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Les convois de pétroles "kurdes" en partance pour Israël déclarés "cibles légitimes"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une raffinerie du pétrole en Irak. (Photo d'illustration)

Au royaume d'Erbil où l'axe US/Israël aidé par le Sultan Erdogan détourne les richesses pétrolières irakiennes et se permet même d'en détourner celles de la Syrie avant d'embarquer tout à bord ; des pétroliers turcs qui partent pour la Grèce ou Chypre avant de décharger leurs cargaisons à destination du port israélien d'Ashkelon, des choses inouïes se passent. Et rassurons-nous, cela n'a aucun rapport avec les drones ou les missiles de la Résistance qui l'an dernier à une époque pareille faisaient la terreur des Israéliens et des Américains retranchés à Harir. Certes, les Américains ont fait un coup de pub sans preuve la semaine dernière en affirmant avoir abattu les "drones venus de l'Est" (Iran) avant qu'ils n'atteignent la base de Harir et ils ont même été jusqu'à prétendre que "les débris ressemblaient fort à des Shahed-136" et tout ceci sans mettre en avant nulle preuve, mais le coup qui vient d'avoir à Erbil est d'un autre genre. La Cour fédérale irakienne a annoncé "illégales" les recettes pétrolières que tire Erbil de la richesse nationale et qu'il envoie en Turquie, souvent mêlées au pétrole syrien. Un arrêt, rendu mardi 15 février par la Cour fédérale, stipule « l'obligation pour le gouvernement (du Kurdistan) de livrer l'intégralité de la production des champs pétroliers du Kurdistan (...) au gouvernement fédéral ».

L'arrêt, publié sur le site Internet du tribunal, somme aussi le Kurdistan irakien de permettre aux autorités de Bagdad de « passer en revue tous les contrats pétroliers passés par le Kurdistan pour l'export et la vente de pétrole et de gaz ». La Cour suprême fédérale d'Irak réaffirme que les lois concernant le pétrole et le gaz, ratifiées par Erbil en 2007, contreviennent à la Constitution irakienne. Selon la Cour fédérale, « le ministère irakien du Pétrole se réserve le droit de découverte, d’extraction et de vente du pétrole partout dans la région du Kurdistan ».

La Cour suprême fédérale d'Irak souligne que la part qui est due au Kurdistan devra lui être payée à partir du budget général de sorte à subvenir à tous les droits des habitants des provinces de cette région. En réaction à cet arrêt, Massoud Barzani, chef du parti démocrate du Kurdistan irakien, l’a qualifié de « contraire à la Constitution » et de « purement politique ». « Cela nuit au système fédéralisme de l’Irak », a-t-il souligné.

Dans ce droit fil, un responsable du Kurdistan irakien a confié, sous l’anonymat, à Reuters, qu’« Erbil continuera de vendre du pétrole et les contrats signés avec les parties étrangères resteront immuables ».

Le gouvernement irakien versait 380 millions de dollars par mois de salaire mensuel aux fonctionnaires travaillant au Kurdistan irakien jusqu'au référendum sur la sécession de la région du Kurdistan, tenu en juin 2017. Le versement a pris fin après le référendum et l’arrêt de livraison des revenus pétroliers à Bagdad.

De nombreuses négociations ont eu lieu jusqu'à présent à ce sujet et, selon les derniers accords, Erbil a été tenu de livrer 250 000 barils de pétrole par jour à la société nationale du pétrole irakienne.

Evidemment la décision a l'effet d'une bombe. Et la Résistance n'a pas tardé à réagir :  Dans un tweet publié en réaction au tout récent arrêt de la Cour fédérale, Qaïs al-Khazali, secrétaire général du mouvement Assaëb Ahl al-Haq, a écrit : « C'est la décision la plus importante jamais prise par la Cour fédérale irakienne depuis sa création, parce que cette décision n'est pas destinée à résoudre des problèmes politiques entre les groupes politiques mais il s’agit plutôt d'une décision prise pour assurer les intérêts de l'Irak et pour renforcer son caractère uni. C’est une décision qui va dans l'intérêt de tous les Irakiens parce qu'elle a été adoptée dans le cadre de la Constitution qui stipule que le pétrole et le gaz sont la propriété de la nation irakienne. »

Et Khazali ne croit pas si bien le dire. L’arrêté de la cour est tombé alors que l'ambiance pétrolière en Irak tend à aller vers l'Est par crainte des attaques anti US qui se poursuivent à une cadence régulière. La Chine est la grande gagnante et la France atlantiste la grande perdante. Les statistiques de l'administration des douanes chinoises ont montré que « les exportations de pétrole irakien vers les raffineries chinoises indépendantes ont augmenté en janvier de 235,3 % pour atteindre l'équivalent de 12,829 millions de barils par rapport au mois de décembre 2021, qui s'élevait à 3,826 millions de barils, et a également augmenté de 49,5 % par rapport au même mois de l'année dernière 2020, au cours duquel les exportations de pétrole vers la Chine ont atteint 8,583 millions de barils ».

L’administration des douanes chinoises a ajouté : « L'Irak s'est classé quatrième avec ses exportations de pétrole vers les raffineries chinoises indépendantes, après la Russie, qui est arrivée première avec 2,772 millions de tonnes, l'Arabie saoudite est arrivée deuxième avec 1,905 million de tonnes et la Malaisie est arrivée troisième avec 1,897 million de tonnes. » L'administration a indiqué que « cinq fournisseurs du Moyen-Orient, dont l'Arabie saoudite, l'Irak, le Koweït, Oman et les Émirats arabes unis, se sont classés au premier rang des 10 plus grands fournisseurs des raffineries indépendantes chinoises en janvier, fournissant 55,451 millions de barils de pétrole brut, une augmentation de 3,8 % par rapport aux niveaux de décembre 2021 ».

Nabil al-Marsoumi, un économiste irakien, souligne que l'Irak a cessé d'exporter du pétrole léger de Bassora depuis le début de 2022 et ne le fournit que pour la consommation intérieure. L'Irak, qui ne fournissait que du pétrole léger et lourd de Bassora, a commencé à fournir du pétrole moyen aux marchés au début de l'année dernière, ce qui a été bien accueilli par les marchés mondiaux.

A Bassora justement, où les raids anti US sont fréquents, Total s'apprête à jeter l'éponge. TotalEnergies a accepté l'année dernière d'investir dans quatre projets pétroliers, gaziers et renouvelables dans la région sud de Bassora sur 25 ans. L'accord, signé par le ministère irakien du Pétrole en septembre 2021, fait suite à une visite du président français Emmanuel Macron. Le ministère, cependant, n'a pas conclu d'accord sur les détails financiers de l'accord avec tous les départements gouvernementaux qui devaient l'approuver, ont déclaré à Reuters trois sources du ministère du pétrole irakien et de l'industrie impliqués ou familières avec les négociations. Le ministère irakien du Pétrole a nié lundi qu'il y avait des problèmes dans la mise en œuvre de l'accord avec TotalEnergies, affirmant dans un communiqué que l'accord « avait besoin de temps ».

Mais ce n'est pas tout car un verdict d'illégalité prononcé contre le transit du pétrole du Kurdistan irakien vers l'Etranger ferait des camions-citernes bourrés de l'or noir en partance pour la Turquie et qui sont remplis aussi du pétrole syrien, une cible légitime d'attaque. Les temps commencent à être durs pour le Sultan. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV