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Dakhla : les Émirats complotent contre l'Algérie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La visite du président Tebboun aux Emirats (Archives)

Ayant déjà rejeté la demande américaine d’augmenter ses exportations gazières à destination de l’Europe à la suite du conflit russo-ukrainien, et cela après avoir participé au sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) à Doha, l’Algérie a fait preuve cependant d’un changement de ton qui mérite réflexion. Sans évoquer le nom d’Ansarallah yéménite, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’en est pris effectivement à l’axe de la Résistance, en déclarant, depuis le Koweït, que son pays condamnait tout ce qui met en danger [la sécurité] des pays du golfe Persique, manière d’exprimer sa soi-disant inquiétude liée à la sécurité collective des pays de la région. Mais est-ce une bonne mesure ? La proposition arabo-émiratie aux Américains pour la création d’un consulat (lisons une base) à Dakhla en dit long. 

L'Égypte, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc ont appelé l’administration Biden à respecter ses engagements concernant l'ouverture d'un consulat à Dakhla, dans le désert de Sahara ainsi qu’à Qods-Est, ont révélé les médias américains. A cet égard, le journal New York Times a affirmé que l'ouverture d'un consulat américain dans la ville de Dakhla située dans la région contestée du Sahara occidental, était à l'ordre du jour du sommet du Néguev auquel ont participé les ministres des Affaires étrangères du Maroc, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et de l'Égypte.

La question de l’ouverture des deux consulats à Qods-Est et à Dakhla pèse sur l'administration américaine depuis le début de la prise de fonction par Joe Biden à la Maison Blanche, a indiqué The New York Times, confirmant que le département d’État américain a prévu une somme d’un milliard de dollars dans son budget 2022 pour la construction et la sécurisation des deux consulats américains.

D'ailleurs, l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla a été abordée lors de la conférence de presse conjointe tenue à Rabat par Antony Blinken, secrétaire d’État américain et son homologue marocain, Nasser Bourita, la partie marocaine ayant qualifié de « solides » les relations entre le Maroc et les États-Unis et affirmé que l’ouverture du consulat à Dakhla n’était qu’une question de temps.

Bien que la position de l'administration Joe Biden reste ambiguë sur la reconnaissance par l'ancien président Donald Trump de la souveraineté marocaine sur l'État du Sud, ajoute le NYT, la Maison Blanche a salué cette position dans les déclarations de son secrétaire d’État à l’issue de sa visite au Maroc.

Dans son communiqué, le secrétaire d'État américain a prétendu que l'initiative marocaine était « sérieuse », « crédible » et « réaliste » en tant qu’une approche pour répondre aux aspirations des peuples de la région. Il a réitéré le soutien des États-Unis à l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, dans la conduite du processus politique sous le parrainage de l’ONU.

En effet, il y a plus d’un an de cela, une information persistante selon laquelle les États-Unis seraient sur le point de construire une base militaire au Sahara, avait été démentie par le Maroc. Pourtant, certaines sources marocaines disaient alors qu’un accord de principe aurait déjà été conclu entre le pays et les États-Unis pour le transfert de la base américaine de Rota, en Espagne, vers le Maroc. 

Lundi dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a accueilli ses homologues de quatre pays arabes participant au sommet du Néguev. Suite à sa rencontre avec son homologue marocain, Lapid a publié une déclaration disant que les deux parties travailleraient ensemble pour faire face aux « tentatives d'affaiblir la souveraineté marocaine et son intégrité territoriale ». Le ministre israélien des Affaires étrangères est allé plus loin en saluant la récente décision de l’Espagne de soutenir le plan d’autonomie du Maroc, le qualifiant de « développement positif ».

Le Maroc a accepté en 2020 de normaliser ses relations avec Israël dans le cadre des soi-disant Accords Abraham négociés sous l’égide de l’administration Trump. En rupture avec la politique américaine de longue date, l'ex-président américain a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV