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Zoom Afrique du 1er octobre 2021

Le président français Emmanuel Macron.

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Décidément, le terme d'« abandon » que le Premier ministre malien a prononcé lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU, continue de faire couler beaucoup d'encre dans les médias français et beaucoup de salive dans l’oligarchie française. Maintenant, c'est au tour de Macron !

Actualité en Afrique :

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  • Togo: création de Togo Digital, agence gouvernementale en charge des projets digitaux
  • La première raffinerie publique d’or du Ghana entrera en service en novembre
  • Bénin: un premier financement de 33,5 M€ pour démarrer le dragage du lac Ahémé

Analyses de la rédaction :

1. Éthiopie: l'ONU à la porte !

L’Éthiopie va expulser sept responsables de l’ONU, a déclaré ce jeudi 30 septembre le ministère des Affaires étrangères à Addis-Abeba. Ces diplomates ont été déclarés persona non grata par le gouvernement et doivent quitter la capitale dans les trois jours. Accusés d’ingérence dans les affaires internes du pays mais également de fournir de faux rapports à la Communauté internationale dans le but de discréditer le gouvernement d’Addis Abeba.

La représentante de UNICEF en Éthiopie, cinq diplomates du bureau de la coordination humanitaire de l’ONU, ou encore un responsable du Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies, vont devoir quitter la capitale éthiopienne d’ici dimanche.

Ces sept diplomates sont accusés d’ingérence dans les affaires internes du pays, selon le gouvernement éthiopien, qui a émis cette annonce jeudi.

Cette expulsion spectaculaire est le résultat de plusieurs mois d’escalade entre, d’une part, le gouvernement éthiopien, et de l’autre une communauté humanitaire de plus en plus frustrée, notamment parce qu’il n’arrive pas à mettre un corridor humanitaire en place pour la région du Tigré sans la surveillance d’Addis Abeba.

L’ONU fait pression pour obtenir la mise en place de ce corridor, et se plaint du contrôle accru d’Addis Abeba aussi bien physique qu’administratif.

Le directeur de cette même agence humanitaire onusienne, le Britannique Martin Griffiths, a été jusqu’à comparer la prétendue catastrophe humanitaire au Tigré à la famine des années 1980 en Éthiopie.

Ce jeudi, dans un communiqué, le secrétaire général des Nations unies s'est dit « choqué », prétendant comme à son habitude que « toutes les opérations humanitaires des Nations unies sont guidées par les principes fondamentaux d'humanité, d'impartialité, de neutralité et d'indépendance ».

Et António Guterres d'ajouter : « En Éthiopie, l'ONU fournit une aide vitale - y compris de la nourriture, des médicaments, de l'eau et du matériel d'assainissement - aux personnes qui en ont désespérément besoin », avant de réaffirmer « pleinement » sa confiance « dans le personnel de l'ONU qui se trouve en Éthiopie pour faire ce travail ».

À noter que d’autres agences humanitaires avaient déjà été sanctionnées en Éthiopie. C’est notamment le cas de Médecins sans frontières (MSF) et du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), dont les activités sont toujours suspendues depuis août dernier.

Les États-Unis « condamnent avec la plus grande force » l'expulsion de sept responsables d'agences de l'ONU décidée par le gouvernement éthiopien, a dit jeudi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki. Washington « n'hésitera pas » à « utiliser tout outil à sa disposition », a-t-elle ajouté, en rappelant que les autorités américaines avaient la possibilité de prendre des sanctions financières contre les protagonistes du conflit ravageant le nord de l’Éthiopie.

Quant aux médias occidentaux, ils ne donnent évidemment aucune importantce quant aux raisons qui ont poussé le gouvernement éthiopien à agir de la sorte. À plusieurs reprises, Addis Abeba avait exhorté à l’ONU et aux ONG de se plier aux règles de l’Éthiopie pour intervenir « humanitairement » dans le pays, et non d’imposer leurs propres règles. Si l’initiative à seulement un but humanitaire, pourquoi faire autant de remue-ménage ? Pourquoi un régime de sanction à l’américaine, qui est seulement pénalisant pour la population que justement, ces occidentaux prétendent vouloir aider ?

C’est justement grâce à la fermeté d’Addis-Abeba que les rebelles du TPLF se font écraser par les forces militaires éthiopiennes.

Les fameux corridors humanitaires servent justement à réarmer les groupes rebelles ou terroristes afin d’alimenter les conflits au sein d’un pays. À de nombreuses reprises, cela a été observé dans de nombreux pays africains et dans le Moyen-Orient.

