TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 10 septembre 2021

Le président burundais, Évariste Ndayishimiye et le président de la RDC, Félix Tshisekedi.

Télécharger 📥        Podcast 🎧

Les liens entre la RDC et le Burundi se multiplient. Serait-il possible que ce rapprochement dérange ?

Actualité en Afrique :

  • Centrafrique: la Cour pénale spéciale va organiser les premiers procès d’ici fin 2021
  • Kenya : l’exécutif veut consacrer 132 millions $ à des projets agricoles dans les zones arides et semi-arides
  • Le Bénin lancera sa campagne 2021/2022 de commercialisation du karité, le 16 septembre prochain
  • Diamants : le russe Alrosa étend sa présence africaine à la RDC, grâce à un accord avec la société MIBA

 

Analyses de la rédaction :

1. RDC-Burundi : le duo qui dérange ?

En RDC, depuis l’arrivée des américains dans l’Est, nous assistons à pas mal de changement allant, bien évidemment, à contre sens des intérêts de la RDC et de sa population.

Tout d’abord, nous avons pu voir il y a peu, un évènement assez troublant, à savoir, dans l’Est, l’État de siège a de nouveau été prorogé, les américains à peine arrivés, pour soi-disant aider l’armée congolaise dans sa lutte contre les terroriste et les groupes armés, ont déjà montré leur réelle intention concernant la région de l’Est de la RDC. Ils se sont déjà emparés de la région et tentent d’en faire un Nord Mali bis.

Les exploitations américaines des mines dans la région du Nord-Kivu ont interdit l’accès aux délégations gouvernementales, et visiblement, même l’autorisation de la présidence ne suffit plus, ont relevé certains journalistes.

Pourtant, le HCR a annoncé vendredi que la région a enregistré la mort de plus de 1.200 civils cette année dans le Nord-Kivu et de l'Ituri, soulignant que des millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire dans cette partie de l'est de la République démocratique du Congo.

Les deux provinces sont placées par les autorités congolaises sous état de siège depuis début mai, mesure exceptionnelle visant à mettre fin aux activités des groupes armés, notamment les Forces démocratiques alliées (ADF).

Depuis, les attaques attribuées aux ADF "ont augmenté en brutalité depuis fin 2020 et la fréquence des meurtres de civils n'a pas diminué", déplore le HCR.

Auteurs présumés de plusieurs attaques meurtrières récentes dans la région, les ADF sont affiliés à l’organisation terroriste de Daech.

Le HCR indique également avoir « enregistré 25.000 violations des droits humains cette année » et « plus d'un million de Congolais déplacés à l'intérieur de l'est du pays », a ajouté ce porte-parole.

Bref, la situation est dangereuse pour la population congolaise, et les États-Unis nous donnent l’impression d’être beaucoup plus intéresser par ce qui pourraient gagner que par la sécurité des congolais dans la région.

Les condamnations ne sont pas vraiment visibles de la part de Washington, qui continue visiblement à répéter ces actes comme en Afghanistan.

D’autant plus que ces derniers jours, la RDC et le Burundi ont mis en place plusieurs initiatives pour renforcer leur coopération. On a pu voir le renforcement de leur coopération aérienne, la relance des concertations permanente entre les deux pays qui étaient pour rappel interrompues depuis 1988. Les liens se renforcent de plus en plus, tout comme les alliances intra-africaines sur le continent.

Cela dit, on a tout de même vu une info qui déclarait que Deux soldats issus des FARDC ont été tués et un autre capturé au cours d’une altercation avec des soldats burundais sur le lac Tanganyika, a-t-on appris des sources congolaises, locale et militaire.

L’incident est survenu dans la nuit de lundi à mardi entre les marines congolaise et burundaise sur le lac Tanganyika, frontalier des deux pays.

« Deux militaires congolais sont morts et un autre a été capturé à l'issue d'une altercation », a déclaré le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l'armée congolaise dans la province du Sud-Kivu (Est) qui parle d’une erreur.

La marine congolaise était en patrouille de reconnaissance quand elle a été confondue avec des bandits par la marine burundaise.

Mais ce qui est assez bizarre, c’est que les versions divergent autour de cet incident.

Selon un responsable de la société civile de la localité de Mboko, la fusillade a éclaté après que les militaires congolais s'en seraient pris à des pêcheurs burundais à qui ils avaient ravi cinq litres de carburant.

Dans un communiqué publié mardi, le ministère burundais de la Sécurité publique a de son côté affirmé que « les soldats burundais avaient attaqué un groupe de quatre bandits armés de fusils vers 02H00 locales mardi, précisant que deux d'entre eux avaient été tués par balles et que les deux autres s'étaient noyés dans le lac ».

Bref, il y a déjà des scénarios qui ont l’air de se mettre en place pour peut-être saper les accords entre la RDC et le Burundi.

À l’instar du Soudan et de l’Éthiopie, dont plusieurs scénarios similaires se mettent en place, alors que les deux pays n’ont aucun intérêt à entrer en conflit, il serait intéressant de voir si de nouveaux scénarios du même type émergeraient dans les prochaines semaines.

En attendant, comme on a déjà vu à travers le monde, la ou les États-Unis mettent le pied, il est clair qu’il faut s’attendre à ce que des scénarios tordus apparaissent.

 

2. Éthiopie: 200 civils tués par les rebelles, réaction de la CI ?

En Éthiopie, après un net recul des rebelles tigréens face à l’armée fédérale, des rebelles tigréens ont tué au moins 125 civils début septembre dans un village de l'Amhara, région du nord de l'Éthiopie gagnée ces derniers mois par le conflit qui fait rage au Tigré voisin, ont indiqué mercredi 8 septembre des médecins.
Le nord de l'Éthiopie est le théâtre de violentes exactions de la part des rebelles dans la région du Tigré. Ces dernières années, le gouvernement éthiopien a pourtant tenté à plusieurs reprises d’établir le dialogue avec les rebelles du TPLF, mais les rebelles ont refusé toute discussion. Ce n’est qu’en novembre dernier, après l’attaque des rebelles contre les campements militaires que le Premier ministre Abiy Ahmed a été contraint d'envoyer l'armée au Tigré pour ramener la sécurité dans la région.
Mais concernant les nombreuses exactions commises par les rebelles du TPLF contre les civils, on ne constate toujours aucune condamnation de la part de la Communauté internationale.
Contrairement à ce que disent les médias mainstream, la situation en Éthiopie n’est pas catastrophique.
Le gouvernement éthiopien a affirmé jeudi que les rebelles tigréens ont été « mis en déroute » dans la région de l'Afar, où les éléments du TPLF ont déclaré vouloir étendre le conflit.
La porte-parole du Premier ministre éthiopien a affirmé jeudi que le TPLF n'était plus « actif » en Afar, affirmant que les rebelles avaient « subi de lourdes pertes » et été contraints de battre en retraite.
« Les affirmations du TPLF selon lesquelles il s'est retiré de la région Afar, et je le dis sans guillemets, sont fausses. Ils ont été mis en déroute », a déclaré le porte-parole, lors d'une conférence de presse.
Les responsables du TPLF n'ont pu être contactés pour réagir directement et les mouvements de troupes dans l'Afar n'ont pu être vérifiés, mais le porte-parole du TPLF a contesté ces affirmations sur Twitter. Et ce sont ces contestations que les médias mainstream mettent en avant et non les déclarations du gouvernement. Car encore une fois, les médias montrent ainsi qu’ils soutiennent les rebelles du TPLF.
Le nord de l'Éthiopie est le théâtre de violents combats depuis novembre, lorsque le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée au Tigré pour destituer les autorités régionales issues du TPLF qu'il accuse d'avoir orchestré des attaques contre des camps militaires.
Cette propagation des combats, qui a fait des centaines de milliers de déplacés, s'est accompagnée d'accusations d'exécutions sommaires et de bombardements aveugles par les rebelles, démenties par le TPLF.
Concernant les 125 civils tués par le TPLF, voici ce que les médias déclarent :
« Des dirigeants de la région amhara et des habitants ont accusé mercredi les rebelles d'avoir massacré 125 personnes dans le village de Chenna. Ce bilan n'a pas pu être vérifié de manière indépendante et l'AFP n'a pas été en mesure de confirmer si les personnes tuées étaient des civils ou des rebelles. »
« Après avoir "rejeté catégoriquement les accusations selon lesquelles nos forces seraient impliquées dans le meurtre de civils", Getachew Reda a accusé jeudi Abiy Ahmed d'avoir envoyé "des prêtres, des femmes et des enfants" au front pour en faire de la chair à canon. Nos forces essaient d'éviter le massacre d'enfants et de femmes du mieux qu'elles peuvent », a-t-il déclaré.
L’attachée de presse étrangère du cabinet du Premier ministre éthiopien, Billene Seyoum a estimé jeudi que le nombre de morts à Chenna était "d'environ 200 civils innocents, dont des femmes, des enfants, des personnes âgées et des diacres". Une commission a été formée pour enquêter sur ce massacre, a-t-elle également indiqué.
Ici, quand il s’agit d’accusations contre le TPLF, les médias mainstream, les ONG ou encore l’ONU s’avèrent ne pas être en mesure de récolter les informations ou les témoignages nécessaires. Mais il leur est facile d’attribuer les crimes contre les civils aux soldats de l’armée éthiopienne.
En lisant nos analyses, certains internautes pensent que Zoom Afrique conteste les violences faites aux civils. Détrompez-vous, nous mettons juste en avant le double jeu des médias mainstream et de certains officiels occidentaux par rapport à leurs déclarations ou leurs ingérences vis-à-vis des pays d’Afrique ou même du Moyen-Orient. Dans les articles sur notre site french.presstv.ir, concernant seulement l’accord nucléaire concernant l’Iran, vous verrez que malgré le fait que les États-Unis se sont permis de se retirer d’un accord international comme celui-ci, aussi facilement et sans aucune condamnation ni contestation de la part de la Communauté internationale. Bref, le rôle des médias mainstream, des ONG occidentales, de l’ONU ou encore des États qui se sont autoproclamés défenseurs des droits humains ont une partialité telle qu’il est important de la dénoncer. Ils ne représentent plus une référence dans le monde d’aujourd’hui.
Concernant l’Éthiopie, les enjeux sont de taille, les Occidentaux ont décidé que ce pays ne devait pas devenir un hub commercial ou ne devait pas se développer au-delà d’un certain seuil. Et ce seuil, c’est bien les occidentaux qui le détermine. Cette ère est révolue et il est grand temps que ce comportement, qui est le même qu’à l’époque coloniale cesse.

 

3. Guinée:l'allégeance de Doumbouya pour les USA...

Il semblerait que le nouvel homme fort de la Guinée, ait montré auparavant des signes qui le montre contre la France ? Voici un article du Mondafrique (un médias français racheter par les USA) :

D’après le discours prononcé voici trois ans devant l’École de guerre, le colonel Mamady Doumbouya, l’ancien caporal de la Légion étrangère au sein de la 25eme promotion (2017-2018) devenu, depuis dimanche, le nouveau patron de la Guinée, critiquait vertement la France devant un auditoire d’officiers rassemblés pour un symposium.

Le compte rendu dont Mondafrique a pu prendre connaissance sur le site de l’école de guerre à Paris, est passionnant à plus d’un titre. La charge du nouvel homme fort de Guinée, Mamady Doumbouya, contre les méthodes des militaires français en Afrique montre à quel point la génération de militaires africains qui émerge nourrit des sentiments mitigés à l’égard de la France. Pur produit du système Alpha Conde à qui il doit une ascension fulgurante, le colonel Doumbouya s’en prend pourtant à la complicité des personnalités politiques guinéennes avec les militaires français.

La charge est d’autant plus impressionnante Mamady Doumbouya a été formé par la légion française qu’il quittait après quinze ans de bons et loyaux services avec le grade de caporal pour diriger, depuis 2018, le groupement des forces spéciales guinéennes qui lui a permis de prendre le pouvoir dimanche dernier à Conakry. Une large consultation

« Bonjour à tous. En tant qu’officier guinéen, je viens témoigner de la perception des officiers français et étrangers servant dans les pays africains ». Au début de son intervention, le militaire guinéen indique qu’il ne parle pas en son seul nom mais pour ses « camarades africains » du 25eme régiment » de la légion étrangère, largement consultés, qu’ils soient Maliens, Nigérians ou Sénégalais …(voir ci dessous)

Tout en affichant « sa fraternité d’armes » avec ses camarades européens et américains, le lieutenant-colonel Doumbouya explique dès le début de son intervention: »Leur connaissance de l’Afrique nous semble soit trop théorique, basée uniquement sur des ouvrages, soit réduite aux représentations télévisuelles bien souvent éloignées de la réalité ». Cette analyse renvoie à l’évidente crise de l’expertise française sur le continent africain. Et le militaire guinéen d’ajouter:  » Ils nous posent des questions sur les effectifs ou les équipements de nos armées qui nous semblent souvent suspectes, sachant que ces informations sont disponibles sur Internet ». D’où la suspicion que les Européens soient investis en fait d’une « mission de renseignement ». Autant dire qu’aucun climat de confiance n’existe vraiment entre militants guinéens et militaires français, une réalité qui est aussi celle du Mali où les troupes françaises interviennent, aux cotés de l’armée locale, depuis 2013.

