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Accord d'Abraham décapité, Tel-Aviv-Abou Dhabi rompt la clause énergétique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un terminal pétrolier de l'Eilat-Ashkelon Pipeline Company à Eilat. (Photo d'archives)

Les États-Unis balisent le terrain à la participation de l’armée israélienne à un exercice militaire conjoint impliquant également des pays arabes et islamiques. Un geste pour renforcer la place d'Israël dans cette partie du monde? Toujours est-il que la chaîne d’information Al-Jazeera évoque un possible divorce entre Israël et les Émirats arabes unis en cas de l’annulation du projet de l’oléoduc Eilat-Ashkelon. 

Le quotidien Israel Hayom a rapporté, mardi 22 juin, que la 6e Flotte des États-Unis avait favorisé la participation de l’armée israélienne à un exercice international, prévu le 28 juin, qui impliquerait 32 pays, dont des pays musulmans comme la Turquie, l’Égypte, les Émirats arabes unis, le Pakistan et la Tunisie. L’exercice se tiendra dans la mer Rouge. 

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Selon le site d’information israélien Walla, l’armée d’Israël bénéficie du soutien du CENTCOM pour développer sa coopération avec les armées des monarchies arabes du golfe Persique. 


Pourtant, la chaîne d’information Al-Jazeera évoque un possible divorce entre Israël et les Émirats arabes unis en cas de l’annulation du projet de l’oléoduc Eilat-Ashkelon. 

La semaine dernière, la nouvelle ministre israélienne de la Protection de l’environnement, Tamar Zandberg, a appelé à l’annulation de l’accord prévoyant le transport du pétrole émirati vers l’Europe via les territoires occupés par Israël. 

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Selon Al-Jazeera, « une crise diplomatique risque de se profiler entre Israël et les Émirats arabes unis en cas de l’annulation de cet accord ».  

L’oléoduc qui relie Eilat, au bord de la mer Rouge à la ville portuaire d’Ashkelon en Méditerranée, devait être prolongé jusqu’aux Émirats arabes unis, permettant ainsi à ces derniers d’acheminer les énergies fossiles directement en Europe.

Dans la foulée, le journal Israel Hayom a cité des responsables d’Abou Dhabi qui ont déclaré qu’au cas où Tel-Aviv déciderait d’annuler l’accord, une crise pourrait surgir dans les relations entre les deux parties et le sort des accords d’Abraham pourrait être menacé.  

 « Un haut responsable émirati réaffirme que même avant l’entrée en fonction du nouveau gouvernement israélien, un message a été adressé aux Émirats selon lequel la nouvelle ministre de la Protection de l’environnement pourrait annuler définitivement l’accord bilatéral », a-t-on appris d’Al-Jazeera. 

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Un protocole d’accord a été signé entre la société publique Europe-Asia Pipeline Co. (EAPC), anciennement Eilat-Ashkelon Pipeline Co. et une société appelée MED-RED Land Bridge, qui est une entreprise commune entre les Israéliens et les Émiratis. Or, Benjamin Netanyahu a toujours refusé d’examiner et de finaliser ce projet dont la mise en application avait besoin du feu vert de Tel-Aviv, et cela afin d’éviter tout désaccord entre les parties israélienne et émiratie. Netanyahu est allé même plus loin en empêchant son ministre de la Protection de l’environnement d’exprimer ses soucis écologiques quant à l’application de cet accord. 

En plus, des réunions qui auraient dû se tenir pour examiner l’accord avaient été à maintes reprises annulées ou reportées.  

D’après le magazine Foreign Policy, le principal avantage du pipeline serait la possibilité pour les superpétroliers de grande taille – qui assurent l’essentiel du transport moderne de pétrole et qui ne peuvent pas emprunter le canal de Suez – transportant du pétrole exporté par des pays producteurs de décharger à Ashkelon, sur la côte méditerranéenne des territoires occupés par Israël. 

Là, le pétrole pourrait être pompé jusqu’à Eilat dans le golfe d’Aqaba pour être acheminé en Europe. 

Le pipeline de l’EAPC a été enregistré à l’origine en 1968. L’accord est évalué à un montant de 700 à 800 millions de dollars sur plusieurs années, selon l’agence de presse Reuters, qui a relayé les propos d’un responsable anonyme.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV