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L'axe anti-sioniste au Maghreb passe à la vitesse supérieure

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La base d'al-Watiyah en Libye. (Image via Geo4i)

La base d’al-Watiyah en Libye : épicentre du terrorisme OTAN en Afrique du Nord

La base aérienne d’al-Watiyah se trouve à seulement 27 kilomètres de la frontière tunisienne et à 125 kilomètres de Tripoli. C’est l’une des rares bases militaires à échapper à la destruction lors de l’intervention de l’OTAN en 2011. C’est aussi pour cette même raison que la Turquie d'Erdogan déjà en 2020 en pleine mission de trafic de terroristes depuis Idlib vers la Libye s'y intéresse et qu'aujourd’hui elle est considérée comme l’une des plus importantes en Libye voire au Maghreb. 
Depuis plusieurs mois, la base d’al-Watiyah, ainsi que la base Mitiga de Tripoli et les ports de Zawiyah, Tripoli, Misrata et Khoms, opèrent en effet-merci Turquie-Émirats- en régime extraterritorial. En d’autres termes, même si ce n’est pas formel, elle est en fait devenue territoire turco- frériste.

Il est vrai que la chute d’al-Watiyah en mai 2020 a été le point culminant de la guerre, car elle a marqué le début de la fin de la campagne de l’armée nationale libyenne (ANL) pour libérer Tripoli.

Selon des sources libyennes, l'AFRICOM (la mission militaire américaine en Afrique) avait bombardé directement des positions de l’ANL à al-Watiyah, obligeant ses forces à quitter la base et menaçant de nouvelles frappes aériennes si l’armée ne se retirait pas totalement de Tripoli. En effet « les missiles visant al Watiyah provenaient de navires américains et non turcs ». La encore tout comme dans le Haut Karabakh ce n'étaient pas les "redoutables drones turcs" qui ont vaincu l’ANL, mais les États-Unis eux-mêmes qui ont ensuite laissé aux Turcs le soin d’occuper la base et de la renforcer, le scénario qu'ils cherchent à reproduire aujourd'hui en Afghanistan. 

Or, le 20 août dernier, le président tunisien Kais Saïed a parlé en direct à la télévision d’un plan visant à le tuer. Il n'a pas été plus loin mais tout porte à croire que le plan aurait pu provenir d'al-Watiyah. Le journaliste libyen Mahmoud al-Misrati, a également publié ces derniers jours un document d’Interpol qui affirme la présence d’éléments terroristes à l’intérieur de la base libyenne d’al-Watiyah, d'origine idlibine, et soutenus par la Turquie et prêts à infiltrer la Tunisie : « Depuis 2011, les États-Unis s’opposent à une armée libyenne, qu’elle soit celle de Kadhafi ou de l’ANL. Les États-Unis n’ont pas pu lancer directement une intervention militaire, mais ont laissé à Erdogan le faire. Et nous avons vu ce qui s’est passé », dit-il. 

Al-Watiyah deviendra-t-il la base-arrière à une action militaire subversive contre la Libye? 

En colère contre le président tunisien pour la chasse du pouvoir de Ghannouchi et des Frères musulmans, aucune hypothèse n'est plus à  écarter. 

L’objectif est d' infiltrer les terroristes en territoire tunisien et de leur laisser faire le travail : meurtres et attaques terroristes. Les infiltrer par la frontière est très facile, puisque le commandement militaire de la frontière est géré par al-Namroush, membre des Frères musulmans en Libye et allié des Turcs depuis qu’il fut ministre de la Défense dans le gouvernement Sarraj.

Par ailleurs, toute la frontière entre la Tunisie et la Libye est contrôlée par les milices. Facile en fait sur le papier. Car cette dynamique atlantiste en marche depuis 2011 au Maghreb et qui juste avant le coup de force de Saïed ne connaissait aucun obstacle si ce n'est celui de la seule Algérie, a désormais du plombe dans l'aile. Un axe Algerie-Tunisie s'est formé qui sait exactement quand et comment anticiper les coups à venir, où porter le coup pour qu'il soit douloureux.

Cette semaine Alger a annoncé la suspension de ses exportations en gaz via un projet de gazoduc en partance pour l'Europe via le territoire marocain. C'était la réponse d'Alger aux menaces ouvertes d'Israël ou de l'axe Tel-Aviv /Rabat comme s'en est vanté Lapid récemment. 

Le coup a provoqué un tollé au point que meme Riyad et Abou Dhabi ont proposé leur médiation pour une désescalade des tensions alors qu'une guerre Maroc/Algérie cela fait depuis des lustres qu'ils essaient de la provoquer. Mais le camp pro Israël pro Frère n'en était pas cette semaine au bout de ses surprises : il y a deux jours 

L’homme d’affaires et chef du parti Qalb Tounes, Nabil Karoui, a été arrêté dimanche 29 août en compagnie de son frère, le député Ghazi Karoui. Ex candidat présidentiel et allié des Frères, Il devait être comparu, lundi matin devant un tribunal algérien. Leur extradition rapide vers la Tunisie est pour beaucoup d’observateurs « plus que probable ».

Des sources concordantes révèlent que l’arrestation des deux frères aurait eu lieu à Tébessa, ce qui laisse à penser qu’ils n’ont pas eu le temps de se déplacer au-delà de cette ville située à l’est du pays, près de la frontière algéro-tunisienne, à quelques kilomètres de Kasserine. Un Renseignement algérien aux aguets ? Bien sûr...l'homme a-t-il un lien avec la tentative d'assassinat de Saïed ou encore ce projet d'attaque depuis al-Watiyah contre la Tunisie ? Possible une chose est néanmoins sûre : l'axe anti Israël au Maghreb est passé à  la vitesse supérieure...

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV