À peine arrivé à Vienne afin de poursuivre les négociations censées aboutir à la levée des sanctions illégales imposées au pays, le négociateur en chef de la RII, Ali Bagheri Kani, a participé le lundi 28 février à un tête-à-tête avec le négociateur de l’Union européenne chargé du dossier nucléaire iranien, Enrique Mora, au Palais Coburg dans la capitale d’Autriche.
Lors de sa dernière réunion, le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien est revenu sur le processus suivi jusqu’ici au cours des pourparlers de Vienne et les résultats sortis jusqu’ici de la salle des négociations. Le Conseil suprême de la sécurité nationale de la RII a par la même occasion insisté sur la réalisation des revendications raisonnables et légitimes iraniennes conformément aux lignes rouges envisagées par le pays. Sur ce fond, il a été annoncé, lors de cette séance, que le négociateur en chef, M. Ali Bagheri retournerait à Vienne afin de poursuivre les négociations, avec pour but de résoudre les problèmes persistants qui constituent un défi sérieux à l’obtention d’un accord.
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, cité par Fars News, a prononcé un discours au sujet de la récente visite de M. Bagheri à Téhéran :
« À l’instar de beaucoup d’autres visites qu’il a déjà effectuées à Téhéran, M. Bagheri était revenu au pays pour mener des consultations nécessaires. Toujours est-il que le Conseil suprême de la sécurité nationale oriente les négociations ; et ce conseil, c’est le président du pays qui en assure la direction. Sur ce fond, la visite de M. Bagheri [à Téhéran] et les réunions organisées avec lui, portent sur les questions restant en suspens. L’avant-texte d’un accord avait déjà été rédigé et il était nécessaire que cet avant-texte fasse l’objet d’une évaluation minutieuse. En effet, M. Bagheri avait besoin de certaines directives pour parler à la partie d’en face au sujet des certaines questions toujours non résolues. Malheureusement, sur deux ou trois sujets majeurs, les parties occidentales et les États-Unis n’ont pas encore pris leur décision au niveau politique. Quant à nous, au cours de ces derniers jours, nous avons essayé d’exprimer les positions de la RII, et surtout, de clarifier pour la partie occidentale, les lignes rouges de la RII, le raisonnement de la RII, et la façon dont on pourrait résoudre ces questions. »
Le haut diplomate iranien a par la suite ajouté : « Nous sommes en ce moment à un point où nous croyons qu’il ne reste aucune ambiguïté ni pour Washington ni pour les Européens sur ces lignes rouges. Nous n’allons certainement pas franchir nos lignes rouges et nous nous attendons à ce que l’autre partie ne fasse plus traîner en longueur les négociations.
(…) M. Bagheri est revenu ce matin à Vienne. Il y revient afin de s’assurer que les questions susmentionnées ont été résolues, y compris les questions liées à la levée des sanctions et les allégations politiques sur les activités nucléaires de l’Iran ; bref, des questions qui devaient être closes longtemps auparavant. On va voir pendant les jours à venir si l’autre partie a, oui ou non, pris sa décision. »
Khatibzadeh a pourtant indiqué qu’il n’y avait pas question de parvenir à un nouvel accord ; « l’accord existe déjà, il a été trouvé en 2015 ». « Les 4+1 et nous, nous sommes à Vienne afin de nous assurer que les Américains, s’ils souhaitent vraiment revenir au PGAC (Plan global d’action conjoint, JCPOA en anglais), acceptent de subir de vastes épreuves de vérification. Nous devons nous assurer qu’un retour des États-Unis au PGAC, voire leur présence à la table des négociations, soit accompagné de l’accomplissement des engagements en vue de lever les sanctions imposées au pays. »
Alors que le porte-parole de la diplomatie iranienne reproche aux Occidentaux d’avoir fait traîner les négociations censées aboutir à une levée des sanctions injustes imposées au pays, la partie occidentale tente d’envoyer la balle dans le camp de Téhéran. Le ministère français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dont le pays assume la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, a affirmé lundi qu’il était urgent de conclure les pourparlers sur le nucléaire iranien cette semaine.
Le 8ème tour des négociations pour la levée des sanctions a repris le 8 février entre l’Iran et les représentants des 4+1 (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni, Russie) à Vienne et se poursuit, depuis, aux divers niveaux et dans divers formats. La délégation d’experts iranienne était restée à Vienne pendant que le négociateur en chef Ali Bagheri a effectué une courte visite à Téhéran du mercredi 23 au lundi 28 février.