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Pour la première fois l'Iran évoque la perspective d'un échec des pourparlers et met en garde l'Amérique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'Iran met en garde contre le double jeu que mène l'Occident lors des pourparlers de Vienne. (Illustration)

Est-ce une victoire à la Pyrrhus que cherchent les Américains à qui l'Iran continue à fermer toute porte de dialogue avant qu'ils ne suppriment les sanctions anti iraniennes? Toujours est-il que le ton est monté ce dimanche à Téhéran où pour la première fois depuis le début des pourparlers de Vienne, le MAE iranien a évoqué la perspective d'un échec, soulignant qu'en cas de revers, ce sont les Américains qui en sont coupable. Au fait personne ne peut confirmer le contraire y compris les allié les plus proches de Washington dont la position se distingue par une confusion totale autour de leur politique iranienne puis un triple non, non à la levée des sanctions, non à garantir un retour sans départ US à l'accord nucléaire, non à la possibilité de vérifier si oui ou non leurs sanctions ont été véritablement levées ou s'agit-il de mesures uniquement cosmétiques.  Le ministre iranien des Affaires étrangères met en garde contre le double jeu occidental sur le « texte » et le « calendrier » à Vienne, le président Raïssi soulignant que tout accord à Vienne devrait inclure la levée des sanctions, une garantie valable et la clôture des questions et revendications politiques.

Bien que les délégations de négociation des trois pays européens aient quitté Vienne pour accompagner leurs délégations politiques à Munich et tenir des consultations avec leurs capitales, les négociations se poursuivent à différents niveaux à Vienne. La Russie, la Chine et l'Union européenne continuant de négocier à différents niveaux bilatéraux et multilatéraux, une réunion des délégations de négociation irano-russes s'est tenue samedi, 19 février à Vienne, après celle entre Ali Bagheri, négociateur principal de l’Iran, et Enrique Mora, secrétaire général adjoint et directeur politique du Service européen d'action extérieure. Les délégations de négociation Iran-Chine se sont également rencontrées séparément samedi. Faisant état de ses réunions avec le chef de l'équipe de négociation iranienne et Enrique Mora dans un message sur Twitter, le négociateur en chef de la Russie, Mikhail Ulyanov, a souligné que les pourparlers sont concentrés sur des questions importantes qui doivent être résolues avant qu'un accord puisse être atteint sur la relance du PGAC.

Le refus des Américains de jouer le jeu est d'autant plus ridicules qu'ils ont même été forcés à mettre à la porte l'architecte des sanctions anti US non seulement aux négociations de Vienne mais au département d'Etat tout cour et la raison est plus claire : l'échec de la politique des pressions maximales et partant des sanctions alors même que la crise de l'énergie frappe de plein fouet des deux côtés de l'Atlantique ne laisserait aucun autre choix. Une chose est sûre : l'Iran s'est déjà dissocié de ce contexte où les sanctions pesaient sur ses finances. Pour le second trimestre d'affilés, il a même élargi ses ventes de pétrole pour toucher la barre de 2.5 millions de b/J. Demain lundi le président iranien est attendu au QAtar pour participer au Qatar pour participer au sommet de l'Opep de gaz et ce n'est pas dans une pareille conjoncture qu'un échec des pourparlers inquiéterait Téhéran.  

 A la tête d’une délégation de haut niveau, le président iranien assistera au 6e sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) qui se tiendra cette semaine à Doha, capitale qatarie. C’est une première depuis 11 ans, la dernière visite présidentielle de la République islamique d'Iran au Qatar remontant à septembre 2010. Cependant, au cours de ces années, l'émir et d'autres responsables qataris se sont rendus à Téhéran et ont eu des entretiens avec leurs interlocuteurs iraniens. Évoquant la participation active de la délégation iranienne au sommet du FPEG, de nombreux experts considèrent cette visite comme un point tournant dans le développement des relations économiques entre l’Iran et le Qatar, notamment sur le plan énergétique et dans le secteur de gaz.

À l'heure actuelle, les États membres du FPEG représentent 44 % de la production mondiale de gaz, 67% des réserves mondiales de gaz, 64 % du transport par pipeline et 66 % des échanges de gaz naturel liquéfié. L'Algérie, la Bolivie, l'Égypte, la Guinée équatoriale, l'Iran, la Libye, le Nigéria, le Qatar, la Russie, Trinité-et-Tobago et le Venezuela sont les 11 principaux membres du FPEG, tandis que les Pays-Bas, la Norvège, l'Irak, Oman, le Pérou, l'Azerbaïdjan et les Émirats arabes unis participent au forum en tant que membres observateurs.

A l’approche de la tenue du sixième sommet du FPEG en ce février 2022 au Qatar, l’émir qatari a envoyé, le 27 janvier dernier, son vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères à Téhéran pour faire présenter son invitation à l'Ayatollah Seyyed Ebrahim Raïssi en tant qu'invité officiel du Qatar au sommet. Anisi, le 13e chef d'État iranien est attendu lundi 21 février à Doha pour effectuer sa quatrième visite à l'étranger qui pourrait être un tournant dans le développement des relations économiques entre les deux pays, notamment sur le plan énergétique. Le président iranien sera accompagné du ministre du Pétrole, Javad Oji, qui se rendra dans le pays demain.

Hormis, des propositions et des plans que les responsables iraniens ont à l'ordre du jour pour assister au sixième sommet du FPEG, des plans pour élargir la coopération entre l'Iran et le Qatar dans le secteur du gaz, la formation d'un comité mixte des deux pays pour la protection du champ gazier commun de Pars Sud, l'exportation de service technique et d'ingénierie, la création d'entreprises basées sur la connaissance dans les domaines du pétrole et de l'énergie, le SWAP du gaz qatari via l’Iran seront également abordés lors des réunions séparées entre les responsables des deux pays auxquelles assistera le ministre iranien du Pétrole.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV