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Zoom Afrique du 24 novembre 2021

Zoom Afrique du 24 novembre 2021

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À l’heure où le petit Burkinabé s’érige au rang d’un symbole de lutte, les mains vides, contre une occupation armée jusqu’aux dents, en Palestine, les adolescents de son âge se battent tous les jours contre un Israël qui occupe depuis 70 ans leur terre.

Actualité en Afrique :

  • Le Kenya s’est déclaré prêt à accueillir des délégations d’affaires iraniennes
  • Interconnexion des réseaux électriques Cameroun/Tchad : La Banque mondiale va octroyer 178 milliards au Cameroun
  • Burkina Faso : Inhumation des gendarmes tués à Inata
  • Togo : Des travaux d’aménagement des terres agricoles prévus dans les 5 régions économiques

 

Analyses de la rédaction :

1. RCA : l’ONU ; la nouvelle porte d’entrée de la France ?

En Centrafrique, les plans de la France s’éclaircissent. Elle se cache derrière la Minusca pour de nouveau s’incruster en RCA.

Selon Talitha Koum, la résolution 2605 de l’ONU cache un complot français.

Lundi 22 novembre 2021, le Mouvement Talitha Koum Centrafrique a fait une déclaration à la presse concernant la résolution 2605 de l’ONU. Ce Mouvement, coordonné par Blaise Didacien Kossimatchi, dénonce un complot français en RCA. Talitha Koum estime que cette résolution masque une manœuvre de coup d’État en préparation contre le président centrafricain Faustin Archange Touadera.

Le 12 novembre 2021, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la Résolution 2605 qui proroge le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) jusqu’au 15 novembre 2022.

Cette Résolution a été adoptée par treize voix pour et deux abstentions (la Chine et la Fédération de Russie), ce qui en dit long sur son caractère occidental et surtout le soutien du Conseil de sécurité à la ligne défendue par la France sur le dossier centrafricain contre les intérêts du peuple centrafricain.

Plus grave encore, le paragraphe 56 de ladite résolution « Autorise les forces armées françaises, dans le cadre de l’accord bilatéral existant avec la République centrafricaine et dans les limites de leurs capacités et zones de déploiement, à la demande du Secrétaire général, à utiliser tous les moyens pour fournir un appui opérationnel aux éléments de la MINUSCA qui se trouveraient gravement menacés, à compter de la date d’adoption de la présente résolution, et prie la France de veiller à le tenir informé de l’exécution de ce mandat et de coordonner ses rapports avec les rapports du Secrétaire général visés au paragraphe 58 de la présente résolution ».

C’est donc une confirmation s’il en est besoin de l’existence d’un complot international soutenu par les Nations Unies contre la République centrafricaine et le peuple centrafricain.

Nous rappelons la mission première de la MINUSCA qui est de protéger les populations civiles et également le rôle de la France qui n’est pas encore élucidé dans la grave crise que ce pays connaît.

La France ne peut être en même temps juge et partie, c’est donc le lieu de dénoncer avec vigueur ce complot international auquel le peuple centrafricain va s’opposer jusqu’à sa dernière goutte de sang.

Un complot que la France et l’ONU dessinent. Mais à chaque fois, Bangui arrête ces complots, comme on a pu le voir le 1er novembre qui s’est malheureusement terminé par un terrible drame qui est le meurtre d’une jeune fille de 16 ans qui s’appelait Lumière. Le peuple centrafricain attend toujours que l’ONU reconnaisse la responsabilité de son acte. Mais pas seulement l’ONU, mais les nombreuses exactions commises par les soldats français, lorsqu’ils occupaient le pays, toujours au nom de la sécurité et la lutte contre les groupes armés, contre des mineurs centrafricains, des violences faites aux populations. L’ONU a le temps d’établir des rapports rapides et néanmoins fallacieux pour compromettre l’image des FACA et de ses alliés, car ils ont réussi à sécuriser le pays et sont un obstacle de taille par-dessus lequel la France et l’ONU n’arrivent pas à passer.

Mais s’ajoute à cet obstacle, la population centrafricaine, qui continue de manifester sa colère quant à la présence des agents occidentaux qui se croient en terrain conquis, car ils portent l’écriteau ONU sur leur uniforme. Les Centrafricains ne sont pas dupes. Ils continueront à se battre jusqu’à ce que les troupes d’occupation occidentale quittent le pays une bonne fois pour toutes.

2. Le Burkina passe à la Résistance !

Pour l’internaute pro-Résistance c’est un choc : un enfant burkinabé qui, pour défendre son village, son pays face aux forces d’occupation françaises lesquelles ramènent avec elles partout où elles passent au Sahel mort, désolation, terrorisme famille et exile, abat un drone français à coup de pierre ! À quoi ressemble ce beau spectacle de patriotisme, de sentiment d’appartenance à un peuple et à une terre qui ne devrait guère être souillée par n’importe quelle forme d’occupation. À ce qui se passe à quelques milliers de kilomètres du pays des Hommes intègres, des Sankara, à savoir en Palestine. À l’heure où le petit Burkinabé s’érige au rang d’un symbole de lutte, les mains vides, contre une occupation armée jusqu’aux dents, en Palestine, les adolescents de son âge se battent tous les jours contre un Israël qui occupe depuis 70 ans leur terre, quitte à y commettre les pires génocides. Sans le savoir, le petit Burkinabé, du nom de Aliou Sawadogo, rejoint les rangs de ce peuple de Résistant qu’est le peuple palestinien et qui lutte pour sa libération contre l’entité sioniste, et ses parrains et alliés américains, français otanniens. Et c’est là qui se pose en toute acuité la question suivante : faut-il être armé de drones, d’avions de chasse, de chars pour défendre la souveraineté et la liberté de son pays ? La réponse est mille fois non. Au Niger, à quelques pâtées du Burkina comme au Mali, des milliers de jeunes Sahéliens verront à travers les photos du Petit Aliou Sawadogo, toute une école de pensée qui dit que résister à l’Occupant, l’entraîner dans une guerre d’usure, finiraient par porter ses fruits, par l’épuiser et le pousser à prendre les poudres d’escampette, exactement comme ce qui s’est passé dans ce « village de résistants burkinabè » face aux criminels de guerre français qui ont dû se replier après cette méga démonstration de force populaire. Le président Kaboré tout comme Bazoum a raison de vouloir tout capitalise sur ces jeunes affichant un mépris hautain à ces puissances étrangères qui si elles débarquaient au Sahel ne seraient certes pas pour l’amour des Sahéliens, mais pour leurs propres intérêts. À travers ces Petits Sankara, Bazoum et l’État burkinabé a déjà en main l’une des plus géniales armées du monde qu’envieraient mille fois la France, les États-Unis, l’OTAN et cie, puisque les armées occidentales dont la principale mission consiste à coloniser et occupé détruire et piller les pays du monde ne sont qu’une poignée de mercenaires de légionnaire à la solde alors même que des armées populaires africaines, ce sont des soldats innés qui ont la foi et l’amour du pays et qui sont prêts à sacrifier leur vie pour. Car pour être né sous l’occupation française du Mali, et du Sahel, le petit Burkinabé savait pertinemment que ce drone pourrait être mortel, mais il n’a pas eu peur, et l’a attaqué avec ce qu’il avait en main, et il l’a fait sans radar, sans moyens d’interceptions, sans DCA et mille fois plus habillement que l’arsenal occidental. C’est là qu’un Burkinabé devient un Palestinien, un Libanais, un Irakien, ou un Yéménite... C’est là que la Résistance devient transfrontalière...

Le poing levé du haut de ses 13 ans, Aliou Sawadogo a été porté en triomphe par la foule rassemblée à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord, et le voilà célébré par tous les médias du « pays des hommes intègres ». L’adolescent, armé d’un simple lance-pierre traditionnel, s’est imposé comme le nouveau héros de la nation burkinabée, celui qui est parvenu à abattre un petit drone de l’armée française, lui-même déployé pour surveiller, repérer les meneurs de la grande manifestation de cette colère populaire qui a gagné toute la région. À Kaya, un important dispositif de l’« opération Barkhane » a été bloqué pendant plus de deux jours. Au cri de « Libérez le Sahel » ou « Plus de convois militaires d’invasion et de recolonisation française », des centaines de Burkinabés ont même exigé d’inspecter le contenu de la centaine de véhicules en transit vers le Niger, le long d’un axe routier en provenance de la Côte d’Ivoire. « Nous sommes dans une situation très complexe. Jour et nuit, nous perdons nos soldats au front et nous ne comprenons pas ce qui se passe. Et bizarrement, nous voyons des camions de l’armée française qui traversent notre pays en direction du Niger. Nous demandons tout simplement à l’armée française de nous dire ce qu’il y a à l’intérieur de ces camions, nous exigeons de le voir », avait, par exemple, expliqué le porte-parole de la Coalition des patriotes.