L’Éthiopie usent de l’expérience de bon nombre de pays afin de ne pas tomber dans les pièges sournois que lui tendent cette fameuse Communauté Occidentale qui ne cherche qu’à renverser et à déstabiliser Addis Abeba, pour faire reculer le pays de plusieurs décennies dans sa quête de développement et par la même occasion, de transformer la Corne de l’Afrique en un deuxième Sahel. Addis Abeba, la population éthiopienne et l’armée, sont unis pour défendre la souveraineté et l’intégrité de l’Éthiopie.

 

2. Mali: honte à Macron !

Décidément, le terme d'« abandon » que le Premier ministre malien a prononcé lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU, continue de faire couler beaucoup d'encre dans les médias français et beaucoup de salive dans l’oligarchie française.

Après la ministre française des Armées, Florence Parly, et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, c’est le tour du président Macron de donner une réponse au Premier ministre malien.

«J'ai été choqué. Ces propos sont inacceptables », a réagi le président français Emmanuel Macron, ce jeudi.

«C'est une honte et ça déshonore ce qui n'est même pas un gouvernement» issu de « deux coups d'État », a déclaré le chef de l'État français, qui répondait à RFI en marge du dîner de clôture de la Saison Africa 2020 à l'Élysée.

«Je sais que les Maliens ne pensent pas ça », a estimé Emmanuel Macron. «Nous sommes exigeants parce que nous sommes engagés, nous voulons lutter contre le terrorisme et pour la sécurité», a-t-il ajouté. «Nous sommes là parce que l'État malien l'a demandé. Sans la France, le Mali serait dans les mains des terroristes», selon lui.

Le président français a dit attendre des dirigeants de la junte «qu'ils respectent leurs engagements : qu'en février, il y ait des élections, qu'ils arrêtent de mettre en prison les opposants politiques, qu'ils fassent leur travail, c'est-à-dire le retour de l'État, ce qu'ils ne font pas depuis des mois».

Il est tout de même important de rappeler que le Mali a été contraint de demander l’intervention de la France. En 2013, donc lors du mandat de François Hollande, une colonne de Pick-up en partance du Nord du Mali, descendant dans le but de s'emparer de la capitale Bamako.

Bamako avait alors seulement demandé une aide aérienne, pour faire reculer la fameuse colonne de pick-up, et les Fama pouvaient se charger du reste. À ce moment-là, Paris avait refusé. Selon certains documents recueillis par certains médias, Paris aurait insisté pour que Bamako reformule sa demande d’intervention aérienne par écrit, et demande également une intervention terrestre, et que les autorités maliennes doivent impérativement envoyer en même temps une copie de cette demande d'aide à l’ONU.

C’est donc de cette façon que Paris a débarqué au Mali. Et bien sûr, avec toutes les conditions que l'Élysée a imposé, sans aucune négociation avec Bamako. Sois dit en passant, c'est entre autre grâce à l'une de ces conditions que Paris est resté inattaquable et impunissable lorsque l’affaire de la frappe aérienne sur un mariage à Bounti a éclaté.

Ces dernières années, les propos de l’oligarchie française ont toujours été blessante. Aucun hommage de la part de Paris aux nombreux civils ou soldats maliens qui ont perdu la vie, mais de l’autre côté, le Mali tout entier était contraint de porter un hommage à la cinquantaine de soldats français, sois disant mort dans une guerre contre le terrorisme. Le jour où nous verrons une guerre de près d’une dizaine d'années faire une cinquantaine de morts, les poules auront des dents. Donc Paris ne se trouve pas dans une guerre, contrairement aux maliens.  

Cela dit, lorsque le président Macron déclare en effet que les maliens ne pensent pas à un « abandon », il a raison. Car les maliens veulent un départ de ces troupes d’occupation étrangère de leur pays. Et si ces troupes partent, il est clair que les maliens ne verront pas cela comme un « abandon ».

Et pour finir, le président Macron affirme ouvertement, que sans la France le Mali serait entièrement aux mains des terroristes. Mais c’est plutôt grâce à la France que le terrorisme s’est organisé et s’est métastasé à travers l’Afrique de l’Ouest, au point maintenant de menacer les pays de la Côte du golfe de Guinée.

Les maliens poussent la France vers la sortie et mettront également les européens dehors, et ça c’est une réalité. La France est en panique devant la force imprévisible des maliens, sinon, elle n’aurait pas bougé de sa place.

 

3. UA: Israël n'est pas sorti de l'auberge !

Le régime israélien en tant qu’observateur au sein de l’Union Africaine continue de provoquer un scandale. Au début de son adhésion, plusieurs chefs d’État africain ont montré leur désaccord en affirmant qu’aucun pays n’a été consulté. Mais outre les chefs d’État, c’est maintenant les organisations de la société civile qui s’y mettent.

Plusieurs organisations de la Société civile sénégalaise ont fait part, dans une déclaration, de leur opposition d’accorder à Israël le statut de pays observateur au sein de l’UA.

 «Non à un statut de membre observateur pour Israël au sein de l’Union africaine !» C’est l’appel lancé par plus de 25 organisations de la Société civile. Dans une déclaration commune, ces organisations, parmi lesquelles la RADDHO (Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme) et Amnesty international/Séné­gal, informent que le 22 juillet dernier, le président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat, a laissé sous-entendre, comme un fait accompli, une décision d’admission à l’UA du régime sioniste en qualité de membre observateur.

Pour les organisations signataires de cette déclaration, «une telle disposition, si elle venait à être entérinée à l’occasion du prochain Conseil exécutif de l’UA, prévu à la mi-octobre, serait en contradiction flagrante avec l’Acte constitutif de l’Union, ainsi qu’avec la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et, plus généralement, avec les intérêts supérieurs bien compris du continent africain tout entier». D’ailleurs, d’après les auteurs du document, «d’ores et déjà, quelque 23 pays africains, l’Algérie, l’Egypte, l’Afrique du Sud, plusieurs pays de la Sadc et de la Ligue arabe, entre autres, se sont publiquement démarqués d’une telle perspective». De plus pour conforter leur position, ils rappellent que «l’Acte constitutif de l’UA tout comme la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, dans leurs préambules comme dans plusieurs de leurs articles, condamnent le colonialisme, le néocolonialisme, l’apartheid, la domination sous toutes ses formes, et affirment le droit des peuples colonisés ou opprimés à lutter pour leur libération».

Ces organisations de la Société civile soutiennent qu’en cherchant à se rapprocher de l’Afrique, Israël «cherche en vérité à étendre son influence en Afrique et, du même coup, à isoler l’Etat de Palestine, en lui ôtant toute possibilité de base arrière sur le continent». Et les signataires de la déclaration de s’interroger sur la pertinence de cette démarche des dirigeants africains : «Mais peut-on décemment, au nom de prétendus avantages économiques, se livrer à du marchandage sur le dos de la liberté du Peuple palestinien surtout si, à la suite du Président Nelson Mandela, «nous savons tous très bien que la liberté de l’Afrique ne sera jamais complète sans celle des Palestiniens » Comment un pays qui prône en actes la colonisation, l’apartheid, le terrorisme, la violation flagrante et constante des Résolutions des Nations unies sur la Palestine, de 1947 à nos jours, qui se livre à des crimes contre l’humanité et nie le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, peut-il se voir octroyer aujourd’hui le statut de membre observateur de l’UA, lequel lui a été refusé depuis 2002 ?» Pour Seydi Gassama et ses camarades, «la seule attitude qui vaille c’est, conformément à la tradition de l’UA, de décider, par consensus, de ne pas admettre Israël en tant que membre observateur».

S’agissant du Sénégal, ils estiment que sa diplomatie est hautement interpellée. Selon eux, «le Sénégal, qui devra d’ailleurs assurer la présidence tournante de l’UA au début de l’année prochaine, ne saurait admettre que, sous son magistère, soit consacrée la décision sinistre et infamante de voir le régime sioniste d’Israël plastronner impunément aux côtés des autres pays du continent». Ces organisations, qui rappellent que «le Sénégal a su assez tôt entretenir une relation historique de solidarité avec la cause palestinienne», précisent que c’est aussi «le seul pays au monde à présider sans interruption, depuis 1975, le Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien». Une responsabilité, ajoutent-t-elles, «qui doit le pousser à toujours faire plus que tous les autres, que ce soit dans le cadre de ses relations bilatérales, ou au sein de la CEDEAO, de l’UA, de l’OCI, de l’ONU et autres instances internationales».

Outre le refus du statut de membre observateur pour Israël au sein de l’Union africaine, les auteurs de cette déclaration estiment qu’il est «temps de renforcer nos capacités d’organisation et de mobilisation pour la multiplication de manifestations de masse diversifiées, la promotion du mouvement BDS (Boycott-désinvestissements-sanctions), le déploiement de campagnes plus fortes de protestation et de dénonciation contre les menées criminelles d’Israël en terre de Palestine occupée».

Israël n’a décidément pas sa place en Afrique. Pour info, dernièrement, le Soudan, qui a pourtant été contraint à normaliser avec Israël, a clairement annoncé ne pas vouloir laisser le régime sioniste installé une ambassade à Khartoum. Les occidentaux n’ont toujours pas compris que les pays africains, même sous la contrainte, arrivent toujours à contrecarrer ce que les colonisateurs leur imposent. Et au final, les africains arriveront à faire comprendre aux Occidentaux que le continent africain est souverain et que l’ère du colonialisme est terminée.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV