occidentaux depuis des années, souvent abordé avec un vernis de crainte et d’anxiété étant donné le puissant potentiel et les implications géopolitiques de ces relations.

À Nairobi, bien connu pour être le portail de l’Afrique de l’Est en matière de commerce et de technologie, la présence de la Chine est partout. Malgré les critiques constantes de l’engagement néocolonialiste sur le continent africain, la communauté chinoise croissante au Kenya s’est assimilée aux populations locales.

Les mariages mixtes sino-africains sont en augmentation ; les chefs chinois et kenyans expérimentent la cuisine fusion. Cela va à l’encontre de l’hypothèse répandue et à connotation raciale selon laquelle les Chinois de l’étranger préfèrent résister à l’assimilation et rester dans des communautés isolées.

Mais peut-être les États-Unis ne sont-ils pas simplement préoccupés par l’ascension fulgurante de la Chine, mais par le déclin de leur propre puissance douce.

« Pendant des décennies, la politique africaine des États-Unis a reflété deux considérations principales – une obsession pour la Chine et une préoccupation pour contrer l’extrémisme violent à travers le Sahel ». C’est ce qu’affirme John Calabrese, directeur du projet Moyen-Orient-Asie de l’American University. Il affirme que, de certains points de vue africains, l’engagement de la Chine peut être perçu comme beaucoup plus cohérent et privilégié que celui des puissances occidentales traditionnelles.

Les chiffres confirment cet argument. Une étude réalisée en février 2022 par le groupe de réflexion américain Center for Global Development (CGDev) a révélé que les banques de développement chinoises (China Exim Bank et China Development Bank) ont dépassé de plus du double le montant prêté par les États-Unis, l’Allemagne, le Japon et la France réunis au cours de ces 13 années : 23 milliards de dollars contre 9,1 milliards de dollars. L’étude a porté sur 535 opérations d’infrastructure public-privé financées en Afrique subsaharienne.

L’engagement de la Chine en Afrique est beaucoup plus important que celui des États-Unis

Josh Maiyo, maître de conférences à l’Université internationale des États-Unis à Nairobi, spécialisé dans la politique sino-africaine, estime que le silence observé depuis l’annonce par Biden du programme de développement mondial « Build Back Better » réaffirme une perception africaine générale du déclin américain sur le continent. « Par le passé, la visite d’un important chef d’État américain était un événement majeur. Lorsque le secrétaire Blinken a effectué sa première tournée africaine l’année dernière, cela a à peine fait du bruit ».

Selon M. Calabrese, les États-Unis n’ont jamais donné suite à leurs grands projets ambitieux en Afrique. « Depuis le lancement de l’initiative « Build Back Better » de Biden, il n’y a pas eu beaucoup d’action. Si les États-Unis faisaient preuve de leadership et utilisaient leur pouvoir de rassemblement pour concevoir de nouvelles approches multilatérales et revitaliser celles qui existent déjà, peut-être leur réputation pourrait-elle également être ravivée sur le terrain en Afrique ».

Les années de l’ancien président Trump au pouvoir ont été notoirement silencieuses sur l’Afrique, pour le meilleur et pour le pire, mais riches en commentaires sur la Chine en Afrique.

Efem Ubi, professeur associé et directeur de recherche à l’Institut nigérian des affaires internationales, perçoit la fixation des États-Unis sur la montée en puissance de la Chine comme leur propre lutte contre une perte de pouvoir. « Cela remonte à l’étude des relations internationales. Lorsqu’une nouvelle puissance hégémonique se lève, la puissance existante résiste au changement », explique Ubi à Quartz.

Et s’il est très facile de dichotomiser les relations de l’Afrique avec les puissances occidentales par rapport à celles avec la Chine en les qualifiant de coloniales/non coloniales, la vérité est que la Chine apporte moins de bagages coloniaux au continent, même si les actions du pays sont parfois considérées comme néocolonialistes.

« L’Afrique peut désormais choisir les puissances avec lesquelles elle souhaite entretenir des relations et faire des affaires. Les vieilles relations stéréotypées et coloniales commencent à s’estomper. Nous voulons de nouvelles relations qui reflètent les relations mutuelles et les relations gagnant-gagnant qu’offre la Chine, ce qui est inquiétant pour l’Occident », explique M. Ubi.

Les investissements de la Chine en Afrique, principalement sous forme d’infrastructures, sont très visibles

Il y a aussi le facteur temporel. Les relations des États-Unis avec le Kenya sont relativement « normalisées », mais l’ampleur de l’engagement de la Chine au Kenya est beaucoup plus récente. Les investissements à grande échelle réalisés dans le cadre de l’initiative « Belt and Road », surnommée la « nouvelle route de la soie », ont eu un effet de choc.

La matérialité des projets d’infrastructure a catalysé un sentiment de conscience parmi les Kenyans, des ouvriers chinois travaillant dur sur les sites de construction dans tout Nairobi à la myriade de restaurants chinois qui prolifèrent dans la ville. À l’inverse, les États-Unis ont tendance à se spécialiser davantage dans l’aide humanitaire et sociale, qui présente moins d’attrait visuel.

L’approche actuelle des États-Unis à l’égard de l’Afrique ressemble davantage à une réponse à la montée en puissance de la Chine qu’à un cadre clair. « Il est clair que [Build Back Better] a été créé pour contrarier le développement mondial chinois. Pourquoi venir avec ‘Build Back Better’ si vous n’avez même pas un cadre exact mis en place ? » dit Ubi.

« C’est juste pour montrer qu’il y a une rivalité entre vous et la Chine. Les États-Unis doivent se rendre à l’évidence qu’il doit y avoir des efforts plus concertés pour faire progresser le monde en développement en termes d’indices humains, et pas seulement défier un cadre ».

Il ajoute : « Cela tribalise également l’Afrique – lorsque ces personnes se réunissent et se battent, cela nous ramène à la conférence de Berlin de 1884-1885 pour coloniser l’Afrique ».

Si les activités chinoises en Afrique méritent certainement l’attention, tout comme la situation sécuritaire toujours instable au Sahel, il existe également une pléthore d’autres défis, dont le changement climatique. Les nations africaines bénéficiaires sont sensibles à la nature de la préoccupation occidentale.

Selon M. Calabrese, « l’engagement américain aujourd’hui ne concerne pas nécessairement l’Afrique, mais la lutte contre l’avancée de la Chine. Les États-Unis n’ont pas d’engagement sérieux avec le continent africain, il n’y a pas de programmes concrets à proposer. Les nations africaines attendent de voir un soutien substantiel et durable ».

 

3. Mali: le coup déjoué de Berlin !

Après l’arrogance française, place à l’arrogance allemande.

C’est encore incroyable que certains pays occidentaux croient encore pouvoir dicter la conduite que les pays africains doivent adopter.

Bamako a envoyé bouler la France, ce n’est certainement pas pour se plier à l’Allemagne. Berlin a réclamé des autorités de la transition la fin de la coopération Mali-Russie. « La situation du Mali est la situation du Mali, et nous souhaitons que chaque partenaire du mali, aussi, respecte les choix du mali », a rétorqué le ministre Abdoulaye Diop des affaires étrangères à sa collègue allemande Annalena Baerbock.

La ministre allemande des Affaires étrangères était en visite d’amitié et de travail au Mali, dont l’objectif est de réitérer l’engagement de l’Allemagne auprès du Mali, notamment sur le volet de la MINUSMA. Lors de son entretien avec le président malien de la Transition, colonel Assimi Goïta, il est question, selon elle, de la « situation très complexe où de nombreuses crises s’ajoutent dans le pays : le dérèglement climatique, la sécurité alimentaire qui est menacée depuis des années, le changement climatique, l’accès à l’eau, à l’éducation, à la formation ».

Si selon la ministre Baerbock, l’Allemagne mettra plutôt fin à la mission à ses 300 soldats qui participent à la formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) au profit des Forces armées maliennes, conformément à la décision annoncée le 11 avril par l’Union européenne, à cause de la crise ukrainienne qui oppose la Russie à l’Union Européenne, elle ne va pas rompre sa coopération avec le pays. « Ça fait 60 ans que l’Allemagne et le Mali coopèrent. L’Allemagne a été le premier pays à reconnaître l’indépendance du Mali. Nous avons donc une responsabilité particulière pour le bien-être de la population malienne. […] Nous allons continuer à coopérer dans un esprit d’amitié, de partenariat et de façon vraiment étroite », a rassuré la diplomate allemande.

De son côté, son homologue Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a salué cette démarche de la République fédérale d’Allemagne de venir « s’informer d’abord de la situation et pouvoir faire ensuite des évaluations en vue de prendre un certain nombre de décisions notamment au niveau du gouvernement et du Bundestag ».

Pour le Mali, réitère le ministre Diop, les autorités maliennes de la Transition sont disponibles à travailler avec « l’ensemble de ses partenaires, y compris l’Allemagne, la Russie, la Chine, les États-Unis, l’ensemble de ses partenaires qui souhaitent lui donner la main pour pouvoir travailler avec lui ».