Voilà ce qui se disait durant les manifestations. D’autre part, les médias mainstream annoncent seulement des manifestations anti-gouvernementales. Et c’est vrai, il y a bien des manifestations au Burkina Faso demandant le départ du président burkinabé et le chef de l’État l’a confirmé également en annonçant comprendre la colère de la population. Mais selon beaucoup de Burkinabés, ce n’est pas le gouvernement ou le président qui sont en danger, c’est bien l’État nation. Tant que le cordon n’est pas coupé avec les puissances coloniales, c’est le pays tout entier qui est en danger. Le départ du président ne bénéficiera-t-il pas à la France qui s’empresserait d’instaurer le chaos dans le pays et s’accaparer du pouvoir en place ?

Certains disent également que le gouvernement a choisi de suivre les directives de la France qui consistaient entre autres à envoyer les forces de sécurité pour disperser les manifestations. En effet, lors de sa demande, Jean Yves Le Drian avait clairement brandi la carte de la menace qui consistait à abattre les manifestants. Les fameux tirs de « sommation » l’ont clairement prouvé. Certains médias ont fait part de la nouvelle comme quoi ces tirs de sommation ont fait 4 blessés recensés parmi les manifestants. La question est donc la suivante : comment des tirs de sommation peuvent faire des blessés de la sorte ? Ces tirs de sommation ne visaient donc pas les manifestants, mais bien le gouvernement burkinabé. S’il ne se plie pas, c’est les civils qui vont y passer. Car la France a toujours procédé ainsi avec les pays africains pour les faire plier. D’autres personnes disent également que c’est le gouvernement burkinabé qui aurait donné la permission au convoi militaire pour traverser le Burkina Faso. Mais, il y a tout de même un problème dans cette théorie, c’est que la France ou les autres pays occidentaux ne demandent jamais la permission aux États africains pour effectuer leur manœuvre. Ils se croient encore en terrain conquis.

Il ne faut pas non plus oublier un autre point très important, c’est que ce sont les peuples africains qui peuvent se soulever et faire trembler la France, pas ses dirigeants. Le Burkina Faso a voulu régler le problème du terrorisme, importer par la France et ses alliés, de manière interne, avec l’implication du peuple. Initiative populaire ou gouvernementale, la question n’est plus là. Le danger est imminent, parce que depuis un certain temps maintenant, la France perd largement pied en Afrique, et c’est pour cela qu’elle retourne au moyen archaïque pour rétablir sa position. Mais elle n’y arrive pas ! Elle est encore prête à déclarer la guerre aux Africains en les tuant en masse s’il le faut, et impunément, comme on a pu le constater au Mali dans le massacre de Bounti.

Pour rappel, c’était en Côte d’Ivoire en 2018, ou l’armée française avait décidé d’effectuer des exercices militaires, mais ce sont les ivoiriens qui les ont barrés la route, se plaignant que les tirs effectués par l’armée française détruisent leur champ. Le peuple peut faire quelque chose, et non les gouvernements. Au Mali, c’est également le peuple qui pousse la France hors de leur territoire.

En bref, le peuple burkinabé tient le flambeau de Thomas Sankara et continue sa lutte de manière indépendante. Sa lutte pour la souveraineté, son intégrité et sa liberté. Le pouvoir de la Résistance est entre les mains de la population africaine et de personne d’autre.

3. Pourquoi cette Françafrique demeure toujours ?

En France, il y a eu Nicolas Sarkozy, François Hollande, Emmanuel Marcon avaient tous annoncé la fin de la Françafrique, pourtant les mensonges de Paris et même de l’Occident deviennent pratiquement impossibles à dissimuler. D’un autre côté, vu le soulèvement des populations dans les quatre coins de l’Afrique contre le néocolonialisme, la résistance africaine et celle du Moyen-Orient se rejoignent et prennent les mêmes formes pour chasser l’occupant de leur terre. De plus en plus d’alliances se forment avec les pays du bloc de l’Est comme l’Iran, dont l’alliance est très sollicitée surtout depuis que le président Ebrahim Raissi a brigué son nouveau mandat, et également les alliances avec la Russie et la Chine.

Où en est l’Afrique en ce moment ? Une analyse du géopoliticien Luc Michel.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV