Le journal américain Boston Globe s’est penché dans un rapport sur les derniers développements de négociations nucléaires de Vienne et a spécifiquement conseillé à l’administration Biden de s’abstenir de répéter les mêmes erreurs historiques de l’administration Trump, dont la poursuite de la politique échouée de « campagne de pression maximale » contre l’Iran.
Il est a noté que le huitième tour des pourparlers de Vienne pour lever les sanctions illégales imposées à l’Iran a commencé tandis que le septième tour s’est terminé par faire valoir les positions de principe de l’Iran exigeant la levée de toutes les sanctions.
Ce journal a rapporté que la notion du temps n’était pas du côté de l’administration Biden et qu’elle doit trouver le plus tôt possible un moyen de sortir de l’impasse, dont elle avait hérité de l’administration précédente.
La question de la « levée des sanctions », des garanties empêchant un éventuel nouveau retrait de Washington de l’accord nucléaire, de la vérification de la levée des sanctions et des engagements que Téhéran doit tenir en contrepartie, constitue le point central des négociations en cours à Vienne.
Déjà, un diplomate américain anonyme affirmait à Politico ce mardi que ce sont les États-Unis qui devraient faire le premier pas en vue de la levée des sanctions sur l’Iran.
« Plus les pourparlers nucléaires avec l’Iran à Vienne prennent du temps, moins le retour au PGAC est possible d’autant plus que les progrès nucléaires [pacifique, NDLR] de l’Iran ont rendu solide plus que jamais la position de l’Iran dans les pourparlers de Vienne », a écrit le journal.
Sans évoquer le caractère pacifique du programme nucléaire iranien, le journal prétend que si le temps d’évasion de l’Iran se réduit en quelques semaines, le PGAC ne vaudra plus la peine d’être relancé.
Bien que cette déclaration ait été faite sans fondement, cela pourrait être un avertissement aux Américains de ne pas répéter les erreurs du passé, car même si les sanctions sont maintenues ce sont les Américains qui subiront la défaite d’autant plus qu’ils n’auront plus de levier de pression.
« Les responsables américains, négociant indirectement avec l’Iran, doivent faire tout leur possible pour tenter de relancer l’accord dès que possible, notamment en reconnaissant que les États-Unis sont responsables d’avoir gravement blessé le PGAC lorsque Donald Trump s’en est retiré », a ajouté le journal.
« Si les États-Unis poursuivent la même politique de Trump sur le programme nucléaire iranien, de mauvaises conséquences attendent Washington, ainsi que ses alliés régionaux et internationaux », a averti le journal.
« Dans la situation actuelle, les différentes parties des pourparlers nucléaires de Vienne sont dans une situation très différente de celle de 2015, lorsque le PGAC a été conclu. Ce qui a changé cette fois, c’est que le programme nucléaire iranien est plus avancé que jamais », a déclaré Eric Brewer, directeur adjoint et chercheur principal du Projet sur les questions nucléaires au Centre d’études stratégiques et internationales.
« L’Iran a non seulement renforcé ses capacités, mais aussi son savoir-faire nucléaire ce qui est impossible pour les Américains de le détacher de l’Iran », a-t-il poursuivi.
« Dans la situation actuelle, parvenir à un accord avec l’Iran est bien mieux que de sortir des négociations nucléaires avec les mains vides. Cela est entièrement dans l’intérêt national des États-Unis. Washington doit être réaliste et éviter fortement de répéter ses erreurs historiques contre Téhéran », a rapporté le journal.