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Le Simorgh iranien a fait tourner au ridicule les sanctions

Capture d'écran d'une vidéo publiée par l'agence Tasnim sur la conception et la fabrication du Simorgh.

Le site d’analyse politique américain Defense One a récemment écrit que les sanctions imposées par le gouvernement américain ne porteraient pas atteinte aux industries de défense iraniennes, encore moins au programme de drones du pays.

Kirsten Fontenrose est directrice de l’Initiative de sécurité au Moyen-Orient de Scowcroft dans les programmes du Conseil de l’Atlantique pour le Moyen-Orient et ancienne directrice principale pour le Golfe (Persique) au Conseil de sécurité nationale des États-Unis. Dans un article publié le 5 août 2021 par Defense One, elle écrit : « Des responsables américains ont récemment annoncé qu’ils envisageaient des sanctions contre une chaîne d’approvisionnement de pièces utilisées dans la fabrication d’avions sans pilote iraniens ; mais il est peu probable que les sanctions s’avèrent efficaces. En fait, elles sont presque inefficaces. »

De même, le spécialiste des avions sans pilote à l’Académie Model Aeronautics, la plus grande organisation de modélisation récréative aux États-Unis, Archie Stafford, estime que l’Iran achèterait des composants de drones auprès de plusieurs sources. « Certaines pièces sont principalement produites pour les utilisateurs commerciaux et récréatifs, ce qui explique pourquoi elles ne sont pas déjà sanctionnées ». « L’Iran utilise des moteurs Modellmoterin 3W de fabrication allemande dans certains de ses drones ; j’imagine que l’Allemagne se mettrait en colère au cas où nous commencions à sanctionner son industrie des avions de loisir », ajoute l’expert américain cité par Defense One.

Pour ce qui concerne d’autres pièces composantes de drones comme l’antenne ou la boussole, Defense One estime probable que l’Iran utilise des pièces peu coûteuses entièrement disponibles sur le marché, et qui ne seraient pas affectées par les sanctions.

Selon cette source, il serait également inutile d’essayer de couper l’accès de l’Iran aux marchés financiers qui fonctionnent avec le dollar. « Téhéran pourrait, à titre d’exemple, vendre du pétrole à la Chine en échange de pièces de drones ».

Defense One ajoute que « les progrès technologiques pourraient bientôt libérer l’Iran de la nécessité d’importer des pièces de drones. L’Iran a développé une expertise dans l’impression 3D de bon nombre de pièces utilisées dans l’industrie de drones ».

Plus tôt, le journal israélien Jerusalem Post a consacré tout un reportage à une cérémonie de dévoilement de différents types de missiles et drones en Iran ; « pays devenu à l’heure qu’il est une hyperpuissance en termes de drones, étant capable de fabriquer bon nombre de drones petits, grands ou kamikazes ».

L’article de JPost signé Seth J. Frantzman indique : “En dévoilant ces derniers jours ses missiles et drones, l’Iran a effectivement démontré des acquis obtenus pendant ces dernières années. Cette exposition prouve la réussite du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) en tant que puissance aérienne. Cette cérémonie qui a été inaugurée en présence de hauts responsables iraniens est le signe de la réussite d’un Iran qui déclare avec fierté : “Nous avons réussi à fabriquer tous ces équipements malgré les sanctions."

Étant donné que des lanceurs de missiles avaient également été présentés à côté de missiles et drones iraniens, le JPost y voit la parfaite capacité iranienne à déplacer ses missiles dans des endroits envisagés et les tirer en temps et lieu opportuns.

Les drones et missiles ne sont pourtant pas l’unique facteur de puissance de la RII dans le domaine de l’industrie aérospatiale.

L’Agence de presse Tasnim a publié un enregistrement vidéo montrant différentes étapes de conception et de construction de l’avion de transport militaire Iran-140 appelé également Simorgh. Le président de l’Organisation des industries de l’aviation de la RII, le général Khajeh Fard avait fait part auparavant de l’adhésion de l’avion de transport Iran-140 (Simorgh) à la flotte aérienne du pays pendant cette année iranienne 1400 en cours.

Le Simorgh ou l’avion de transport Iran-140 est un produit de HESA (Iran Aircraft Manufacturing Industrial Company). La société est basée à Ispahan, et appartient à la société IAIO (Iran Aviation Industries Organization) chargée de la coordination et du développement des programmes aéronautiques du pays.

Iran-140 est en fait l’exemplaire iranien de l’Ukrainien Antonov-140. La fabrication de la variante civile de cet avion pour accueillir à son bord 52 passagers a commencé il y a plus de 20 ans, avant d’être interrompue pour certaines raisons. Et maintenant, comme l’a auparavant annoncé le général Khajeh Fard, le ministère de la Défense construit un prototype de l’Iran-140 qui sera un avion de transport ayant passé une minutieuse étape d’examen et d’optimisation.

Ayant deux engins turbopropulseurs lui assurant la capacité de décollage et d’atterrissage sur bande de terre, l’Iran-140 sera une option adéquate dans la gamme des avions de transport légers, pour les forces armées aussi bien que pour les secteurs civils. Cet avion est aussi capable d’une durabilité de vol de 3000 km sans besoin de ravitaillement, un autre caractéristique positif vu l’étendue géographique du pays.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV