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Zoom Afrique du 10 mars 2022

Mali: Adieu Barkhane, adieu FCFA !

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Dès le début de l’enclenchement de l’embargo contre le Mali, Bamako a décidé de ne pas se laisser faire et c’est en se tournant vers l’axe de l’Est et également ses voisins qu’il a réussi à gagner en autosuffisance. La résistance anti-occupation ne fait que commencer et c’est le début d’un long chemin durant lequel, le peuple sahélien est prêt à tout pour préserver sa souveraineté.

Actualité en Afrique :

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Analyses de la rédaction :

1. Mali: Adieu Barkhane, adieu FCFA !

Les relations Mali-Mauritanie dérangent et c’est le moins qu’on puisse dire. Dès le début de l’enclenchement de l’embargo contre le Mali, Bamako a décidé de ne pas se laisser faire et c’est en se tournant vers l’axe de l’Est et également ses voisins qu’il a réussi à gagner en autosuffisance.

Le Mali a commencé par le coton, la principale culture de rente. Face à la décision des pays de la CEDEAO de fermer leurs frontières avec le pays, le Mali s’est tourné vers son voisin, la Mauritanie et a procédé le vendredi 25 février dernier, au lancement de la première vague d’exportation de coton via la Mauritanie.

Cette décision a été clairement le début de la mise en cause du FCFA, le Mali étant capable d’entrer dans des systèmes d’échange basé sur le troc, et éviter tout recours au FCFA.

Le Mali a ensuite élargit le pied de nez à l’encontre de l’embargo, et a décidé d’étendre ses liens aériens par la Côte d’Ivoire, une décision qui a aussitôt fait réagir cet axe occidental qui a tant peur de tout perdre au Sahel et qui a mis pression sur les autorités ivoiriennes pour que ces dernières suspendent les liaisons entre Abidjan et Bamako. 

Le dernier coup anti-Mali/Mauritanie a été cette accusation de disparition de ressortissants mauritaniens.

Accusées de « crimes récurrents » contre des ressortissants mauritaniens, les autorités maliennes ont annoncé, mercredi soir, dans un communiqué qu'« une enquête sera ouverte pour élucider la situation », précisant qu'à « ce stade, aucune preuve ne met en cause les forces armées maliennes ».

D'après le communiqué consulté par l'Agence Anadolu, « à la suite de cet incident, le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta a échangé avec son homologue de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheickh El-Ghazouani ».

Ainsi, poursuit le document, « le colonel Assimi Goïta à l'issue de cet entretien, a instruit d'ouvrir une enquête pour élucider la situation et a décidé d'envoyer une mission de haut niveau à Nouakchott, dans les plus brefs délais afin d'engager des actions vigoureuses pour raffermir davantage la fraternité et la coopération entre nos pays notamment dans le domaine de la gestion de nos frontières communes, de la défense et de la sécurité des personnes et des biens ».

« Le gouvernement a été informé de la convocation de l'Ambassadeur du Mali en Mauritanie, le 8 mars 2022 au ministère des Affaires Etrangères, de coopération et des Mauritaniens de l'Extérieur pour lui signifier l'assassinat de citoyens mauritaniens survenu sur le territoire malien, vers notre frontière commune », note-t-on.

Le Mali a en outre, présenté sa profonde compassion et ses condoléances les plus émus au gouvernement et au Peuple mauritanien, ainsi qu'aux familles des disparus avant de condamner énergiquement ces actes criminels destinés à porter atteinte à l'excellente qualité des relations entre les deux pays.

« Le Mali trouve, une fois de plus, troublant la survenance de ce genre d'incidents malheureux au moment où ce pays frère et ami, la République islamique de Mauritanie apporte son soutien particulièrement pour l'approvisionnement normal des populations maliennes qui subissent les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l'UEMOA », poursuit le document.

Mais qui veut nuire aux relations de Bamako avec ses voisins ? La réponse n’est pas très difficile à deviner puisque depuis que les pressions occidentales contre le Mali ont une à une échouée, l’axe colonialiste tente clairement à semer la discorde entre les pays africains, de ternir l’image de l’armée et surtout de ralentir le processus de l’expulsion de ses forces armées du Sahel.

Le rapprochement du Mali avec la Russie est d’autant plus une autre source d’inquiétude pour une force colonialiste qui voit ses plans tombés à l’eau et qui ne cesse d’accumuler les échecs.

Tout ceci pousse cet axe déstabilisateur de procéder à de nouveaux plans et de complots, la dernière étant cette tentative de semer la zizanie entre les pays voisins, comme d’ailleurs le cas Éthiopie/Soudan, RCA/Tchad et RDC/Ouganda.

La résistance anti-occupation ne fait que commencer et c’est le début d’un long chemin durant lequel, le peuple sahélien est prêt à tout pour préserver sa souveraineté.

 

2. Cameroun: les USA jouent leur dernières carte

Au Cameroun, le nouvel ambassadeur des États-Unis est arrivé à Yaoundé et à peine arrivé, les plans de déstabilisations se multiplient au Cameroun.

Une nomination qui a pris du temps, puisqu’aux États-Unis, le sénateur républicain Ted Cruz a bloqué pendant des mois, l'année dernière, la confirmation de plusieurs dizaines de responsables nommés par Joe Biden.

Mais la nomination de cette personne n’est pas un hasard : malgré ses paroles accueillantes et chaleureuses, le Cameroun se montre réticent à l’endroit des personnes LGBTQ. L’homosexualité au Cameroun est en effet punissable d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. Cette décision montre clairement que l’administration US se fiche totalement de la loi et de la constitution camerounaise. Décidément, les auteurs des tentatives de déstabilisation en Afrique ne se cachent même plus.

Les Camerounais le considèrent comme une provocation à ce poste. L’homosexualité est un comportement anti-naturel. Parce que les coutumes et traditions africaines font de l’hétérosexualité le seul choix dans la vie, ce comportement ne peut être toléré. Du coup, un ambassadeur gay au Cameroun a été considéré comme une insulte au peuple camerounais. 

Mais les nouvelles démarches anti-Cameroun ne se limitent pas à cette nomination : la base militaire de Woulgo située dans la régions de l'Extrême-Nord du Cameroun, près de la frontière nigériane a été prise pour cible, mardi soir, par des combattants de Boko Haram, a appris l’Agence Anadolu de sources régionales.

« L’attaque contre cette base de la Force mixte multinationale de lutte contre Boko Haram a été attaqué vers 18h 30 (heure locale) par une trentaine de terroristes lourdement armés et à bord de trois pickups », a indiqué le gouverneur de l'Extrême-Nord Bakari Midjiyawa.

Le bilan provisoire fait état d'un militaire camerounais tué et des blessés, selon la même source.

« Les éléments de l’armée qui étaient à cette base, ont énergiquement riposté contre les assaillants qui se sont repliés vers le Nigéria voisin. Cette riposte nous a permis de limiter les dégâts », a expliqué à Anadolu le général Bouba Dobekréo, commandant du secteur 1 de la Force mixte multinationale.

Mais est-ce réellement Boko Haram qui s’en prend aux forces armées camerounaises ? il est vrai qu’après les nombreux échecs quant à la déstabilisation du Cameroun, en ayant notamment lancé les séparatistes depuis les régions de l’extrême Nord et Sud du pays contre le Cameroun, et vu l’échec essuyé grâce au lancement de l’opération Bamenda Clean par l’armée nationale épauler par la population camerounaise,  le groupe terroriste de Boko Haram a pris la relève.

Dans le nord du Nigeria, le groupe terroriste de Daech s’y est installé pour continuer de déstabiliser le pays. Le groupe de Boko Haram a visiblement reçu les instructions de s’occuper du Cameroun.

Le Cameroun a pu tenir tête aux séparatistes qui, comme dans la région du Tigré en Éthiopie, comptaient diviser le pays et y instaurer le chaos. C’est maintenant face à un nouvel ennemi, déterminer à relancer les conflits armés dans l’Extrême Nord du pays, que le Cameroun est confronté.

Jusqu’à présent, et avec l’aide de la population, l’armée camerounaise a pu gagner le conflit qui l’opposait aux séparatistes dans les zones anglophones, téléguidés par les États-Unis. Il n’y a donc aucune raison pour que le Cameroun recule face au groupe terroriste de Boko Haram ! 

D’un autre côté, au Sahel comme dans la Corne de l’Afrique, l’Afrique de l’Ouest ou encore l’Afrique centrale, les populations sont les seules à pouvoir mettre un terme à ce genre de projet et il est clair que le peuple camerounais ne laisserait aucune partie tiers à piétiner ses valeurs et principes.

 

3. Guinée: un gouvernement de transition pro-Est ?

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, en milieu de semaine, la Guinée a refusé de prendre position. Conakry affirme observer la situation et attendre pour se prononcer sur le conflit en cours. Elle joue pour l’instant la carte de la neutralité. De son côté, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest Cédéao et les Nations Unies se sont dites préoccupées par l'absence d'échéance pour un retour rapide des civils au pouvoir en Guinée, et ont réclamé un calendrier aux autorités de la transition dans ce pays dans les meilleurs délais.

La Guinée se penche-t-elle de plus en plus vers l’axe de l’Est et ce, au grand dam des occidentaux qui croyait que ce pays était un terrain acquis ?

Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV