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Comment Poutine et Biden ont besoin tous deux de l'Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'Iran, salvateur des États-Unis (Photo d'illustration)

Jamais le pétrole et le gaz iraniens ne s'étaient trouvés au centre d'une si vaste bataille géostratégique: alors que la Russie est aux prises avec l'OTAN sur son flanc occidental, un flanc que l'Amérique fait tout pur embraser, les Américains se frottent les mains de voir l'Iran allié au Qatar et à l'Azerbaïdjan couper l'herbe sous le pied de la Russie et remplacer le gaz russe en Europe. Volet pétrolier, le pétrole iranien manque cruellement au marché et les régulateurs ressentent le besoin d'une injection du pétrole iranien pour réduire les cours. Les USA ont-ils besoin du pétrole iranien ? 

Les cours du brut ont connu, ces derniers mois, une augmentation considérable et l’entrée du pétrole iranien sur les marchés peut être considérée comme un remède aux maux de l’économie américaine, touchée gravement par cette hausse des prix du pétrole.

Sous la présidence Tump, les États-Unis ont renforcé leurs sanctions contre le pétrole iranien et ont tenté dans la mesure du possible de réduire à zéro les exportations de l'Iran.

Des exemptions US est-ce une bonne chose ?

Entre les années 2013-2014, les États-Unis ont réussi, grâce à la technologie de la fracturation hydraulique, à extraire plus de pétrole des champs pétrolifères de Shale. Ainsi, ils se sont transformés d’un pays importateur de brut à un des plus grands exportateurs de pétrole. L’administration américaine devait donc préparer ensuite l’entrée du pétrole américain sur le marché mondial et pour cela, elle a entrepris diverses mesures dont et surtout le durcissement des sanctions sur l’Iran et la levée des restrictions à certains pays pour qu’ils puissent importer du pétrole de l’Iran.

Cela assurait les intérêts américains : d’une part, ils pouvaient ôter à l’Iran ses clients et exercer des pressions économiques, et de l’autre, entrer dans le marché mondial du pétrole.

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Lors des campagnes électorales, Joe Biden a promis d’une part de contrôler le prix de l’essence dans le pays, une des majeures préoccupations du gouvernement actuel, et de l’autre, de limiter les activités de l’industrie de pétrole, principale source de production des combustibles fossiles aux États-Unis, pour lutter contre le changement climatique. Pour atteindre les deux objectifs, le gouvernement américain doit diminuer les cours du brut. Ce qu’il n’a pas su faire. Pourquoi ? Primo, parce que les membres de l’OPEP + ont rejeté à chaque fois, les demandes de la Maison Blanche pour augmenter leurs offres de brut. Secundo, parce que les restrictions imposées pour la pandémie Covid-19, qui avaient réduit la consommation de pétrole dans le monde, ont été levées par les grandes puissances économiques ; ce qui a, tout naturellement, augmenté les demandes de pétrole et donc les cours du brut. À cela s’ajoute, la hausse des prix du gaz en Europe, chose qui a conduit les centrales à consommer plus de pétrole.

Au fait le prix à la pompe continue de gripper aux États Unis et à frapper le porte-feuille des Américains. Le seul État au monde à pouvoir injecter des millions de barils sur le marché et empêcher une envolée des cours, c'est l'Iran. D'une certaine façon la victoire démocrate aux élections de mi-mandat pourrait en dépendre. L'Amérique n'a d'autre choix que de négocier avec ou sans échéance fixée.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV