Le président du Comité révolutionnaire suprême du Yémen s’est adressé aux militaires de l’armée soudanaise qui se battent au Yémen à la solde de l’Arabie saoudite : « Rentrez chez vous ! »
Mohammed Ali al-Houthi, membre du Conseil politique suprême du Yémen, a appelé les forces soudanaises faisant partie de la coalition saoudienne à quitter le Yémen, le plus tôt possible, pour défendre leur propre pays où un coup d’État venait de se produire.
Lors d’un entretien accordé à l’édition arabe de la chaîne de télévision Russia Today, Mohammed Ali al-Houthi a déclaré : « Je conseille aux mercenaires soudanais de rentrer à leur pays, leur ville et leur village pour défendre leur révolution et pour s’occuper des affaires de leur pays. »
Il a déploré les récents événements au Soudan et l’arrestation d’un certain nombre de Soudanais suite au coup d’État, ajoutant que les mercenaires soudanais se battaient au Yémen parce qu’ils étaient rémunérés par les pétrodollars des monarchies arabes du golfe Persique, notamment de l’Arabie saoudite.
Depuis le début de la guerre au Yémen, les mercenaires soudanais ont été acheminés en bloc sur le sol saoudien avec pour mission de protéger la sécurité des frontières de l’Arabie saoudite.
En novembre 2019, Mohammed Hamdan Dogolo, alias Hemidti, vice-président du Conseil de souveraineté du Soudan, a déclaré que 30 000 effectifs soudanais, dont la plupart faisaient partie de la Force de réaction rapide, se battaient au Yémen.
En janvier 2020, le porte-parole de la Force de réaction rapide du Soudan a annoncé que le nombre serait réduit pour atteindre 657 effectifs.
L’appel de Mohammed Ali al-Houthi tombe alors que le président du Conseil de souveraineté du Soudan vient de décréter l’état d’urgence et d’annoncer la dissolution du Conseil de souveraineté et du Conseil des ministres.
Par ailleurs, lors d’un discours, prononcé ce mardi 26 octobre, le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée et du Conseil souverain de la transition, a évoqué l’ancien Premier ministre Abdallah Hamdok : « Il est chez moi, je mange, veille avec lui. Nous l’avons sorti de sa maison pour préserver sa sécurité. » Des journalistes pourraient bientôt, selon lui, aller le voir et lui poser des questions.
Le commandant de l’armée soudanaise a déclaré que ce qu’ils ont entrepris n’est pas un coup d’État militaire, mais plutôt une rectification du cours de la révolution.
Lors de la conférence de presse, al-Burhan a fait l’éloge de Hamdok, déclarant : « Le Premier ministre a déclaré plus d’une fois qu’il y avait des dangers qui guettent le pays, et qu’il travaillait sans intérêts personnels. »
Abdel Fattah al-Burhan a ajouté : « Ce que nous avons fait n’est pas un coup d’État militaire, mais plutôt une rectification du cours de la révolution. » « Le pays traverse une période dangereuse et la seule issue est l’unité et la cohésion. »
Al-Burhan a ensuite déclaré qu’« au cours de la semaine dernière, il y a eu des incitations contre les forces armées, et nous avons ressenti de l’hostilité et une prise à partie des forces armées ».
« Les dangers dont nous avons été témoins la semaine dernière auraient pu conduire le pays à une guerre civile. Le devoir des forces armées est de protéger le pays, pour réaliser une transition politique », selon le chef de l’armée.