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La Résistance change de configuration de force : le Sultan menacé à Idlib!

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'armée syrienne riposte aux agressions de l'armée turque. @South Front/Illustration

Idlib va-t-elle glisser des mains d'Erdogan? Le mars 2020 alors même que le Sultan Erdogan a mené son opération "Rameau d'olivier" dans le nord de la Syrie, croyant pouvoir s'emparer de Saraqib, ville stratégique située au confluent des autoroutes M4 et M5, il a eu l'imprudence de commettre une attaque dirigée contre le QG conjoint armée syrienne/Résistance à quelque kilomètres de Saraqib à Alep. Cette opération a impliqué les drones Bayraktar qu'Ankara voulait visiblement tester in situ, rien qu'en vue de l'opération dont il avait la charge quelques mois plus tard dans le Haut-Karabakh où il était question de contrer la Russie sur son flanc sud. À peine 48 heures après ce massacré qui a fait gravement saigner la Résistance, la force d'élite du Hezbollah, Radwan entrait à Saraqib pour y ratatiner les terroristes pro Sultan, nettoyer la ville et y imposer la loi. Peu de commentateurs occidentaux voire russes se sont intéressés à cet épisode pourtant fondamentale dans la tournure qu'ont pris par la suite des événements puisque l'armée turque s'est arrêtée net aux portes de Saraqib et que Erdogan a été forcé dans la foulée de se rendre en catastrophe au Kremlin où il a poiroté des heures avant que Poutine le fasse entrer dans son bureau, lui glisse un accord de cessez-le-feu avec des aliénas l'une après l'autre dictées par les intérêts russes et un peu syriens. Or depuis deux ans cette trêve a été globalement respectée par une Turquie atlantiste qui certes a procédé de temps à autre à en voler les termes mais jamais à l'enterrer. Pourquoi? Par crainte d'avoir à revivre "une seconde Saraqib".

Or, depuis fin février, date à laquelle la Russie a lancé une opération spéciale en Ukraine de nature préventive car elle a soudain découverte avoir été encerclée par l'axe US-OTAN, un axe prêt à lui lancer ses mini bombes atomiques ou ses engins bourrés d’anthrax, les choses commencent à bouger à Idlib. comme si ce vivier de terroristes concocté part l'axe US-OTAN-Turquie était sur le point de connaître une métamorphose. Laquelle?

Idlib se vide des terroristes qui soudoyées par la promesse d'argent ou de passeports européens quittent la Syrie pour l'Ukraine. Si dans le temps, les mercenaires fréristes du Sultan se faisaient écraser sous les bombes russes, c'est aux portes de la Russie qu'ils se doivent désormais d'être combattu. À quoi rime ce constat? À l'urgence qu'il y a à libérer Idlib. Et pour la première fois les signes d'une parfaite convergence Russie-Résistance sur ce point se multiplie, Moscou ayant totalement désespéré de pouvoir un jour apprivoiser le Sultan via des concessions vu l'hyper-activisme erdoganien en Ukraine. La Résistance se dirige-t-elle vers Idlib pour l'arracher des mains des occupants turcs, désormais trop occupés à alimenter les brigades d'Azov ou à s'aventurer dans le nord de l'Irak?

Les signes en existent déjà : le 27 mars, l'armée syrienne a attaqué un convoi de  MRAP (Mine Resistant Ambush Protected) de l'armée turque dans la région du nord-ouest de la Syrie, à grand Idlib. Les soldats syriens ont pris pour cible le convoi composé de plusieurs BMC Kirpi II, avec des missiles guidés antichar qu'on croit être ceux de Dehlaviyeh, version iranisée des Kornet russes mille fois mieux puisque d'une portée maximale de 5 500 mètres et dotés d’un système de guidage laser semi-actif et d’un désignateur laser. Le désignateur laser sert à illuminer la cible afin de guider le missile vers son but. Cette illumination doit être maintenue jusqu’à ce que le missile atteigne sa cible. L’avantage de ce système c’est que le laser n’opère pas nécessairement dans le spectre visible, ce qui réduit le risque de déclenchement des systèmes de défense de la cible. Le missile peut avancer sur une vague de rayons laser projetée par le lanceur et rester à l’abri de la réaction défensive de la cible. Le missile Dehlaviyeh porte une charge explosive de 6,8 kg et peut percer le blindage d’une épaisseur de 1 000 à 1 200 millimètres sans compter le blindage réactif des véhicules ou des chars.

Et c'est ce qui est arrivé visiblement aux blindés turcs alors qu'ils passaient sur une route au sud-est de la ville d'al-Atarib dans la banlieue occidentale d'Alep. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), vitrine médiatique de l'opposition pro-occidentale, trois militaires turcs, dont un officier, ont été blessés à la suite de l'attaque au missile avant d'être évacués vers des hôpitaux en Turquie. Est-ce un avertissement? Des sources syriennes ont déclaré que l'attaque au missile était une réponse aux frappes d'artillerie turques du 23 mars sur la ville d'Ibbin, contrôlée par les Kurdes en banlieue nordique d’Alep. Les frappes ont blessé deux soldats de l’armée syrienne. Mais un pressentiment que c'est bien plus qu'une simple riposte. Les médias turcs dont TRT semble d'ailleurs partager ce pressentiment, lui qui s'inquiète dans un récent article de ce qu'il qualifie d'une reconfiguration des "forces pro iraniennes" à la lumière du conflit russe en Ukraine : « Une semaine avant que la Russie n'attaque l'Ukraine, Ali Mamlouk, M. sécurité d'Assad s'est rendu à Téhéran pour des consultations,... visite qui a précédée quelques jours plus tard le déplacement du commandant en chef des Hachd al-Chaabi irakien à Damas et sa rencontre avec Assad.

Puis juste avant l'invasion russe, la Russie, l'Iran, la Syrie et l'Irak se sont rencontrés dans le cadre d'un mécanisme quadripartite créée il y a quatre ans pour coordonner leurs efforts de lutte contre le terrorisme. C'était une première réunion après deux ans et on a appris par la suite que les Hachd avaient informé la Russie des noms des centaines de militants d’origine irakienne qui étaient sur le point de partir pour le front ukrainien. Dès lors on a compris que les clivages commençaient à bouger et que l'Iran et ses alliés pouvaient se diriger vers Idlib et y avoir une présence qu'ils n'avaient jamais auparavant. Idem pour les régions situées dans le nord-est comme Qamichli ou Hassaké où les FDS représentent les intérêts des Américains et où ces derniers se servent d'eux à titre de paravent et où une présence iranienne ne peut que signifier davantage d'attaque contre les Américains et surtout contre leurs cargaisons de pétrole qu'ils transitent vers le Kurdistan irakien en partance de Deir ez-Zor"

Et d'ajouter : « Mais Idlib ou Qamichli ne sont pas les seules régions où l'Iran et ses alliés font peu à peu leur apparition à la faveur des accords visiblement tacites avec la Russie. Il y a aussi le Golan syrien où les Russes ont décidé de faire patrouiller les forces pro iraniennes rien que pour intimider Israël et influer sa politique en Ukraine trop marquée du côté des Américains. Une chose est sûre : à Idlib tout comme dans le Nord est de la Syrie, la situation commence à se fragiliser en défaveur de l'axe Turquie-US-Israël. 

La Turquie maintient plus de 60 positions militaires à grande Idlib où elle agit en grande symbiose avec les Américains. En janvier, un commando US y a débarqué sous prétexte d'avoir à décapiter Daech mais à vrai dire pour coordonner le réseau de trafic du pétrole syrien dans le nord de la Syrie et en étendre les tentacules à Idlib et aux régions frontalières avec la Turquie. Ce genre d'agissements n'échappe pas à la Syrie et à ses alliés de la Résistance et sont évidemment pris en compte dans cette reconfiguration de la force qui est sur le point de se faire en Syrie. Cette semaine et à deux reprises les positions de l'US Army à Deir ez-Zor ont été attaqués à coup de missiles et des explosions se sont fait entendre à al-Omar et à Connoco... Un remake est attendu à Idlib? C'est le moment car le consensus Russie-Résistance y est plein et entier... C'est à Idlib que  pourrait être asséché le vivier des mercenaires en Ukraine. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV