Outre savoir se battre et se battre bien de façon à remporter sur plusieurs fronts à la fois, aussi difficile et aussi complexes que cela soit, la Résistance yéménite sait aussi bien "miner". Depuis cette tonitruante attaque au double missile tactique contre la base des Émirats à Al Anad, au sud, l'unité n'est plus au rendez-vous dans les rangs saoudo-émiratis et vu que plus au nord que ce soit à Maarib, ou à Chabwa ou encore à Al bayda, Riyad et ses parrains américains et britanniques sont en débandade, cela ne facilite pas la tâche à Aden. Au fait, en transformant en un tremplin, le front d'al Bayda que les forces spéciales US/GB voulaient transformer en un front de guerre par procuration impliquant des milliers de terroristes daechistes et qaïdistes contre Ansarallah, ce dernier a réussi à baliser son terrain vers les provinces du sud et au regard de ses capacités à liguer et à convaincre les tribus yéménites sous le drapeau de la cause "nationale", il y a de forte chance que Riyad et ses soutiens perdent plutôt que prévu Aden.
Des affrontements entre des séparatistes yéménites soutenus par les Émirats arabes unis et un groupe dissident pro-Riyad rival dans la ville portuaire d'Aden, dans le sud du pays, ont fait au moins 10 morts, dont quatre civils, samedi, ont annoncé des responsables de la sécurité.
Les combats ont eu lieu dans le quartier résidentiel de Cratère à Aden où se trouvent le palais présidentiel et d'autres bâtiments gouvernementaux, ont-ils déclaré. Il oppose les forces du Conseil de transition du Sud sécessionniste à un groupe armé qui faisait autrefois partie du Conseil, selon les responsables. Selon certains experts, ces affrontements ont eu lieu avec le feu vert de Riyad. Le groupe armé est dirigé par le brigadier, Imam al-Noubi, un officier salafiste qui commandait une faction de la milice séparatiste connue sous le nom de Ceinture de sécurité. Il s'est brouillé avec le chef du conseil il y a deux ans, selon un responsable. Les responsables ont déclaré qu'une douzaine de « combattants » avaient également été blessés dans les affrontements, après que la Ceinture de sécurité eut déployé des renforts, y compris des véhicules blindés, dans le quartier. Les résidents ont déclaré avoir entendu des tirs nourris et des bombardements qui ont touché des immeubles d'habitation.
Les affrontements dans le Cratère surviennent deux semaines après des manifestations à Aden et dans d'autres villes du sud contre des conditions de vie désastreuses au milieu d'une baisse sans précédent de la valeur de la monnaie locale, le rial. Des sources bien informées ont également signalé que les forces saoudiennes présentes au palais présidentiel al-Maachiq ont fourni aux forces d'al-Noubi une grande quantité d'équipements et d'armes militaires. Les experts soulignent que les agissements de Riyad visent à démanteler le CTS et à former un nouveau groupe militaire qui remplacera le gouvernement démissionnaire qui sera pratiquement renversé une fois que Maarib sera libérée par l'armée et les Comités populaires (Ansarallah).
« La souffrance des citoyens d'Aden reflète la réalité des zones occupées par la coalition d'agression saoudo-émiratie », a déploré le gouverneur d'Aden, Tariq Salam, en réaction aux incidents survenus dans cette ville portuaire du sud yéménite. Et de poursuivre : « La coalition saoudo-émiratie redoute les évolutions qui traversent les gouvernorats du sud ; Parce que les habitants de ces provinces exigent l'expulsion de cette coalition.
Ce responsable yéménite a précisé que le peuple du sud exigeait l'expulsion des mercenaires à la solde des Émirats arabes unis et d'Arabie saoudite et la libération des prisonniers incarcérés dans centres de détention secrets.
La divergence d’intérêts croissante entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes a créé de sérieuses fissures dans le mince vernis de leur « entente stratégique » dans le sud du Yémen. Bien que les deux pays aient formé une coalition depuis 2015 pour ramener au pouvoir le président fugitif yéménite Mansour Hadi, mais ils ont eu de sérieuses divergences qui sont re-surgies sous la forme de ces conflits sanglants. Le Conseil de transition du Sud est un groupe de coordination de milices lourdement armées et bien financées, soutenu par les Émirats arabes unis depuis 2015.