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L'US Air Force risque bien gros

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La base miliaire américaine Harir en Irak. (Photo via ISWNews)

48 heures après l'arrivée d'une délégation de cadres militaires à Ain al-Asad où des derniers se sont affichés en compagnie de militaires US aux côtés des caisses bourrées d'armes de nouvelles images sont apparues,  mettant en scène cette fois les officiers irakiens à Harir, méga base US au Kurdistan qui a passé une terrible année 2021 tiraillée entre les frappes aux missiles et aux drones de la Résistance d'une part et les alertes aux roquettes de l'autre. Évidemment le message qui tend à être véhiculé est celui-ci : l'Amérique se retire! 

Et il vrai que se maintenir en Irak alors que près de 300 convois logistiques US ont été ciblés depuis le mois de janvier et qu'une cinquantaine d'opérations balistiques, recensées dont certaines des chefs d'oeuvre de précision et de furtivité avec des bilans de pertes et de dégâts inouïs, n'est plus possible.

Une source militaire bien informée a fait part de la formation d’une délégation sécuritaire importante de la part du gouvernement central à Bagdad pour se rendre dans les jours à venir, à Balad autre base militaires située au nord de Bagdad. Une visite « pour suivre de près le processus du départ des troupes militaires américaines », conformément au récent « accord conclu entre Washington et Bagdad » qui stipule le retrait de toutes les forces militaires US d’Irak d’ici la fin décembre 2021.

Mais les Yankees se retireront pour de bon d'Irak? Personne ne croit que les Américains quittent de gré l'Irak pour la simple et bonne raison que des colons américains n'en ont pas l'habitude à moins d'y être forcés. Au fait ce qui se passe en réalité c'est un changement configurationnel propre à moins exposer les forces. À preuve, les Yankees ne comptent pas rendre le ciel d'Irak à l'Irak. 

L’un des analystes irakiens a annoncé que l’espace aérien du pays ne serait pas en sécurité face aux attaques américaines, même après le retrait US d’Irak et que Bagdad devait entreprendre des mesures nécessaires pour garantir sa sécurité.

Sabah al-Taii, analyste politique irakien a annoncé lundi, cité par Al-Ahed, que les groupes politiques n’avaient pas encore déterminé leurs positions au sujet du ciel irakien : « Les troupes américaines, après leur départ d’Irak, ne s’éloigneront pas des frontières du pays et utiliseront des bases militaires à proximité pour viser les cibles à l’intérieur du pays. Les négociateurs irakiens doivent se focaliser sur cette question pour garder les avions américains loin de l’espace aérien irakien. »

Sur ce fond, il a également demandé l’achat de systèmes radars à la Russie ou à l'Iran pour assurer une défense aérienne adéquate. Car même si les bases US sont sur le point d'être évacuées à la hâte, l'oncle Sam compte y laissera ses sous-fifres : des radars français pourront largement aider les Américains à scanner de loin et sans accroc le trafic aérien du pays. Les sources irakiennes ont annoncé la signature d'un accord militaire entre Bagdad et Paris, afin d'acquérir des radars militaires. Sous l'impulsion de Washington, l'Irak a acheté des radars militaires français et aucun obstacle à cet achat n'a été fait par la partie américaine qui ne s'y est donc pas opposée, s'est même félicité le bureau du Premier ministre. « Le développement de l'armée de l'air irakienne est important dans la création d'une nouvelle flotte de chasseurs, et le commandant en chef des forces armées oeuvre personnellement à répondre de manière satisfaisante à cette question », a dit ce bureau sans aller jusqu'à répondre si cette flotte française irait connaître un sort mieux que la flotte de F16 US.

Récemment, Mohammed Faezi, l’attaché économique d’Irak au consulat de France à Erbil, a déclaré que la France avait investi environ 3 milliards de dollars dans le secteur non pétrolier irakien, des investissements qui ont été faits pour la plupart dans la région du Kurdistan irakien.

Il a déclaré qu'il y avait actuellement 30 à 35 entreprises françaises opérant dans la région du Kurdistan, principalement dans les communications et les industries lourdes telles que le ciment et la vente de marchandises, parmi lesquelles Telecom, Lafarge ou le cimentier de Daech et Carrefour, les plus importantes entreprises actives sur le climat (?)

Il a ajouté qu'en dehors des secteurs commercial et industriel, la compagnie de pétrole française Total détient 18% des actions du champ pétrolier de Sarsang dans la province de Dahouk et a un partenariat avec HKN USA dans ce champ pétrolier.

Total a également signé un important contrat pétrolier de 7 milliards de dollars avec le gouvernement irakien pour développer les champs de pétrole et de gaz irakiens, dont la plupart sont liés aux infrastructures des compagnies pétrolières et à l'exploitation du gaz extrait du pétrole, ainsi que des projets d'énergie solaire.

Faezi a également déclaré que le volume des échanges entre la France et l'Irak en 2017 était d'environ 250 millions de dollars, mais en 2018 et 2019, il a atteint 800 millions de dollars, bien qu'en 2020 il ait diminué de 50% en raison des conséquences du corona.

Mais une question se pose d'emblée : la Résistance irakienne se laissera-t-elle berner par ce changement de rôle et de masque entre les Yankees d'une part et leurs sbires otaniens de l'autre?   

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SOURCE: FRENCH PRESS TV