Cependant, le Chef de la diplomatie malienne dit avoir pris note de « la décision qui a été prise » par l’Allemagne de suspendre l’EUTM. Tout en respectant ladite décision, le ministre Diop a invité son homologue allemande à éviter tout “amalgame”. « Il ne faut pas confondre les choses, le Mali n’est pas impliqué par rapport à ce qui se passe en Ukraine », a répliqué le ministre Diop. Qui a insisté : « Mais je crois qu’il ne faut pas faire trop d’amalgame à ce niveau : la situation du Mali est la situation du Mali et nous souhaitons que chaque partenaire du Mali, aussi, respecte les choix du Mali ».

Le Chef de la diplomatie malienne a rappelé à son homologue Bergbock que son pays « n’abrite pas de société de sécurité privée comme cela est allégué ici et là. Le Mali a une coopération d’État à État avec la Russie et une coopération de long terme ».

Il faut noter que le Président de la Transition a, après avoir salué et remercié l’Allemagne pour son amitié depuis les premières ères de l’indépendance du Mali, « évoqué sans ambages la complexité de la situation malienne »et bien signifié à son hôte « qu’en ce qui concerne la coopération avec la Russie, il s’agit d’une coopération d’État à État ».

Somme toute, cette annonce de la suspension des soldats allemands de l’UNTM ne fait pas frémir à Bamako qui maintient le cap sur la coopération avec la Russie. Les populations maliennes voient en cela la main de la France qui brûle de tout feu pour saper les efforts du Mali dans la lutte contre le terrorisme de laquelle elle est exclue de force.

Mais c’était déjà un point qui était clair. Cette visite n’a aucun lien avec les 3 allemands qui ont été arrêtés avec les terroristes dernièrement ?

C’était le 12 avril, l’armée avait annoncé avoir arrêté trois Européens suspectés de « terrorisme » dans le secteur dans cadre l’opération Maliko, une opération antiterroriste. Dans la matinée, source diplomatique européenne et auprès du ministère allemand des Affaires étrangères a prétendu que ces trois suspects étaient, en réalité, des Allemands membres d’une ONG présents dans le cadre d’un jumelage et ont été relâchés.

Au cours de leurs missions de patrouilles effectuées dans les zones est, Centres et Sud, de l’opération Maliko, qui ont permis la récupération récente de plusieurs matériaux, bétails et céréales, les FAMa ont aussi interpellé plusieurs terroristes dans ces différentes localités. Notamment à Diabaly où 5 suspects interpellés parmi lesquels 3 ressortissants allemands.

Ces trois ressortissants suspectés de « terrorisme » ont été interpellés dans le centre du Mali lors d’opérations menées contre des terroristes, avait annoncé mardi soir 12 avril l’armée malienne.

« Le détachement FAMa de Diabaly a procédé à l’interpellation le 10 avril 2022 de cinq suspects, dont trois ressortissants européens », avait indiqué un communiqué de l’état-major général des armées.

Le communiqué ne précise pas l’identité de ces « suspects » européens interpellés à Diabaly, une localité située à quelque 300 kilomètres au nord-ouest de Bamako.

« Les trois personnes interpellées par l’armée malienne sont des Allemands membres d’une ONG, présents au Mali dans le cadre d’un jumelage », a affirmé un responsable diplomatique européen sous couvert d’anonymat.

« Je vous confirme que trois ressortissants allemands ont été arrêtés ce week-end à Diabaly. L’ambassade à Bamako a été en contact avec eux et leur a fourni une assistance consulaire. Tous ont été relâchés et se portent bien », a affirmé mercredi un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Christofer Burger, lors d’une conférence de presse.

Il a ajouté que les trois Allemands n’étaient « pas dans le cadre d’une mission officielle allemande », sans plus de détail.

L’annonce de leur arrestation est intervenue alors que la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock se trouve depuis lundi soir au Mali.

Quoi qu’il en soit, le message de Bamako était pourtant très clair. Ne faites pas n’importe quoi sur le territoire malien, car le Mali n’est plus ce qu’il était, et on vous tombera dessus.

La volonté de Berlin est également claire, ne pas ébruiter l’affaire, relâcher ces 3 allemands, complices des terroristes, et on quittera le Mali sans histoire pour ne pas vivre ce que vit la France notamment avec l’arrestation des commandos français en Centrafrique ou encore à Madagascar, avec pour mission d’assassiner les présidents de ces pays ? Donc l’Allemagne montait un plan avec les terroristes pour attaquer le Mali. Car effectivement, des membres d’une ONG arrêtés au beau milieu de terroristes. C’est assez spécial. Cette arrestation puis l’arrivée soudaine de la ministre allemande des Affaires étrangères, puis Bamako qui envoie l’Allemagne bouler, au même titre que la France. Les Occidentaux devraient laisser tomber et foutre la paix au Mali, parce que les choses se gâtent vraiment pour eux, et leurs plans tombent toujours à l’eau.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV