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Israël : «Personne ne dira combien une guerre avec l’Iran nous coûtera»

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
À l'hôtel où se déroule la réunion du PGAC, à Vienne, des progrès ont été réalisés dans les négociations destinées à préserver l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, ont déclaré les négociateurs iraniens et chinois. ©Reuters

Israël est sur le point de partir en guerre ? Ce n’est pas l’avis de ses analystes militaires en tous cas. Haaretz écrit : « Personne ne dira combien une guerre avec l’Iran nous coûtera ».

Le ministre israélien des Affaires militaires, Benny Gantz, a demandé aux forces armées israéliennes de se préparer à une option militaire contre l’Iran. L’armée du régime sioniste a obtenu cinq milliards de dollars supplémentaires pour s’équiper et s’entraîner pour cette option. Israël a eu des discussions avec l’administration Biden sur la coopération militaire. Zvi Bar’el, ancien officier de l’armée israélienne et analyste politique, souligne, dans un article publié par le journal Haaretz, qu’il ne reste plus qu’à régler le problème de la préparation de la population israélienne à une inévitable riposte iranienne. Au début de son analyse, Zvi Bar’el écrit :

« Non seulement nous ne sommes pas préparés, mais en plus nous n’avons même pas une bonne idée de ce à quoi nous devrions nous préparer. La seule statistique avec laquelle nous devons travailler est celle que l’ancien Premier ministre Ehud Barak a rendue publique il y a dix ans, à savoir que le nombre de morts serait inférieur à 500 et que les experts travaillant pour l’armée israélienne ont parlé d’un chiffre sans importance d'environ 300 morts. Ils nous ont dit que le calcul était basé sur le nombre de missiles que l’Iran possédait à l’époque, ses capacités de lancement, les délais d’avertissement que l’armée israélienne serait capable de donner aux civils et le manque de précision des missiles iraniens. »

Pourtant l’analyste de Haaretz affirme que le nombre de missiles que l’Iran peut déployer a certainement augmenté. Mais de combien ? Leurs capacités de ciblage et de destruction ont-elles été renforcées ? Ces malheureux décès se produiront-ils principalement dans les zones périphériques d’Israël ? Dans les grandes villes ? Les chiffres doivent-ils peut-être être révisés ?

Zvi Bar’el ajoute qu’en vérité, ce sont des questions non pertinentes et creuses. Même en ce qui concerne le Hezbollah libanais, le nombre de missiles en sa possession est estimé entre 120 000 et 150 000. C’est un chiffre auquel Israël n’est pas préparé, selon la majorité des commentateurs.

L’auteur met sérieusement en doute les déclarations des responsables politiques et militaires d’Israël :

« Un pays sur le point d’entrer en guerre s’attendrait à ce que ses citoyens paniquent, inspectent soigneusement l’état de leurs abris, essaient des masques à gaz, vident les rayons des supermarchés et mettent la main sur des billets d’avion pour n’importe où dans le monde, même les points chauds de COVID-19. Le gouvernement d’un tel pays aurait dû organiser des exercices de défense civile à l’échelle nationale, répétant les évacuations de civils. Les hôpitaux auraient été préparés à faire face à des pertes massives. Les écoles auraient été tenues d’apprendre à leurs élèves de se diriger vers les abris de manière rapide et ordonnée. Les émissions de télévision de service public auraient expliqué où se rassembler, quoi faire et comment se mettre à l’abri. Curieusement, rien de tout cela ne se produit en Israël. »

Zvi Bar’el en conclut que le gouvernement du régime israélien n'a pas vraiment l’intention de mettre sa menace à exécution et qu’il n’est donc pas nécessaire de se préparer à des représailles iraniennes.

L’auteur ironise l’inaction du gouvernement de Tel-Aviv en ajoutant :

« Le gouvernement israélien ne pense peut-être pas que la défense du pays contre une menace existentielle de la part de l’Iran inclut la protection de ses citoyens. Les Israéliens ordinaires sont considérés comme des dommages collatéraux. Car même s’il s’agit de 300, de 500 ou de 5 000 morts, après tout, la patrie est plus importante que ses citoyens ! »

Combien de temps les combats pourraient-ils durer ? Zvi Bar’el souligne que dans le scénario le plus optimiste, Israël envoie quelques escadrons de chasseurs-bombardiers en Iran pour frapper une poignée de sites nucléaires et, à son tour, subit tels ou tels dommages dans une attaque de représailles iranienne et c’est tout. Donc, c’est une question de quelques jours. L’auteur pose alors la vraie question :

« Que se passe-t-il si l’Iran décide de continuer à tirer des missiles sur nous, d’amener l’arsenal de missiles du Hezbollah dans le conflit et/ou de paralyser les navires au golfe Persique même après que les avions de combat israéliens soient rentrés chez eux ? L’économie israélienne serait-elle en mesure de supporter les dégâts ? Les États-Unis continueraient-ils à se tenir aux côtés d’Israël après avoir été défiés ? »

L’analyste de Haaretz rappelle que tout le monde sait à Tel-Aviv qu’Israël est incapable de mener de longues guerres, même s’il bénéficie d'un soutien international. Une guerre d’usure contre l’Iran, même si elle ne cause pas de pertes humaines insupportables, nécessiterait d’énormes sommes d’argent, infligerait des dommages importants à la qualité de vie et nécessiterait des augmentations d’impôts d’urgence. Les citoyens israéliens n’ont reçu aucune prévision de l'ampleur des dommages et des pertes auxquels ils devraient s’attendre dans un tel scénario.

« On leur demande non seulement de croire que la menace iranienne est réelle, mais aussi de compter sur la préparation du gouvernement à tout scénario », écrit l’analyste.

Visiblement, Israël commence à avouer qu’avec ou sans les Américains, il est fini s’il agit contre l’Iran, d’où sans doute ces appels très paradoxaux à l’adresse des alliés de l’Iran pour qu’ils intercèdent en faveur d'Israël.

Lors de la conférence annuelle de l’Institut SIGNAL pour les relations israélo-chinoises, l’ancien directeur du Mossad, Efraïm Halevy a dit que la Chine serait le seul pays qui peut faire conclure un accord à Vienne.

« Le seul pays qui détient le pouvoir de parvenir à un accord à Vienne est la Chine », a-t-il déclaré.

Selon l’ancien directeur du Mossad, « le seul acteur qui peut être efficace et faire avancer les débats de Vienne est le seul acteur dont on connaît peu la position sur la question nucléaire iranienne, et c’est la Chine ».

« Je n’exagérais pas si je disais que l’économie iranienne est très interconnectée avec la Chine », a-t-il dit.

« L’influence de la Chine sur la politique iranienne est probablement la plus grande influence qu’une puissance étrangère puisse prétendre exercer sur l'Iran, et à aucun moment de l’histoire, la Chine n’a apporté une contribution aussi cruciale à la stabilité mondiale qu’elle l’a aujourd’hui à Vienne, a-t-il prétendu.

Dans une autre partie de ses propos, l’ancien directeur du Mossad a déclaré : « Israël a besoin de beaucoup plus de dialogue avec la Chine à tous les niveaux, dans les canaux officiels et non officiels. »

Lors de cette conférence, le député du Likoud à la Knesset, Yoav Kisch, ancien vice-ministre de la Santé, a prétendu : « Pour Israël, la relation avec la Chine est plus stratégique et importante que jamais. Israël doit renforcer ses liens avec la Chine, car il est temps de coopérer et de travailler ensemble pour arrêter les complots iraniens. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV