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4 obstacles qui ont fait échec à la normalisation

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mardi 15 septembre 2020, étaient signés à la Maison Blanche et sous le parrainage de Donald Trump, des accords qualifiés d'historiques entre, d'un côté Israël, et de l'autre les Emirats arabes unis et Bahreïn. (AFP)

L’Institut d'études sur la sécurité nationale d’Israël (INSS) s’est intéressé dans un nouveau rapport aux quatre principaux défis qui entravent l'expansion des accords de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’INSS, affilié à l'Université de Tel-Aviv, aborde dans son dernier rapport les défis qui entravent la mise en œuvre des accords de normalisation arabo-israéliens.

Le premier point concerne la politique des États-Unis après le changement de leur administration. L’ancien président américain Donald Trump a été le moteur des accords de normalisation entre Israël et certains États arabes. Si bien que la première priorité des quatre pays arabes, à savoir les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, qui ont récemment normalisé leurs relations avec Israël, était de satisfaire les États-Unis et d'obtenir une série de concessions de l'administration Trump.

« Il est vrai que l'administration Biden n'a pas changé la position des États-Unis sur la question de la normalisation d'Israël avec les États arabes. Mais jusqu'à présent, elle n'a rien fait qui puisse provoquer ces pays arabes ou entrevoir une quelconque concession, pour poursuivre le processus des accords », indique le rapport.

Le deuxième défi est lié à la question palestinienne. Le processus de normalisation a nui à tous les groupes palestiniens et les Palestiniens ne sont pas prêts à un compromis avec Israël avant le règlement du conflit. L'Autorité palestinienne refuse de participer à des alliances économiques et énergétiques régionales axées sur la normalisation.

Le rapport ajoute que, malgré de vives critiques à l’encontre d’Israël qui continue à réprimer le peuple palestinien, aucun des quatre États arabes qui ont officialisé leurs relations avec l’entité, n'a suspendu les accords.

Un autre défi important auquel est confronté Israël, est la position de l'opinion publique arabe. Et comme cela s'est avéré dans l'accord de paix israélien avec l'Égypte et la Jordanie, les nations arabes ont une position conservatrice et se soulèvent contre l’ennemi sioniste.

Le quatrième défi est lié à l'Iran, qui est totalement opposé aux accords de normalisation avec Israël.

Pour plus de détails : "Face à l'Iran, Israël ne pèse plus du tout" (Israel Defense)

Pourtant, de nombreuses monarchies du golfe Persique entretenaient des relations de manière informelle avec Israël, avant la signature des accords de normalisation. Une coalition était déjà en action, sous la houlette des États-Unis, contre l'Iran et ses alliés dans la région, selon le rapport. 

Ceci dit, les pays arabes craignent pour l’avenir de leur coopération avec les États-Unis et Israël depuis le départ de Donald Trump de la Maison Blanche et la contribution de la nouvelle administration dirigée par Joe Biden pour revenir à l’accord nucléaire avec l'Iran. Par conséquent, ces pays ont l'intention d'établir des relations parallèles avec Téhéran et de régler leurs différends par la voie de la négociation.

L’INSS estime que les accords de normalisation entre les quatre pays arabes et Israël sont en fait une épreuve pour les autres pays musulmans qui n'ont pas encore adhéré à ce mouvement. 

Il est dans l'intérêt d'Israël d'approfondir ses relations avec les pays arabes et d'élargir la portée des accords de normalisation, notamment avec l'Arabie saoudite ; car un rapprochement saoudo-israélien donnerait à ces accords une prétendue légitimité et faciliterait l'adhésion d'autres pays. Or un éventuel futur accord avec l'Arabie saoudite est d'une grande importance pour Israël.

Cependant, les accords de normalisation n'ont pas encore aidé Israël à relever les défis stratégiques auxquels il est confronté, ajoute le rapport. D'autant plus que l'Iran est son principal opposant dans la région, et que le soutien de Washington aux États arabes compromettants a diminué.

Le rapport souligne qu'il existe d’autres obstacles à la poursuite des accords de normalisation, notamment la politique de l'administration Biden au Moyen-Orient, qui se veut d’y réduire la présence des forces américaines et toute action militaire contre Téhéran. Le retour des États-Unis à l’accord nucléaire lui permettra également d'accroître son influence régionale, réduira les risques d’une confrontation directe avec l'Iran et affaiblira leurs relations avec Israël. Aussi, en cas de conflit militaire à grande échelle entre Israël et les Palestiniens ou le Liban, certains pays arabes auront du mal à adhérer aux accords de normalisation.

Enfin, Israël est obligé de demander l'aide de l'administration Biden pour faire avancer les accords de normalisation, surtout que le retrait de l’armée américaine de la région est en marche. Et en retour, l'administration Biden appelle à l'action pour résoudre le conflit palestino-israélien. Les Émirats arabes unis sont également considérés comme un facteur clé dans l'établissement d'un réseau de sécurité pour Israël dans la région, d’où l’urgence de renforcer leurs relations, a fait remarquer l’INSS.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV