Il n’a fallu que 100 jours pour que la diplomatie du nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, sur le plan énergétique fasse ses preuves d’efficacité en montrant qu’aucune voie n’est fermée à l’Iran malgré les sanctions américaines.
En marge de la 15e réunion de l’Organisation de coopération économique (ECO), un accord trilatéral sur le transfert de gaz depuis le Turkménistan à la République d'Azerbaïdjan via le territoire de la République islamique d'Iran a été signé hier soir, dimanche 28 novembre, en présence du président iranien, Ebrahim Raïssi et son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, d’après l’agence de presse iranienne, Tasnim.
Selon le ministre iranien du Pétrole, en vertu de l’accord conclu par les ministères iranien et azerbaïdjanais du Pétrole, un milliard et demi à deux milliards de mètres cubes de gaz seront transférés annuellement du Turkménistan à la République d’Azerbaïdjan via l’Iran. L’accord intervient alors que les importations de gaz du Turkménistan vers l'Iran étaient suspendues depuis 2016.
En effet, l’initiative de l’Iran de suggérer à la République d’Azerbaïdjan et au Turkménistan le commerce de gaz dans le cadre de swap a permis de résoudre les différends sur le prix qui, exigés par la partie turkmène, faisaient obstacle à la conclusion de l’accord.
L’accord qui fait suite à celui signé la semaine dernière sur le transfert du gaz azerbaïdjanais vers le Nakhitchevan depuis l'Iran et dans le cadre de swap, promet la conclusion de davantage de contrats qui feront de l’Iran un hub gazier dans la région. En outre, la mise en œuvre de l’accord fera éviter, au profit du Turkménistan, les coûts colossaux de la construction du pipeline sous-terrain en direction de l’Azerbaïdjan, de même qu’un accord similaire mettra en cause la construction coûteuse du pipeline Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde (TAPI).
Une étape importante ayant été franchie pour les échanges énergétiques, l’accord est considéré comme le deuxième acquis majeur d’une diplomatie active mise en place par le 13e gouvernement de la RII après l’augmentation des exportations du pétrole iranien sur fond de l’escalade des tensions américaines contre l’Iran.
Au-delà de l’augmentation de l’exportation du pétrole de l’Iran au cours des derniers mois, le nouveau gouvernement iranien a pris d’autres mesures fructueuses qui lui ont permis d’accéder aux ressources en devises, et ce, indépendamment des pourparlers en cours à Vienne sur le nucléaire iranien.