Tout en reconnaissant « le professionnalisme » des Français, qui l’ont formé pendant quinze années, le  colonel Doumbouya leur reproche « les rapports privilégiés avec les personnalités politiques de Guinée ». « Nos gouvernants, note-t-il, préfèrent leur faire confiance plutôt qu’à nous, et les considèrent comme des véritables conseillers, fonctions que nous n’atteindrons jamais ». Et de poursuivre: « Un colonel ivoirien qui aura suivi toute sa formation en France, à l’instar d’un Français, n’aura jamais l’occasion de parler avec son chef d’État, alors que le Français pourra le contacter dès son arrivée. Ce problème récurrent dans nos débats entre collègues nous frustre beaucoup, d’autant plus que la réciproque reste non envisageable. Jamais un officier africain ne pourra accéder au président de la République française ».

Le fossé entre les officiers africains et leurs interlocuteurs étrangers semble profond. « Les Blancs détiennent un pouvoir, explique le colonel Dembouya, inaccessible pour nous. Par exemple, j’ai demandé l’année dernière des munitions pour entraîner mes troupes au tir, mais ne les ai jamais reçues parce que mes dirigeants craignent que je m’en serve pour provoquer un coup d’État ». Apparemment cette crainte n’était pas totalement infondée !

Et Mamady Dombouya de poursuivre: « Le Français qui viendra dispenser une formation à notre attention, poursuit l’officier,  recevra immédiatement tout ce dont il a besoin de la part de notre gouvernement. Nous nous réjouissons donc de leur venue qui nous permet d’entraîner nos armées, mais nous sommes agacés de constater que nous ne pouvons exercer notre métier dans de bonnes conditions, à la différence des étrangers qui le font à notre place ».

Les accusations portées sur ceux que le guinéen appelle « les officiers blancs » sont graves. « La plupart du temps, ils sous-estiment les capacités humaines et intellectuelles des Africains, ce qui est particulièrement irritant puisque les officiers africains et français sortent des mêmes écoles, dont l’École de guerre. Mais une fois arrivés en Afrique, les Français se croient souvent plus intelligents et estiment qu’ils maîtrisent mieux le sujet que nous, ce qui n’est que rarement le cas. Nous déplorons leur attitude hautaine. Nous ne sommes pas aussi incompétents qu’ils le croient ».

Le soupçon de ségrégation raciale porté contre les Français est audible dans cette intervention sans concessions. « Sur le plan privé, les officiers étrangers privilégient les circuits touristiques au détriment de la vie de leurs homologues africains, qui ne les intéresse pas et restent pour eux des inconnus ». Autrement dit et en termes crus, les militaires français préfèrent mener joyeuse vie dans les capitales africaines plutôt que de partager des moments de détente avec leurs homologues africains. « Le regard des militaires étrangers en Afrique a évolué au fil du temps, poursuivait le nouveau patron de la Guinée. Autrefois, un Blanc était forcément considéré comme une personne compétente, ce qui n’est plus le cas désormais, puisque nous nous permettons de poser un regard critique sur leurs actions et leurs explications grâce à nos formations plus poussées ».

La collaboration de la France avec le nouveau pouvoir militaire guinéen ne semble pas très bien engagée. « Les Français ne semblent pas disposer des moyens de leur politique, puisqu’ils ne viennent plus qu’avec leur théorie. Tandis que les Américains apportent leurs propres outils et matériels, et laissent ensuite tout sur place, les Français demandent au gouvernement la structure, les équipements et les munitions nécessaires à leur projet ».

Et ce conclure: « Nous nous demandons donc si nous sommes encore importants aux yeux de la France, alors que nous avions toujours eu l’habitude de collaborer avec elle. Pour de nombreux militaires, soit la France se désengage volontairement de l’Afrique, soit elle ne dispose plus des moyens de sa politique, à la différence des Américains ».

Autant dire qu’une partie de l’encadrement de l’armée française, conscient des frustrations de leurs interlocuteurs africains, aurait pu envoyer quelques messages ciblés vers ses supérieurs hiérarchiques. Ce qui n’a pas été fait apparemment. Les fortes incompréhensions nées ces toutes dernières années entre les militaires français et leurs interlocuteurs à Conakry, à Bamako ou à Abidjan, seront fatales, demain, pour l’influence de la France dans ce qui fut son pré carré africain."

Après la parution de cet article, la décision de la CEDEAO de suspendre la Guinée, mais pas avec autant de sévérité qu’avec le Mali.

Avec le coup d’État au Mali, la CEDEAO avait mis en place de lourdes sanctions contre le pays. Sanctions qui ont directement été levées avec le passage de l’émissaire américain Peter Pham.

Donc, à ce moment-là, il était déjà clair que les américains étaient déjà indirectement aux commandes du pays mais surtout de la CEDEAO. Ici, la décision a été rapide, et pas vraiment sévères. Depuis le coup d’État, nous avons émis la possibilité que Washington était derrière ce coup d’État. Et avec le temps qui passe, les hypothèses se confirment.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV