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Zoom Afrique du 1 er mars 2022

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La guerre en Ukraine et le calvaire pour les Africains fuyant les combats et victimes de racisme, pareil à l’époque coloniale. Où sont les condamnations de la communauté internationale ? Comment l’Afrique peut encore traiter avec un Occident qui a une telle vision du peuple africain ?

Actualité en Afrique :

  • Congo-B : fin du couvre-feu, réouverture des frontières et des lieux de loisirs
  • Ouverture à Niamey de la 7e édition du salon Sahel Niger : 520 exposants et plus de 200 000 visiteurs attendus
  • Difficultés d’application de l’accord de pêche de l’UE avec le Sénégal
  • Le port de Lomé se renforce en équipements pour maintenir la hausse de ses performances

Analyses de la rédaction :

1. Côte d’Ivoire ; la nouvelle base arrière US contre le Sahel ?

En Côte d’Ivoire, un soi-disant Malien s’autoproclame président de la Transition malienne, mais que se passe-t-il ?

Sur instruction du ministre de la Justice, garde des Sceaux, le procureur général près la cour d’appel de Bamako ouvre une enquête autour de la vidéo dans laquelle le président du parti mouvement républicain, Ainéa Ibrahim Camara, depuis Abidjan, s’est autoproclamé président de la transition civile du Mali à compter du 27 février dernier.

Activement recherché par les autorités ivoiriennes pour avoir tenu de telles déclarations sur leur sol, Ainéa Ibrahim Camara, reste introuvable. Aux dernières nouvelles, il aurait quitté la Côte d’Ivoire pour la Sierra Leone.

Ainéa Ibrahim Camara s’est autoproclamé président de la transition civile à compter du 27 février 2022, sachant bien que le délai imparti à cette transition en cours arrive au terme logiquement ce même jour.

L’affaire est prise au sérieux, au plus haut sommet de l’État. Le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué, a instruit, lundi 28 février 2022, le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako pour ouverture immédiate d’une enquête sur l’auteur de tels propos, tenus depuis l’extérieur.

« Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux fait apparaître le nommé AINEA Ibrahim Camara, président du parti “’Mouvement républicain”’, se disant également Président de la Plateforme “’Mouvement Faso Dembé”’… »’ D’autres vidéos retrouvées sur les mêmes réseaux sociaux, ces derniers jours, traduisent clairement la volonté de l’intéressé, manifestement rassuré des complicités dont il pourrait bénéficier, dans un pays voisin d’où il tenait ses propos, de poursuivre son entreprise malveillante de déstabilisation des institutions de la transition », peut-on lire dans la demande du ministre, adressée au Procureur général, à l’effet d’ouvrir une enquête.

Le ministre Kassogué estimant que la gravité de ces faits, est susceptible de recevoir plusieurs qualifications pénales, conformément à la loi, a demandé au Parquet compètent de prendre toutes les dispositions nécessaires pour l’ouverture immédiate d’une enquête.

À la veille de cette ouverture d’enquête, dimanche 27 février 2022, le Collectif pour la Défense des Militaires (CDM) est monté au créneau demander une poursuite judiciaire contre le nommé Camara et complices « pour haute trahison, atteinte à la sûreté intérieure et aux institutions de la République ». Par ailleurs, le Collectif exige aussi la dissolution de son parti MR et mouvement politique faso dambé « car ses agissements sont contraires aux textes de créations des associations et partis politiques ».

En Côte d’Ivoire, les réactions se sont multipliées, Simone Gbagbo s’est prononcée sur la situation que vit ce pays d’Afrique de l’Ouest. L’ancienne vice-présidente du FPI (Front populaire ivoirien), aujourd’hui dirigé par Affi N’guessan, a apporté son soutien au peuple malien et à la junte militaire face aux sanctions de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique l’Ouest). « J’affirme ma solidarité au peuple frère et aux autorités du Mali ; je rappelle qu’après des siècles d’esclavage, des décennies de colonisation et d’indépendance politique, toute velléité de recolonisation de l’Afrique contemporaine est inacceptable ; je déclare que le moment est venu de retirer du continent africain toutes les forces françaises ; je condamne fermement les sanctions inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA contre les populations et les autorités maliennes », a fait savoir Simone Gbagbo dans sa note.

Par ailleurs, Simone Gbagbo a encouragé le peuple et les autorités maliennes à continuer le combat pour l’accession du Mali à la souveraineté, dans la cohésion et l’unité. « J’appelle tous les peuples amis, épris de justice, de paix et de liberté, à aider le Mali et l’Afrique à s’assumer pleinement et à occuper la place qui leur revient de droit dans le concert des nations libres, démocratiques et souveraines », a lancé l’épouse de Laurent Gbagbo.

La marraine du MGC (Mouvement des générations capables) s’est insurgée contre les propos d’Aîné Ibrahim Camara, le président du Mouvement républicain du Mali, qui a annoncé la formation d’un gouvernement civil de transition depuis la Côte d’Ivoire.

« La Côte d’Ivoire serait-elle en passe de devenir une base arrière pour une partie de l’opposition malienne ? Mesure-t-on les conséquences qui pourraient en découler ?, a-t-elle cherché à savoir.

Mais quel est le but de cette manœuvre ? Bizarrement, on a souvent pu constater le même modus operandi ailleurs en Afrique, mais également en dehors du continent, par exemple en Syrie, ou pour pousser au renversement du gouvernement syrien et donc de passer la Syrie aux mains des groupes terroristes. En effet, c’était dans la fameuse province d’Idlib d’où s’était établi également un gouvernement fantoche, qui a alimenté la toile pendant quelque semaine, mais qui a rapidement été maîtrisé par la suite.

Ici, c’est le même genre de mode opératoire qui se met en place pour seulement déstabiliser un État souverain dans le collimateur de la communauté occidentale. Avec l’arrivée des Américains en Côte d’Ivoire, et leur volonté de transformer ce pays en une base arrière pour non seulement prendre un certain monopole dans le golfe de Guinée, mais également pouvoir avoir accès aux pays du Sahel.

Sachant que le Mali est dans le collimateur, et jusqu’à présent toute les démarches de déstabilisation de ce pays du Sahel ont été vouées à l’échec, il est clair que ce genre de manœuvre est également un coup d’épée dans l’eau. Les Ivoiriens soutiennent le Mali dans son combat, et ils ne veulent absolument pas voir ce genre de manœuvre démarrer à partir de leur pays.

Ces anciennes méthodes de néocolons ne fonctionnent plus. Il en faut beaucoup plus pour pouvoir déstabiliser un pays aussi fort et uni comme le Mali.

2. Africains/Ukraine : comment l’Afrique peut encore traiter avec un Occident pareil ?

C’est tout de même scandaleux de voir encore ce genre de scène encore en 2022.

La guerre en Ukraine et le calvaire pour les Africains fuyant les combats. Les témoignages se multiplient montrant des Africains maltraités par des agents de sécurité, notamment empêchés de prendre place dans les trains ou des bus rejoignant les frontières. D’autres Africains se voient bloqués, au passage de frontière, surtout avec la Pologne. Ce lundi, l’Union africaine UA a quand même décidé de réagir officiellement.

L’UA se dit “particulièrement préoccupée” concernant les Africains qui “se verraient refuser le droit de traverser la frontière hors de l’Ukraine”.

Macky Sall, président du Sénégal et de l’UA ainsi que Moussa Faki, président de la Commission, rappelle ensemble que “toute personne a le droit de franchir les frontières pendant un conflit et devait bénéficier des mêmes droits, quelle que soit sa nationalité ou son identité raciale”.

Des références aux multiples images, témoignages montrant des dizaines d’Africains bloqués à la frontière, notamment avec la Pologne, alors que les autres sont autorisés à passer. L’Union africaine parle d’un “traitement différent inacceptable”, “choquant”, “raciste”, qui violerait le droit international. Macky Sall et Moussa Faki demandent donc à tous les États de faire preuve d’empathie et du même soutien, peu importe la race.

Toute personne a le droit de franchir les frontières internationales lors d’un conflit et à ce titre devrait bénéficier des mêmes droits à traverser la frontière pour se mettre à l’abri du conflit. Quelque chose soit sa nationalité ou son identité raciale.

Le Nigeria avait déjà dénoncé ces comportements à l’égard de ses citoyens

Peu de temps avant, le Nigeria avait déjà dénoncé ces comportements racistes. “Il est primordial que tout le monde soit traité avec dignité et sans faveur”, exhorte la présidence nigériane.

Plus de 250 Nigérians sont parvenus à rejoindre leur ambassade en Hongrie, en Roumanie et en Pologne, selon les chiffres communiqués ce lundi par le ministère des Affaires étrangères, rapporte notre correspondante à Lagos, Liza Fabbian. Plus de 5000 étudiants nigérians seraient présents dans le pays selon les chiffres relayés par les médias locaux.

La présidence nigériane a qualifié de “regrettable” le traitement subi par ses ressortissants tentant de fuir Kiev et l’Ukraine ces derniers jours. Le Nigeria n’utilise pas le mot racisme, mais c’est bien à cela qu’on assiste. Des vidéos et des témoignages circulent montrant des policiers ukrainiens ou des agents de sécurité empêcher des Africains de monter dans des bus ou des trains, pour fuir l’Ukraine et les combats.

Les images d’une jeune Nigériane et son bébé, forcés de laisser leur place dans un autocar, ont été largement diffusées. D’autres incidents similaires ont été signalés à la frontière avec la Pologne où les douaniers polonais sont mis en cause.

Je me trouve maintenant en Pologne et ça n’a pas été facile. J’étais déjà entré dans le train quand quelqu’un est venu me prendre et m’a jeté dehors. Et ce sont des événements qui se passent chaque jour. Au niveau de la frontière, j’ai attendu au moins une journée et trois heures.

Un étudiant congolais raconte la façon dont il a été traité.

Les tweets de “Nze”, un Nigérian établit à Kiev, ont été partagés à travers le monde entier. Le jeune homme qui a passé trois jours dans le froid avant de pouvoir rejoindre Varsovie ce lundi a raconté en détail les discriminations dont il a été le témoin et la victime lors de son périple.

“Un groupe d’étudiants nigérians s’est vu refuser plusieurs fois l’entrée en Pologne. Ils n’ont eu d’autre choix que de traverser à nouveau l’Ukraine” pour essayer de rejoindre Budapest a fait savoir un porte-parole du président Muhammadu Buhari.

Le Nigeria recommande désormais à ses ressortissants de se rendre de préférence en Hongrie ou bien en Roumanie.

“La couleur de leur passeport, la couleur de leur peau ne font pas de différence”

“Tous ceux qui fuient le conflit ont le même droit de passer en sécurité. La couleur de leur passeport, la couleur de leur peau ne font pas de différence”, indique Abuja.

L’ambassadrice de Pologne au Nigeria a, elle, rejeté ces accusations. Joanna Tarnawska déclare que “tout le monde reçoit un traitement égal”. D’ailleurs, “certains ressortissants sont déjà passés en Pologne”, indique la diplomate.

C’est vrai. Sauf qu’une fois passé, le calvaire n’est pas fini. Des Nigérians dénoncent le refus de certains Polonais de les prendre en stop, notamment. “On nous traite comme des animaux”, a déclaré l’un d’eux.

L’ambassade nigériane à Varsovie a, de son côté, envoyé du personnel et des véhicules à cette frontière pour porter secours à ses ressortissants en fuite. Et après avoir initialement demandé à ses ressortissants de “prendre ne charge leur propre sécurité”, les autorités nigérianes ont finalement annoncé que des évacuations allaient commencer à partir de mercredi, à bord de deux compagnies aériennes nationales.

Dès que nous avons eu vent des allégations de mauvais traitements ou de racisme, nous avons mis sur pied une démarche commune de mutualisation.

Il est ainsi parti, ce lundi matin, en direction de Cracovie. L’Ambassadeur de Côte d’Ivoire en Allemagne dont la charge diplomatique s’étend à la Pologne doit rallier, au plus tard demain matin, l’une des villes qui bordent la frontière polono-ukrainienne.

L’objectif de sa mission est de permettre aux près de 500 ressortissants ivoiriens, vivant en Ukraine, de rejoindre la Pologne. Une tâche complexe. Des ressortissants africains ont déjà été empêchés de passer la frontière, ce que Philippe Mangou ne comprend pas. “Nous disons que ce sont des situations qui sont anormales. La Convention de Vienne ne va pas dans ce sens, bien au contraire. Quand les ressortissants d’un pays sont en danger pour faits de guerre, il faut les recueillir et je crois que les autorités polonaises, elles vont nous entendre… Pas question de bloquer les ressortissants des pays, il faut les laisser sortir. Au même titre que l’on laisse sortir ceux qui proviennent d’Ukraine, je crois qu’il faut laisser également sortir les Africains.”

Pour mener cette opération à bien, l’ambassadeur dit avoir pris toutes ses dispositions : “J’ai envoyé une note verbale à mon collègue polonais qui est à Berlin, afin qu’il puisse prévenir les autorités de notre arrivée. Nous avons également informé les autorités allemandes de notre déplacement parce que si nous devons revenir avec ceux qui sont sortis de cette zone, nous allons les diriger sur l’Allemagne où ils ont mis sur pied des centres d’accueil.”

Ces ressortissants ivoiriens auront alors possibilité de regagner, s’ils le veulent, la Côte d’Ivoire à condition bien sûr que, tour à tour, la Pologne et l’Allemagne les laissent entrer sur leur territoire.

IL est tout de même incroyable d’être encore témoin de ce genre de scène, où se trouve la Communauté internationale, défenseur des droits de l’Homme, s’autoproclamant défendre l’égalité, etc. Où sont les rapports instantanés de l’ONU concernant ces traitements inhumains en plein continent européen ? Est-il encore possible de traiter avec les Occidentaux sachant quelle vision ils ont des Africains ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV