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Zoom Afrique du 2 avril 2022

Mali: les radars russes surveillent le Sahel

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Le Mali a réceptionné de nouveaux équipements militaires de fabrication russe.

Actualité en Afrique :

  • Visite du vice-ministre iranien des Affaires étrangères à Dakar : une nouvelle feuille de route des relations irano-sénégalaises déclinée
  • Kenya : lancement d’une usine de transformation de bananes de 1,3 million $ dans le comté de Kisii
  • Sénégal : à Dakar, une table ronde d’hommes d’affaires russo-sénégalais
  • Tchad-Nigeria : le PCMT se rend à Abuja pour une visite de quelques heures
  • Niger : Mohamed Bazoum entame une visite de 48h au Nigeria

Analyses de la rédaction :

1. Mali: les radars russes surveillent le Sahel

La lutte pour le maintien de la souveraineté du Mali va de l’avant ! Cette lutte a désormais très clairement deux volets : militaire et économique.

Dans notre précédent Zoom Afrique daté du 1er avril 2022, nous avons évoqué que la coopération militaire se renforçait entre Bamako et Moscou. En effet, dans le cadre du renforcement de sa capacité militaire afin de mieux sécuriser son territoire en proie aux attaques terroristes, le Mali a réceptionné de nouveaux équipements militaires de fabrication russe. Il s’agit essentiellement de matériels technologiques pour le renseignement militaire. Ils ont été réceptionnés à l’aéroport de Bamako, par le ministre malien de la Défense Sadio Camara.

Mais quels sont les compositions de cette arsenal précieux qui émerge sous le nez et la barbe des bases françaises et surtout de la base américaine d’Agadez où US Air force a récemment fait déposé un B-52 ? 

« À l'heure actuelle, on sait que des avions de transport militaire An-124 sont arrivés au Mali, qui ont livré des hélicoptères de combat, une station radar avec un rayon de vision allant jusqu'à 450 kilomètres et d'autres équipements à la République africaine », lit-on à ce sujet sur Avia-pro.

Il faut également savoir que les radars Voronezh constituent la génération actuelle de radars d’alerte précoce russes, qui assurent la surveillance à longue distance de l’espace aérien contre les attaques de missiles balistiques et la surveillance des aéronefs. Les radars Voronezh sont décrits comme hautement préfabriqués, ce qui signifie qu’ils ont une durée d’installation de plusieurs mois plutôt que de plusieurs années et qu’ils ont besoin de moins de personnel que les générations précédentes. Ils sont également modulaires afin qu'un radar puisse être mis en service (partiellement) tout en étant incomplet.

Visiblement, les nouveaux équipements militaires russes arrivés au Mali sont destinés à surveiller les agissements aériens de l’axe US-France-OTAN dans le sahel et il est fort à parier que le Mali est en train de devenir le pays de surveillance de ces agissements et ce, en connexion avec l’Algérie qui elle a des missiles et anti-missiles.

On peut clairement dire que ceci est l’ébauche d’une DCA intégrée anti US-France-OTAN…

Mais ce volet militaire va avec un volet économique : les manifestations anti-occupation se poursuivent au Mali et les manifestants ont exigé ce vendredi le retrait du Mali de la Cédéao.

A l'appel de plusieurs organisations de la société civile, les manifestants, à l'aide de banderoles et de slogans hostiles à la Cédéao ainsi qu'à la France, se sont retrouvés place de l'Indépendance à Bamako ce vendredi (01.04). Ils ont notamment réclamé l'autonomie monétaire du Mali qui est depuis le 9 janvier sous le coup de sanctions. Les manifestants souhaitent aussi que le Mali se retire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.

Ces manifestations sont clairement un prélude du retrait du Mali des instances soumises à la dictature du FCFA.

Depuis que l’axe US-OTAN a imposé des sanctions sans précédentes contre le Mali et que ce dernier a décidé de se débarrasser de toutes dépendances, que ce soit dans le domaine économique que militaire, Bamako se penche de plus en plus vers des systèmes d’échange basé sur le troc, afin d’éviter tout recours au FCFA.

La France et ses alliés ne sont pas au bout de leurs surprises, la résistance multidimensionnelle malienne ne fait que commencer !

 

2. Ports africains: Bolloré se retire, la mafia de la drogue s'installe !

Le groupe Bolloré a plaidé pendant des siècles à la dilapidation des richesses africaines en ayant son emprise sur les ports de l’Afrique.

Mais depuis quelques jours, les médias mainstream font état du retrait des activités logistiques du groupe Bolloré sur le continent africain, en les cédant à son ancien rival MSC pour 5,7 milliards d'euros.

L'annonce intervient à l'extrême limite de la période de négociations exclusives entre les deux groupes, ouverte le 20 décembre, l'opération devant être finalisée "d'ici la fin du premier trimestre 2023", selon un communiqué publié par Bolloré jeudi soir.

La branche Bolloré Africa Logistics, qui possède des infrastructures dans plus de 20 pays sur l'ensemble du continent parmi lesquelles un réseau de seize concessions portuaires, des entrepôts et des hubs routiers et ferroviaires, suscitait également l'intérêt d'autres acteurs du transport maritime, Maersk et CMA-CGM.

Mais Bolloré avait accordé à MSC (Mediterranean Shipping Company) une exclusivité après que l'armateur italo-suisse a transmis une offre initiale de 5,7 milliards d'euros, déjà.

Basé à Genève, MSC appartient à la famille italienne Aponte et revendique une flotte de 560 navires et plus de 100.000 employés, avec la gestion de terminaux à Singapour, Long Beach (Californie) ou Rotterdam.

Il est clair que ce retrait se fait sous l’ordre des USA qui veulent d’abord d’une emprise totale sur les ports et les réseaux ferroviaires de l’Afrique et de l’autre,  injecter la drogue et la mafia dans l’ouest de l’Afrique.

Mais pourquoi avoir choisi MSC (Mediterranean Shipping Company) ?

On soupçonne la volonté américaine de propager ce mafia à travers l’Afrique.

En effet, cette compagnie n’a pas une si bonne réputation ! En 2019, en juin dans le port de Philadelphie, une saisie record de cocaïne est faite dans le  MSC Gayane, appartenant à la banque JP Morgan, mais exploité par MSC. Ce sont environ 20 tonnes de drogue, d'une valeur d'environ 1,3 milliard de dollars qui ont été chargées de nuit en mer à partir de vedettes rapides, entre les côtes du Pérou et de Panamá, puis camouflées durant le voyage dans sept conteneurs de vin, de noix, de déchets électroniques. Le navire avait ensuite pour destination Rotterdam, Anvers et Le Havre. C'est la saisie la plus importante jamais faite aux États-Unis. 8 des 22 marins étaient complices, dont le capitaine en second, Monténégrin de 39 ans, recruté pour ce trafic et payé 1 million de dollars pour diriger les opérations à bord, ce qui lui vaudra (le 10 juin) une condamnation à sept ans de prison aux États-Unis, sept autres marins écopant de six ans de prison chacun. MSC a été momentanément suspendu du programme de contrôle du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis. MSC a ensuite dit avoir dépensé plus de 100 millions de dollars pour améliorer la sécurité dans l’entreprise, précisant que MSC continuerait à collaborer avec les douanes et les autorités policières, comme elle le fait depuis longtemps aux Etats-Unis. C'était la 3ème perquisition ayant permis de découvrir des stupéfiants faite sur des navires MSC exploités dans l'année. 537 kilos de cocaïne ont été trouvés à Philadelphie (en mars 2019) sur le « MSC Desiree », et 2,2 tonnes sur le MSC Carlotta en Espagne, et une perquisition a eu lieu dans le Port de Gênes en Italie (en juin).

Les médias mainstream ne se gênent pas de qualifier cette compagnie de trafiquants de drogues !

 « Les trafiquants de drogue ont sans doute pris au mot le slogan de la compagnie genevoise Mediterranean Shipping Compagny (MSC). Le leader mondial dans le transport de conteneurs vous assure que « votre cargaison est toujours en de bonnes mains », lit-on sur Lepoint.fr.

Ce n’est pas sans raison que le peuple africain, que ce soit celui de l’Afrique de l’Ouest, de la Corne de l’Afrique ou du Sahel demande sans cesse le retrait de toutes instances ayant des liens avec l’axe US-OTAN.

En commençant par attaquer les armées africaines, cet axe déstabilisateur poursuit son plan en affaiblissant les économies africaines, et c’est ensuite en cherchant à transformer le continent en un hub de la drogue que l’axe US-OTAN tente de jouer sa dernière carte.

L’axe occidental cherche à déposséder le continent de toutes ses richesses et il semble vouloir le faire par la porte du trafic de la drogue.

 

3. Guinée: l'Occident pris dans son propre piège ?

Alors que la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) menace de prendre des sanctions économiques et financières contre la Guinée en cas de non publication d’un chronogramme acceptable de la transition au plus tard le 25 avril 2022, le chef de la diplomatie guinéenne minimise « l’ultimatum » assurant qu’il n’y a pas de péril en la demeure. Invoquant la libération d'Alpha Condé, en séjour médical à Abu Dhabi depuis le 17 janvier, Morissanda Kouyaté qui s'est exprimé mercredi 30 mars sur la RTG a rassuré qu’il n’y aura pas de sanctions de la Cedeao contre la Guinée.

Dans quelle situation se trouve la Guinée en ce moment ?

Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV