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Missiles sol-sol syriens sortent des stocks et se déploient massivement à travers la Syrie. Pourquoi?

Le missile sol-sol "Golan" de l'armée syrienne. ©Tasnim

Vu le bilan des pertes que le Pentagone commence à communiquer au compte-goutte, et ce, de façon parfaitement inhabituelle, tout observateur est en droit de se demander ce qui s'est passé de si différent ce jeudi 7 avril à Al Omar, ce champ pétrolier en Syrie orientale que les Yankees occupent depuis des années avec la station de gaz de Connoco et le site pétrolier Tanak dans le nord de Deir ez-Zor pour que la le CentCom se mette primo à reconnaître "avoir été pris pour cible", secundo avoir été visé par des "tirs indirects", tertio, avoir saigné peut être pas à mort, si on se fie à ce genre de communiqués du Pentagone où il est surtout question de déguiser les faiblesses organiques de l'US Army, mais saigné tout de même puisque l'attaque de jeudi contre Al-Omar a fait "quatre blessés", souligne le Pentagone. L’étonnement est d’autant plus fondé que ce n'est pas la première fois que les troupes US stationnées à Deir ez-Zor où elles sont occupées à détourner le pétrole syrien à l'injecter à Ashkelon en Israël avec la complicité d'Erbil et d'Edogan sont attaquées et que ces dernières semaines ont été émaillées de tirs de roquettes tactiques et pas des moindres visant Connoco, Al-Omar régulièrement.

La chose est devenue d'ailleurs si éprouvante que l'US Army a fini par lancer dans le ciel du gouvernorat de Deir ez-Zor, non loin de ses positions et donc de ces installations de contrebande de pétrole dont sont extraits quelque 30 millions de barils par an, un dirigeable militaire, lequel dirigeable a été d'ailleurs ultra médiatisé pendant plusieurs jours voué qu'il était à servir de radar en lieu et place des radars des Patriot, des Avenger qui bien que largement présents en Syrie, ne fonctionnent pas ou peu. A vrai dire si le CentCom a reconnu le coup cette fois refusant de maquiller l'attaque en "exercices de tirs contrôlés", c'est qu'il y a un front de combat bien sérieux qui est en train de se former en Syrie, non plus seulement contre l'occupation turque à Idlib ou contre l'entité sioniste au Golan contre les Etats-Unis d'Amérique, front qui pourrait voir la Russie se rallier pour la première fois à la Résistance et ce dans le strict objectif de mener la vie dure aux Yankees.

Vendredi 8 avril dans la matinée, alors même que les médias occidentaux commençaient à accuser la Russie d'avoir attaqué une gare de Kramatorsk, dans la région de Donetsk dans l'est ukrainien, seconde accusation du genre après celle du massacre à Boutcha près de Kiev, la Russie a appelé à ce qu'une enquête internationale soit ouverte sur les crimes commis par l'armée américaine à Raqqa.

La possibilité que l'appel russe soit entendu par des instances internationales entièrement aux ordres des Occidentaux étant très réduite, n’empêche que la Russie a ouvert là un champ de riposte anti-US en pleine Syrie. Mais les signes de ce face à face à venir n'en sont pas restés là, l'état major russe venant tout à l’heure à nommer le commandant en chef de ses opérations en Syrie, le puissant général Alexandre Dvornikov à la tête des opérations en Ukraine. C'est la BBC qui rapporte cette information pas encore confirmée par la Russie, tout en l'assortissant d'un "cette décision vise à améliorer la qualité opérationnelle russe en Ukraine". 

A quoi rime cette remarque? A la crainte de l'Occident de voir une interconnexion totale s'établir entre la Russie et la Résistance avec deux volets : celui de la Syrie où la Russie rejoindrait la campagne anti US et anti Israël de la Résistance et celui de l'Ukraine où la Résistance appuierait de ses expériences inouïes l'armée russe. Signe de cette crainte, l'hommage très particulier de l'ambassadeur ukrainien à Beyrouth au Hezbollah qui tout en avouant être au courant des capacités militaires de la Résistance a remercié ce jeudi Nasrallah de ne pas avoir envoyé ses combattants en Ukraine. Mais pas besoin de ceci pour que le plan de démembrement de la Russie tel qu'imaginé à Washington et dans les chancelleries occidentales soit déjoué.

Il suffit que l'armée russe se mette en Syrie à l'heure de la Résistance. Et il semblerait que les choses vont en ce sens : pour la première fois depuis le début de la guerre en Syrie, rapportent des sources syriennes bien informées, Homs cette province centrale où se trouve la principale base illégale des Américains est le théâtre de mouvement conjoint Russie-Armée syrienne-Hezbollah-Iran. Quelque 40 véhicules militaires, plus de 17 véhicules blindés équipes de mitraillettes ainsi que les équipements du 4e bataillon de l'armée syrienne viennent de succéder dans la région de Mahin (Homs) aux 200 effectifs de Wagner ainsi qu'aux forces de Tigre (5e bataillon) qui s'en seraient ainsi retirés. Al Qalamoun, Deir Attiya, Mahin, Al Qaritin Al Sukhna à l'est de Homs, toutes à quelques pas d'al Tanf sont donc placées sous contrôle de la Résistance.

Et ce n'est pas tout : Après la patrouille conjointe des conseillers militaires iraniens et l'armée russe, le 3 mars au Golan, tout près de la ligne de contact, les mêmes sources rapportent le déploiement des missiles sol-sol syriens "Golan", "Elephant", "Zelzal" et autres sur les colons stratégiques de de Maari , de Hamriyah de Tel Cheear au Quneitra ainsi que dans la localité de Leljah à Deraa, mais encore à Damas et plus précisément à Kiswah, à Qatiffa, al Saboura et à Zabadani. A quoi rime ceci? La Russie a donné carte blanche à la Syrie d'en découdre à la fois avec les Américains et les sionistes et de le faire par le biais des armes iraniennes. En attendant que les Su-57 russes lancent leurs premières frappes contre al-Tanf. Mais d'ici là, les roquettes tactiques Arash-4 et éventuellement les drones Ababil s'occuperont des Américains tout étant prêts à passer à accompagner les missiles sol-sol syriens dans leur mission anti US anti Israël. 

 Déjà, des roquettes tactiques Arash-4 n'ont rien de moins que des avions de chasse, car aussi sophistiqué qu'il soit, un chasseur ne peut transporter qu’un nombre limité de bombes ou de missiles, en raison des limites de charge embarquée.

Et puis, cet avion de chasse devrait viser « directement » la cible (LOS) et ne pourrait par conséquent que couvrir à lui seul et en peu de temps une zone bien limitée. Or le rayon d’action des « roquettes » Arash-4 s’élève à des dizaines, voire à plusieurs centaines de mètres carrés, point qui s’ajoute à la capacité de « tir nourri » et un temps de préparation minimal et aux impacts psychologiques que ceci génère sur l’ennemi. Impact dont les GI's à al-Omar pourraient en porter le témoignage. Puis Arash-4, engin de 122 mm, qui ne pèse que de 45 à 67 kilogrammes, avec une portée de 18 à 40 kilomètres, dispose d’une vitesse maximale de 1050 mètres par seconde et d’une altitude de vol pic de 7500 mètres. Il a prouvé son efficacité à Connoco, à al-Omar et à al-Tanf. Pas de raison pour que cette efficacité ne serve pas à une opération hybride missiles roquettes drones et ce, sous les raids intenses des avions russes. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV