Lors de sa récente visite à Moscou, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian est intervenu à l'antenne de la chaîne de télévision russe Russia 24 pour décrire les relations bilatérales Iran-Russie, mais aussi pour répondre à d'autres questions régionales et internationales.
Selon l'agence de presse iranienne ISNA, lors d'une interview accordée à la télévision russe, Amir-Abdollahian a qualifié de fructueuse sa rencontre avec son homologue russe Sergei Lavrov. Les deux parties ont passé en revue toutes les questions et examiné tous les dossiers, a noté le responsable iranien tout en soulignant : « Les relations politiques entre les deux pays sont à un excellent niveau politique et à un niveau stratégique et les dirigeants des deux pays ont la conviction de renforcer et développer les relations. »
Amir-Abdollahian a ajouté : « Les opportunités de coopération entre les deux pays sont nombreuses, notamment dans les secteurs économique, culturel et touristique. Les deux pays ont également mis l’accent sur la mise en œuvre rapide de tels potentiels de coopération Iran-Russie ».
« Nous avons eu des entretiens constructifs sur de nombreuses questions régionales y compris la situation du Caucase du Sud, de l'Afghanistan, du Yémen, de Bahreïn et de la Syrie, ainsi que sur les questions internationales dont la question nucléaire et les pourparlers de Vienne sur le nucléaire iranien. M. Lavrov étant un diplomate expérimenté a un rôle important dans le développement de la coopération entre deux pays », a-t-il poursuivi.
Plus loin dans ses propos M. Amir-Abdollahian a réitéré que les deux parties s’étaient mises d'accord sur l’approfondissement de leurs relations visant à renforcer plus que jamais la présence d’une vision de relations stratégiques à long terme entre l’Iran et la Russie.
Concernant les tensions dans la région du Caucase du Sud, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que l'une des propriétés de la politique étrangère de l'Iran est de se concentrer sur ses voisins en particulier ceux du nord font partie de l'une des priorités de politique étrangère du nouveau gouvernement iranien. Conformément à la « politique étrangère équilibrée » de l’Iran, nous prenons en compte les intérêts communs de l’Iran dans notre relation avec l'Azerbaïdjan et l'Arménie », a-t-il précisé.
Se référant à la situation prévalant dans le Caucase du Sud, M. Amir-Abdollahian s'est dit préoccupé par les ingérences étrangères visant à modifier la nature géopolitique de la région, y compris la relocalisation ou la fermeture des frontières et des passages frontaliers et a ajouté : « La question de la présence de terroristes dans cette région a été soulevée lors de rencontres diplomatiques entre l’Iran et les autorités azerbaïdjanaises. Les responsables azerbaïdjanais ont promis à l’Iran, il y a des semaines, qu'ils prendraient des mesures nécessaires pour nettoyer la région de la présence des terroristes ».
Mettant en garde contre les actions provocatrices du régime sioniste en Azerbaïdjan, le ministre iranien des Affaires étrangères a souligné : « L’Iran exclut toute ingérence étrangère dans la région. Les relations entre les pays de la région devraient être fondées sur l'amitié et le bon voisinage. La profondeur des relations culturelles et religieuses de longue date entre Téhéran et Bakou est un atout précieux dans les relations bilatérales irano-azerbaïdjanaises ».
Plus loin dans ses propos le diplomate iranien a précisé que le plan de la « coopération à six » qui unit l'Iran, la Russie, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan et la Turquie est l'une des solutions proposées pour résoudre les différends des pays de la région et que le règlement des différends entre les pays de la région pourrait se faire par le dialogue et la voie diplomatique.
Hossein Amir-Abdollahian a par ailleurs appelé toutes les parties à respecter les droits internationaux et chercher à rétablir le calme dans la région.
« L'accord trilatéral conclu dans le passé entre l'Iran, la Russie et l'Azerbaïdjan, visant à étendre la coopération trilatérale, le dialogue politique et la coopération conjointe pourrait également aider à résoudre les problèmes de la région. Nous pensons que les nouvelles extravagances de certains pays rendront la situation difficile pour tous les pays et ne feront qu'engendrer l'instabilité dans la région. »
A son retour au pays, M. Amir-Abdollahian a déclaré que Téhéran se concerterait sur la ratification de la Convention sur les règlements juridiques de la Caspienne. Cette convention précisant que la présence des forces étrangères dans la région n'est pas admissible, sa ratification permettra de résoudre le problème.
