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Le Soudan souhaite retirer ses troupes du Yémen

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats soudanais patrouillent à l’ouest de la ville yéménite de Mokha, le 12 avril 2017. ©VOA Afrique

Tout comme la Malaisie, le Soudan souhaite quitter le bourbier yéménite.

Dans un éditorial ayant pour titre « Et si le Soudan se retirait du Yémen sous la pression de son Parlement », le journal panarabe Rai al-Youm a écrit : « Le gouvernement malaisien dirigé par Mahathir Mohamad, dont le parti a obtenu une majorité écrasante lors des récentes législatives, est en train d’examiner le retrait des troupes malaisiennes déployées en Arabie saoudite. »

Le ministre malaisien de la Défense, Mohamad Sabu, a annoncé le mercredi 20 juin que Kuala Lumpur envisageait de retirer ses troupes présentes en Arabie saoudite, pays qui, selon ses propres termes, s’acharne de manière incompréhensible sur le Yémen.

« Le gouvernement malaisien, a-t-il précisé, ne désire plus poursuivre sa présence au Moyen-Orient », c’est la raison pour laquelle ce pays compte réviser le déploiement des effectifs de son armée au Yémen.

« Pourquoi doit-on s’impliquer dans l’attaque contre le Yémen, qui fait partie des pays musulmans ? », s’est-il interrogé. Et le ministre malaisien de la Défense de poursuivre : « Nous n’entendons pas participer à de tels conflits. »

Cette prise de position du gouvernement malaisien intervient à peine un mois après que l’ancien Premier ministre malaisien, Najib Razak, a été accusé dans un vaste scandale de détournement de fonds.

Par ailleurs, on s’attend à ce que les responsables soudanais, dont le président Omar el-Béchir, évacuent également leurs forces du Yémen en s’alignant sur la démarche de Kuala Lumpur.

Ces derniers jours le Soudan a subi de lourdes pertes sur le front de Hudaydah, une fois que les forces saoudiennes et émiraties ont lancé il y a une semaine une offensive contre cette ville portuaire située au bord de la mer Rouge, dans l’objectif de faire face à l’armée et aux Comités populaires du Yémen.

Les voix s’élèvent au sein du Parlement soudanais contre la participation de Khartoum à l’agression contre le Yémen.

En effet, le Bloc du changement au Parlement soudanais a appelé le président Omar el-Béchir à retirer immédiatement les forces soudanaises participant à la guerre contre le Yémen.

Des représentants du Bloc du changement, dont Hassan Othman Rizq et Abdel Rahman al-Fadl, ont protesté contre la présence des soldats soudanais au Yémen, qui a entraîné la mort de beaucoup d’entre eux.

Khartoum a signalé à plusieurs reprises sa volonté de se retirer du Yémen. Le 2 mai de l’année en cours, le ministre de la défense soudanais, Ali Salem, a ainsi annoncé au Parlement que le gouvernement entendait réexaminer sa participation à la guerre au Yémen.

En 2015, le Soudan a accepté d’expédier un certain nombre de ses militaires au Yémen en contrepartie d’aides financières saoudiennes. À en croire le bilan publié par l’armée, les pertes sont lourdes. Plus de 412 soldats soudanais ont péri et des centaines d’autres ont été blessés.

Le plus grand danger auquel le Soudan et ses dirigeants sont confrontés est la demande des Yéménites appelant le mouvement d’Ansarallah à tirer des missiles balistiques sur Khartoum.

Pendant ce temps, l'attaque contre Hudaydah signifie l'implication de la coalition dans de sévères combats de rue qui pourraient entraîner de lourdes pertes dans ses rangs. Les instances des droits de l’homme ont mis en garde contre une grande catastrophe dans cette ville.

Selon les observateurs, le conflit dans ce port stratégique fera au moins 250 000 victimes et aggravera la situation dans ce pays déjà ravagé par plus de trois années de guerre.

« Nous attendons sans aucun doute l'annonce imminente par le gouvernement malaisien du retrait de ses troupes du Yémen, dont la présence est de toute façon symbolique. Elles ne sont pas directement impliquées dans la guerre et ont été déployées sur le territoire saoudien. Il est probable que le gouvernement de Khartoum suive le même chemin et laisse en plan le régime de Riyad au Yémen », résume le journal.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV