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La Turquie dénonce les « dérives soviétistes » de la Russie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Russie met en garde la Turquie contre ses plans au Kazakhstan. (Illustration/Avia.pro)

Moscou s'attend à ce que la Turquie s'abstienne de faire des déclarations malavisées sur le Kazakhstan et évite de tenter « de pêcher en eaux troubles », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

« Nous nous attendons à ce que les responsables turcs continuent de s'abstenir à faire des déclarations irréfléchies à haute voix », a-t-elle déclaré lors d'un briefing, commentant la déclaration d'un responsable turc décrivant le Kazakhstan comme un pays « qui s'est d'abord libéré de l'oppression soviétique, et maintenant certaines forces menaceraient de le mettre sous un joug insensé ».

« Cette situation tragique, complexe et extraordinaire pour le Kazakhstan a nécessité une conjugaison d'efforts et ne doit certainement pas être considérée comme une opportunité de nuire, et de pêcher en eaux troubles », a ajouté Zakharova.

La Turquie, d'une part, est membre de l'OTAN et cherche à adhérer à l'Union européenne, et de l’autre, a acheté le système de défense antimissile S-400 à la Russie et tente de renforcer ses relations avec Moscou. Les allégations de la Turquie sur le Kazakhstan interviennent après que Devlet Bahçeli, secrétaire général du Parti d'action nationaliste (MHP) a présenté une carte baptisée le « Monde turc » au président turc Recep Tayyip Erdogan en novembre 2021, dans laquelle il a considéré tous les territoires turcophones d'autres pays où résident une des minorités turques et musulmanes comme faisant partie du territoire de la Turquie.

La démarche de Bahçeli a provoqué de nombreuses réactions des médias dont le grec To BHMA qui y a répondu en écrivant : « Ce plan qui met en scène les idées néo-ottomanes et les interventions étrangères d'Erdogan, montre la longue liste de pays des Balkans, d'Asie centrale et de Russie en passant par des parties de la Chine avec des minorités musulmanes ouïghoures, qui pourraient être considérés comme « territoires turcs » ; ceci est un cadeau fait par Bahçeli à Erdogan. »

De son côté, le quotidien turc Yeni Akit indique que Bahçeli a présenté « la carte du Monde turc » au président Erdogan lors d’une rencontre ; une carte qui s'étend de la mer Adriatique à la Chine pour secouer le monde et faire la une des journaux russes selon lesquels, « ce cadeau contient un message ».

Hier jeudi 13 janvier, après deux semaines de troubles au Kazakhstan, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la mission de la force de maintien de la paix de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) au Kazakhstan était terminée.

Lors d’une rencontre avec son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, Poutine a déclaré : « Dans l'ensemble, il est temps de rentrer à la maison. Nous avons fait notre travail ». Il a salué les efforts du ministre de la Défense, du chef d'état-major général et d’autres responsables qui ont dirigé la mission, déclarant : « Je tiens à exprimer mon espoir que ce recours aux forces armées sera étudié plus avant. »

Dans ce contexte, l’agence de presse russe Avia.pro a rapporté que la Russie avait mis à l'eau les plans de la Turquie d'inclure le Kazakhstan dans le « Grand Touran » en envoyant des troupes au Kazakhstan qui y ont réprimé les terroristes, et en empêchant le coup d'État dans le pays.

Il a été suggéré que les manifestations de masse au Kazakhstan, qui ont dégénéré dans une attaque terroriste, pourraient être liées à la Turquie, qui souhaite étendre sa zone d'influence et inclure le Kazakhstan dans le soi-disant « Grand Touran ».

« Si le président Poutine hésitait ne serait-ce qu'une minute, la situation au Kazakhstan serait entre les mains des Turcs. De sérieuses spéculations ont émergé selon lesquelles la décision de Moscou d'envoyer des soldats de la paix de l'OTSC au Kazakhstan pourrait être une frappe préventive contre son très proche partenaire, la Turquie. Car il est possible que si les dirigeants russes avaient même un peu hésité, les Turcs auraient résolu la situation.

De plus, l'actuel président, Kassym-Jomart Tokaïev, a adressé une demande à l'OTSC, et non à Ankara. « Les choses semblaient bonnes pour la Turquie, mais maintenant ils doivent faire face à la Russie. La Russie est le grand gagnant. La question est maintenant de savoir ce qui va se passer ensuite. Si vous partez maintenant, alors dans moins d'une semaine, comme le laissent entendre certains chefs militaires locaux, les ONG turques et les politiciens kazakhs pro-turcs commenceront à couvrir activement le sujet de “l'intervention et l'occupation russes” », rapporte la publication Soha.

Il est à noter que les médias pro-turcs ont déjà fait plusieurs publications accusant la Russie d'envahir le Kazakhstan, cependant, il est bien évident qu'après l'intervention de la Russie dans la situation au Kazakhstan, il a été possible non seulement de démontrer la force de l'OTSC et d'éliminer la menace terroriste, mais aussi de stopper les projets de la Turquie d'inclure le Kazakhstan dans le « Grand Touran ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV