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Les Américains pourront-ils arrêter la dronisation du ciel du Moyen-Orient?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le drone Mohajer est le premier drone iranien de fabrication locale qui a conduit à la création de la première industrie d’UAV appelée Quds Air Industries. ©YJC

L’industrie des drones ou véhicules aériens sans pilote (UAV) en République islamique d’Iran connaît ces dernières années une croissance considérable et s’est transformée en une entreprise de grande envergure. Et ce nouvel envol n’a pas échappé au viseur des pays occidentaux.

Le drone Mohajer est le premier drone iranien de fabrication locale qui a conduit à la création de la première industrie d’UAV appelée Quds Air Industries. Ensuite, l’industrie aéronautique iranienne (HESA) s’est tournée vers la construction de drones et a connu un grand essor.

Le drone Mohajar est fabriqué en 1984 pendant la guerre Irak-Iran ©YJC

Les États-Unis peuvent-ils boycotter l’industrie des drones iranienne ?

En juillet dernier, le Wall Street Journal annonçait que l’administration Biden prévoyait de dérouler une série de sanctions contre la capacité croissante de frappe de drones et de missiles de précision de Téhéran.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken vient de déclarer que les États-Unis utiliseraient tous les moyens possibles pour empêcher la fourniture de matériaux et de technologies liés à l’industrie des drones à l’Iran.

Au sujet d’un éventuel boycott de l’industrie iranienne des drones, Ruhollah Modaber, un expert en affaires internationales, a précisé dans une interview avec l’agence de presse YJC que les propos des responsables américains étaient explicables : « Premièrement, dans le système international, les drones sont des armes conventionnelles et ne sont mentionnés comme armes non conventionnelles dans aucune convention juridique ou militaire internationale. Si les États-Unis veulent boycotter l’industrie iranienne des drones, ils violent en réalité le droit international et la Charte des Nations Unies, ainsi que toutes les conventions en droit interne. » 

« Les drones iraniens font partie du système de défense dissuasif qui consiste à défendre le territoire national. Les États-Unis n’ont donc pas le droit de les toucher. Il en va de même pour le Conseil de sécurité de l’ONU, car les drones sont des armes conventionnelles et ont pour vocation d’assurer la sécurité du pays. Les propos de la partie américaine vont à l’encontre de la levée de l’embargo sur les armes contre l’Iran, ils ne sont en aucun cas crédibles et leur objectif est de saper l’infrastructure de défense de notre pays », a-t-il poursuivi.

Et d’ajouter : « Les propos des Américains témoignent aussi de leur peur : la politique iranienne s’appuie sur les atouts internes et la production locale des technologies de pointe amène à la confusion. Car l’industrie des drones repose sur une technologie que peu de pays possèdent. »

Pour en savoir plus : Drones iraniens : le nouveau cauchemar d’Israël

Tous les drones iraniens sont-ils de fabrication locale ?

L’industrie iranienne des drones est une industrie indigène et les autorités à Téhéran ne cessent de la souligner.

Le général de division Mohammad Baqeri, chef d’état-major général des forces armées de l’Iran, a déclaré en mai dernier lors d’une visite de l’Organisation des industries aéronautiques du ministère de la Défense que « la République islamique d’Iran a atteint sa maturité » en concevant et produisant des moteurs d’avions avancés, divers types d’avions, des drones et des missiles.

Le général de division Seyyed Abdolrahim Moussavi, commandant en chef de l’armée iranienne a quant à lui souligné le caractère autonome et l’indépendance de l’industrie des drones du pays.

Le général de division Hossein Salami, commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), a déclaré en marge du festival Malik Ashtar des forces armées, qui s’est tenu fin octobre à l’état-major des forces armées, que la croissance de la puissance de défense de l’Iran ne faisait plus de doute : l’industrie aéronautique et aérospatiale et les systèmes de guerre électronique iraniens ont fait leurs preuves aussi bien lors des essais que sur le terrain de combat.

Des drones très loin, très proches

Les drones iraniens sont aussi intéressants du point de vue de la qualité et la précision de frappe. Ils ont à plusieurs reprises défié les navires américains dans le golfe Persique et fait la une de l’actualité. 

Le général Hajizadeh, commandant de la force aérospatiale du CGRI, avait affirmé en juillet 2019 dans une émission télévisée de la chaîne 1 que « les avions qui survolent le golfe Persique s’amusent parfois à provoquer les navires américains qui contactent aussitôt la tour de contrôle pour demander le respect de la distance. Parfois, il n’y a aucun appareil au-dessus d’eux et pourtant, ils imaginent le contraire ! » 

Une industrie qui s’exporte

Selon les experts iraniens, les drones iraniens sont à la pointe de la technologie mondiale et intéressent donc de nombreux pays.

Avec la levée de l’embargo sur les armes contre l’Iran le 18 octobre dernier, l’exporter de divers types d’armements devrait reprendre.

Cependant, l’Iran n’a pas attendu la levée de l’embargo pour développer sa propre industrie et devenir autosuffisant dans le domaine de la défense.

Le pays est producteur et exportateur de chasseurs bombardiers, chars, véhicules de transport de troupes, armes individuelles, destroyers, systèmes de défense, radars et drones.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV