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"Un accord gazier qui a prouvé à Tel-Aviv qu'Aliyev n'a jamais cessé de lui mentir" (presse israélienne)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev (G) et son homologue iranien Ebrahim Raïssi après la signature d'un nouvel accord d'échange de gaz, le 28 novembre 2021. ©president.az

Le journaliste américain Joshua Kucera a évoqué dans un article publié sur le site web Eurasia Net le nouvel accord gazier signé entre l'Iran, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan qui "menace de faire tomber à l'eau des années d'efforts et de planifications de l'axe US/Israël contre l'Iran dans le Caucase sud et en Asie centrale. " Cet accord montre la volonté de Téhéran et Bakou de surmonter la récente crise politique", ce qui " ne va pas sans inquiéter Israël". Il écrit : 

L'Azerbaïdjan et l'Iran ont convenu d'un accord pour échanger du gaz naturel avec le Turkménistan, ce qui a raffermi leur rapprochement économique peu après une grave rupture politique entre les deux voisins.

Les présidents iranien et azerbaïdjanais se sont rencontrés le 28 novembre à Achgabat, capitale du Turkménistan après quoi l'accord a été signé.

« A partir de maintenant, les relations irano-azerbaïdjanaises s’élargiront sur tous les plans », s’est félicité le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev devant un parterre de journalistes. « Nos peuples sont des peuples frères, nos pays sont des pays frères, et les questions discutées aujourd'hui montrent une fois de plus que les rapports irano-azerbaïdjanais sont à un niveau très élevé. »

Au fait, il s'agit d'un revirement brutal par rapport aux coups de sabre de moins de deux mois plus tôt, lorsqu'Aliyev et d'autres responsables azerbaïdjanais injuriaient l'Iran lors d'une crise déclenchée par la police azerbaïdjanaise arrêtant deux chauffeurs de camion iraniens. Téhéran a répondu en organisant des manœuvres militaires sans précédent à la frontière avec l'Azerbaïdjan.

Mais les deux gouvernements ont rapidement pris des mesures pour arranger les choses et, fin novembre, ont signé un accord très important sur la coopération énergétique, quitte à laisser sur sa faim Israël voir la Turquie qui se frottaient la main à l'idée de voir la frontière nord de l'Iran s'embraser. 

L'Iran a conclu ainsi un accord d'échange de gaz avec le Turkménistan et l'Azerbaïdjan en marge de la 15e réunion de l'Organisation de coopération économique. Selon l'accord, 1,5 à 2 milliards de mètres cubes de gaz seront importés en Iran chaque année depuis le Turkménistan (Sarakhs) et seront envoyés en Azerbaïdjan (Astara) via le réseau de ligne de transmission iranien. 

Le nouvel accord a été signé en marge du sommet de l'Organisation de coopération économique. L'organisation comprend les cinq pays d'Asie centrale - Turkménistan, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Ouzbékistan, ainsi que l'Afghanistan, l'Azerbaïdjan, l'Iran, le Pakistan et la Turquie, soit autant de pays avec qui les Iraniens entendent commercer au mépris des sanctions US! 

Le ministre iranien du Pétrole, Javad Owji, a déclaré que les pourparlers sur le nouvel accord avaient commencé « il y a environ deux mois », c'est-à-dire au plus fort de la crise politique Téhéran-Bakou et que les expéditions commenceront le 22 décembre, a-t-il déclaré. Bakou avait-il fait rouler Israël dans la farine? Ceci dit c'est une ligne bien embarrassante que Raïssi est sur le point d'ouvrir, se dissocier définitivement de l'Occident pour aller droit vers l'Asie, ce dont est privé Israël pour cause de ses liens avec les USA.

« Nous ne devons jamais permettre aux autres de s'immiscer dans nos relations. Nous devons résoudre nos propres problèmes, travailler ensemble pour élargir et promouvoir nos relations et approfondir la coopération mutuelle. Jusqu'à présent, l'expérience montre que lorsque nous discutons nous-mêmes de nos problèmes, nous parvenons à en résoudre bon nombre », avait d'ailleurs  déclaré le président iranien. En effet le revirement des relations irano-azerbaïdjanaises est le résultat d'une sagesse politique qui a poussé Raïssi a faire deux déplacements depuis le début de son mandat, tous les deux situés en Asie. Raïssi a été même jusqu'à Et il a présenté Aliyev comme un "défenseur des intérêts de l'Iran sur la scène mondiale". 

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Au fait, Même au moment où l’Occident a durci la pression sur l'Iran, et malgré les appels de l'ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton et les messages de Trump, Ilham Aliyev a parlé explicitement de la nécessité de développer des relations économiques et d’une politique de bon voisinage avec Téhéran et c'est ce que les Iraniens n'oublieront jamais. 

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Cela signifie qu'« un message politique important est au cœur de cet accord et peut concrétiser le projet de l'Iran de devenir une plaque tournante du gaz dans la région. Maintenant, l'Iran voit cela comme un message qui peut modifier son rôle dans la région. Ce message est important car il pourrait faciliter les prochaines étapes de l'Iran dans l'expansion du commerce avec le Turkménistan, en particulier dans le domaine du gaz. Et c'est Israël qui sera le principal perdant"

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SOURCE: FRENCH PRESS TV