L'opération de libération de Maarib est devenue un tournant dans la guerre yéménite, et selon des sources médiatiques, militaires et politiques, amies et ennemies, si la ville est libérée, on peut dire que la guerre est terminée.
Pendant ce temps, les forces de la Résistance yéménite ont intensifié leurs attaques et ont fait des progrès considérables ces dernières semaines. Les Saoudiens, quant à eux, tentent de ramener les États-Unis dans une confrontation directe avec l’armée et les Comités populaires (Ansarallah).
Selon le site Web d’Ansarallah, les Etats-Unis se préparent une nouvelle fois à entrer sur le champ de bataille à Maarib, et ce à l'instigation du gouvernement saoudien et au lendemain des défaites successives des forces alliées à Riyad, afin de ralentir l'avancée des forces d'Ansarallah en déversant toutes sortes d'armes, de logistique et de renseignement et de retarder la date de la chute de Maarib.
Dans ce contexte, le journal Al-Akhbar, publié à Beyrouth, a écrit dans un rapport que « des officiers américains et saoudiens ont récemment rencontré un certain nombre de commandants de terrain alliés dans la zone d'opération et des dirigeants des Frères musulmans à Hadramaout, et ont convenu d'envoyer des terroristes d'Al-Qaïda combattre dans la ville méridionale de Maarib ».
Selon des sources du renseignement, les forces américaines déployées à l'aéroport d'al-Riyan, dans la ville d'al-Mukalla, au sud-est du Yémen, ont construit une nouvelle piste de 350 mètres, qui a été inaugurée la semaine dernière et qui couvre les vols militaires quotidiens dont les avions de transport militaire C-130 utilisés pour transporter du matériel lourd.
À cet égard, des sources locales dans la ville d'al-Mukalla ont signalé le départ d'un convoi militaire de l'aéroport d’al-Riyan ces derniers jours et le vol d'avions de transport lundi dernier, qui appartiendraient à l'armée américaine.
L'aéroport d'al-Mukalla est une base pour les forces émiraties et américaines depuis le premier semestre de 2016 et a été l’hôte de 100 soldats américains en juin dernier. Des sources bien informées ont également déclaré qu'un important convoi d'armes avancées est arrivé à l'aéroport samedi dernier, accompagné de troupes américaines.
Le général de brigade Khalid Gharab, un expert militaire yéménite à Sanaa, a déclaré à Al-Akhbar que « les États-Unis s'efforcent de changer le cours de la bataille à Maarib dans la conjoncture où la bataille a atteint une étape décisive et les Américains y ont déjà envoyé des experts militaires, parce que la libération de cette ville est un coup dur pour les États-Unis non seulement au Yémen mais dans toute la région ».
« La guerre contre le Yémen a été déclarée par Washington, et il s'agit principalement de la guerre des États-Unis contre le Yémen, et ces dernières années, ils ont fourni toutes sortes de soutien à la coalition d’agression, et cette position est claire pour tout le monde. Toutes les frappes aériennes des chasseurs ennemis sont menées sous le commandement des officiers américains », a-t-il ajouté.
Les restrictions sur la vente d’armes à l'Arabie saoudite, adoptées sous la pression des médias internationaux au moment de l’arrivée au pouvoir de Biden, ont mis beaucoup de pression sur la puissance militaire saoudienne.
Selon les experts, si l’Arabie saoudite continue à utiliser ses équipements dans les frappes aériennes contre le Yémen, en l’espace de moins d’un an , elle ne pourra plus utiliser d'armes militaires de précision dans ses frappes aériennes, et compte tenu du fait que les équipements de l’armée de l’air saoudienne sont de fabrication occidentale, leur remplacement par ceux de l’Est sera très compliqué.
Selon des sources occidentales, l'une des raisons de l'avancée rapide d'Ansarallah sur les fronts d'al-Bayda, de Shabwa et du sud de Maarib était la forte baisse du soutien aérien saoudien aux forces pro-Hadi sur ces fronts. De même, le soutien saoudien aux tribus a également diminué à mesure que les forces tribales se sont tournées vers le marché noir des armes pour fournir l'équipement dont elles ont besoin.
Il n'est donc pas surprenant que Washington veuille tout faire pour empêcher ou du moins retarder la libération de Maarib. Une province pleine de richesses pétrolières et gazières, et sa libération pourrait mettre fin au siège du gouvernement de Sanaa.
Mais la question qui se pose maintenant est de savoir comment sera l’implication des USA dans la bataille de Maarib. Bien sûr, l'Arabie saoudite souhaite que les Américains y entrent de toutes leurs forces et directement, mais Washington pèse également ses propres calculs et limites. D'autant plus que les milieux nationaux et les législateurs américains cherchent à limiter l'autorité du président à s'engager dans un conflit militaire. Ainsi, l'hypothèse selon laquelle l'entrée de l'armée américaine sera limitée au soutien militaire, logistique et de renseignement est renforcée.