Les aveux du Mossad concernant son implication dans des opérations terroristes sont rares mais ceux de Tamir Hayman font exception à la règle. A quelques encablures du deuxième anniversaire de l'assassinat du général Soleimani à l'aéroport de Bagdad le 3 janvier 2020, un général sioniste et ancien chef de la division du renseignement militaire, Aman, a reconnu, mardi 21 décembre, et publiquement et pour la première fois, Israël avait participé à l'assassinat du haut commandant de la Résistance.
« L'assassinat de Soleimani était un exploit puisque notre principal ennemi, à mes yeux, est l'Iran », a déclaré Tamir Hayman. « Il est rare de localiser quelqu'un d'aussi haut placé qui soit aussi l'opérateur sur le terrain, le stratège et le combattant », a-t-il ajouté sans oser reconnaître qu'une longue liste de pays de l'OTAN y prenait part.
Aucun haut responsable n’avait reconnu le rôle d’Israël auparavant.
Mais pourquoi cette revendication ? L'entité cherche-t-elle à provoquer une riposte iranienne qui alignerait les USA sur Israël ? Sans doute. Mais il y a surtout la panique, car les médias mainstream la censure,mais les deux années qui ont suivi l'assassinat criminel des commandants de la Résistance n'ont pas été catastrophiques qu'en termes géostratégiques pour le camp US. Le retrait forcé d'Irak, la confusion stratégique en Syrie, les revers successifs dans le golfe Persique ne sont que la partie visible de l'iceberg.
Depuis 2020, le renseignement US/Israël ne cesse de saigner : à plus d'une reprise, les QG US/Israël ont été attaqués à Erbil en Irak avec en toile de fond la liquidation d'officiers US/Israël impliqués dans cet assassinat terroriste.
Mais il y a plus: trois agents du Mossad se sont "suicidés" en un an, a rapporté jeudi 23 décembre la chaîne 12 de la télévision israélienne. Deux des agents se sont suicidés au siège du Mossad. Leurs familles réaffirment que la principale raison qui les a poussés au suicide était leur fonction au sein du Mossad. Mais le mystère reste entier sur ces disparitions vu que les médias sionistes sont soumis à des censures draconiennes.
« Leurs familles luttent maintenant pour que le Mossad reconnaisse sa responsabilité dans les suicides ».
Selon une note du 23 décembre paru dans le National Interest, l’assassinat du général Soleimani a beaucoup nui aux intérêts des États-Unis en Irak puisque cela a provoqué une importante vague d’attaques anti-américaines qui a mis en danger la vie des soldats américains dans ce pays. Mais les USA ne sont pas les seuls : le Mossad a aussi vu ses positions les plus secrètes être visées en 2020 au Kurdistan irakien qu'il croyait être un havre de paix. Au fait cet assassinat de Soleimani a basculé un certain équilibre accélérant dans sa foulée une dynamique de vengeance qui a fini par décider le Pentagone à revoir les pans entiers de sa stratégie et faire profile bas pour éviter de grosses saignées dans ses rangs.
Jusqu’ici, la Justice iranienne a identifié 36 personnes d’avoir été impliquées dans l'assassinat du général Soleimani, parmi lesquelles l'ancien président américain Donald Trump, le chef du commandement central américain, le général Kenneth McKenzie et les anciens secrétaires d'État et de la Défense américains Mike Pompeo et Mark Esper. L’enquête reste ouverte.
« Selon le procureur général, les militaires allemands font également l'objet de l’enquête, car ils sont soupçonnés d'avoir facilité l'assassinat », a déclaré une source proche du dossier citée par Al-Mayadeen. « Le nombre de ces militaires et leur rôle exact ne sont pas encore connus et on ne sait pas s’ils opéraient sur la base aérienne de Ramstein », a ajouté la source, en octobre, qui a préféré rester anonyme.
La base aérienne de Ramstein en Allemagne est l'une des plus grandes installations militaires américaines au monde qui sert d’un centre de commandement pour l'OTAN, d’un centre d’opérations européen et africain pour l'armée de l'air américaine, ainsi qu'une importante structure pour les attaques aux drones en Asie de l’Ouest et en Afrique du Nord.
« G4S, qui est en charge de la sécurité de l'aéroport international de Bagdad, est également accusé d'être impliqué dans l'assassinat du général Soleimani », a ajouté la source.
G4S est une société de sécurité multinationale britannique privée qui compte parmi les plus grandes sociétés privées au monde avec plus de 500 000 employés en 2020.
Quelque 26 des personnes inculpées sont connues pour être des militaires et des services de renseignement américains et israéliens, dont au moins quatre sont décédées depuis le 3 janvier 2020.
Le 1er juillet 2021, la presse israélienne a rapporté la mort du colonel Sharon Asman de la brigade d'élite Nahal, affirmant qu'il avait été tué lors d'un exercice d'entraînement.
« Parmi les 36 personnes inculpées se trouvaient également sept agents locaux d'États arabes régionaux, dont l'Arabie saoudite, le Koweït, l'Irak, la Syrie, la Jordanie, les Émirats arabes unis et le Qatar. La plupart de ces individus ont maintenant été soit appréhendés, soit tués par les autorités de leur propre pays ou par le Front de Résistance », selon Al-Mayadeen.
Dans la foulée, une commission d'enquête, composée de responsables iraniens et irakiens, a trouvé un accord prévoyant la prise de toutes les mesures juridiques nécessaires pour poursuivre les auteurs de l'assassinat du haut commandant iranien.
La commission d'enquête a annoncé que toutes les mesures judiciaires et légales possibles seraient prises pour traduire en justice et punir les auteurs et les personnes impliquées dans ce crime odieux.