Au nom de Sa Majesté ce n'est pas que dans les législatives irakiennes que les Émirats s'ingèrent en commettant des irrégularités dans le comptage des voix et en cherchant pour le compte des Anglo-Saxons à reléguer politiquement au second plan la Résistance.
Un député de la coalition Al-Fath (Hachd al-Chaabi) a révèle que les EAU cherchent à couper le tronçon irakien de la « route de soie » en mettant le grappin sur le port méridional irakien de Faw.
« Le complot et l'intervention étrangère visent à prendre le contrôle de l'économie irakienne. Les EAU cherchent à détruire la route de soie sous prétexte d' investissant dans le port de Faw. Or le gouvernement Kazemi n'a pas le droit de décider a ce sujet, lui qui est la pour expédier les affaires courantes en attendant la formation du nouveau gouvernement ». Le port Faw fait partie des projets d'investissement chinois inclus dans l'accord de 2 milliards de dollars signé de l'époque de l'ex-PM avec la Chine.
le ministre irakien des Transports, Nasser Hussein al-Shibli, avait fait part il y a peu des demandes du Qatar et des Émirats arabes unis pour investir dans le grand port de Faw.
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Mais Faw n'est que l'un des multiples criblages émiratis en Irak .
Le conseiller à la sécurité nationale des EAU, Tahnoun ben Zayed al-Nahyan, n'a d'ailleurs fait aucun secret du rôle réparti par l'axe anglo-saxon à Abou Dhabi en Irak :
« Pour nous il n’y a pas de différence entre les ports de la région qui affectent l'économie dans les 30 prochaines années. Peu importe que ce soit le port de Gwadar (Pakistan) que la Chine essaie de gérer ou le port irakien de Faw. On veut bloquer la Chine. Adel Abdel Mahdi n'était pas du tout différent de l’ancien premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, qui avant lui avait cherché à établir des liens économiques avec la Chine. Nous ne permettrons pas à certains de se développer et de prospérer au détriment d’Abou Dhabi. »
Les convoitises territoriales émiraties en Irak n'ont pas qu'une couleur anti-chinoise. Elles sont aussi pro-israéliennes. En 2017 Abou Dhabi avait apporté son plein soutien à la tenue d'un référendum sur le sort de la région kurde irakienne et cela a provoqué la protestation de Bagdad à l'époque.
Un an plus tard, en 2018, des cargaisons de drogue et d'armes des EAU vers l'Irak étaient saisies dans les ports de Bassora, mais il y a eu d'intenses pressions pour cacher ce scandale.
La livraison d'armes par Abou Dhabi a dévoilé l'implication directe des Émirats arabes unis dans les problèmes de sécurité en Irak en prise à l'époque comme aujourd'hui avec Daech. Le trafic de drogue en provenance des pays arabes, en particulier des EAU à destination de l’Irak a augmenté à un rythme sans précédent. La Résistance irakienne peut-elle encore longtemps tolérer ce rôle trouble émirati?