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Zoom Afrique du 16 août 2021

Le président congolais Félix Tshisekedi et l'ambassadeur américain en RDC, Mike Hammer.

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En RDC, est-ce que les USA comptent répéter ce qu'ils ont fait à l'Afghanistan ?

Actualité en Afrique :

  • Togo/FAT : la création d’une école du personnel paramédical annoncée
  • Niger: la Boad débloque 40 milliards FCFA pour le barrage de Kandadji et l’aéroport de Diffa
  • Le Sénégal, bon élève dans la gouvernance des ressources naturelles
  • Évolution du trafic régulier de passagers enregistré par les compagnies aériennes africaines (2009 - 2020)

 

Analyses de la rédaction :

1. Éthiopie: l'union entre les Éthiopiens ne se brisera pas !

« En Éthiopie, "plus de 170 "éléments anti-paix" entrés dans le pays depuis le Soudan ont été tués. »

Le communiqué a ajouté que les militants prévoyaient de provoquer le terrorisme, de tuer des civils et s’attaquer la construction par l'Éthiopie du barrage Grand Ethiopian Renaissance.

Le barrage éthiopien de 4,8 milliards de dollars a suscité des inquiétudes dans les pays en aval, l'Égypte et le Soudan.

L'année dernière, plus de 100 personnes ont été tuées lors d'attaques dans la région de Benishangul-Gemuz visant des membres des communautés Amhara, Oromo et Shincha.

Le communiqué publié samedi a indiqué que des éléments terroristes du TPLF du Tigré figuraient parmi les morts.

À plusieurs reprises, le gouvernement éthiopien a affirmé que ce n’est pas la première fois que des éléments du TPLF se font passer pour des militaires éthiopiens ou encore des Soudanais pour commettre non seulement des actes de terrorisme dans le pays, mais en plus de monter les pays voisins contre l’Éthiopie.

Mais avec l’échec avec le TPLF, qui est téléguidé par Washington, le nouveau plan consisterait maintenant à trouver d’autres groupes dans le pays qui seraient prêt à épauler les terroristes du TPLF. Et visiblement, ce plan est maintenant la nouvelle épée de Damoclès que Washington a trouvée pour mettre la pression sur le gouvernement éthiopien, à travers l’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique, Jeffrey Feltman.

Deuxième visite en Éthiopie pour l’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique, Jeffrey Feltman depuis le 15 août. Le diplomate voudrait rajouter une pression en plus pour tenter de faire plier le Premier ministre Abiy Ahmed.

Les relations entre Washington et Addis-Abeba n’ont probablement jamais été aussi froides. Et c’est dans ce climat glacial que Jeffrey Feltman se rend pour la seconde fois dans la capitale éthiopienne.

Addis Abeba continue de tenir tête aux États-Unis grâce à l’union entre la diaspora éthiopienne, l’armée fédérale, le gouvernement et la population éthiopienne, Washington voudrait frapper et briser cette union afin d’arriver à déstabiliser le pays.

Vu les nombreuses manifestations appelant à la fin des ingérences américaines et occidentales dans les affaires intérieures du pays, et le fait que les Éthiopiens, et même les Africains en général, ont vu le vrai visage des occidentaux néo-colons, il sera impossible pour le camp américain de saper une union pareille, qui commence d’ailleurs à faire des émules sur le continent africain.

 

2. Cameroun : terrorisme/violence intercommunautaire signé USA

Au Cameroun, cette fois c’est clair, Boko haram a remplacé les séparatistes.

Depuis plusieurs années maintenant, Washington veut absolument voir le Cameroun sombrer dans le chaos. Pourtant, les tentatives ont jusqu’à présent échoué, mais visiblement, Washington veut maintenant employer la manière forte, à savoir Boko Haram.

Boko Haram a mené samedi soir dans l'Extrême-Nord du Cameroun une attaque contre le poste militaire à Afade dans le Logon-et-Chari, près de la frontière avec le Nigeria.

« Dans la nuit de samedi à dimanche, une horde de terroristes lourdement armés de la secte Boko Haram, et à bord de plusieurs véhicules tactiques légers, a attaqué le poste de commandement de l’armée situé dans la localité d’Afade. Il y a un soldat qui est tombé sur le champ de guerre et plusieurs autres ont été blessés », a précisé le gouverneur de la région.

« Le poste militaire ainsi qu’un véhicule de l’armée ont été incendiés. Des armes et des munitions ont été emportées par les terroristes. Une dizaine des membres de Boko Haram ont été tués et les autres se sont repliés vers le Nigéria voisin », a-t-il poursuivi.

D’après le gouverneur, le bilan aurait pu être plus lourd, si les éléments de l’armée n’étaient pas en alerte.

C'est « depuis quelques semaines que ces terroristes ciblent nos postes militaires, les troupes restent en alerte maximale dans toute la région de l'extrême Nord et au-delà des frontières afin de prévenir de nouveaux assauts éventuels de l'hydre terroriste Boko Haram qui semble avoir repris du poil de la bête suite à une restructuration interne », a-t-il ajouté.

L'Extrême-Nord du Cameroun, tout près de la frontière nigériane, est régulièrement le théâtre d'attaques de ce groupe terroriste originaire du nord-est du Nigeria.

Au moins dix militaires ont été tués les deux dernières semaines dans des attaques de Boko Haram contre des installations de l’armée à l’Extrême-Nord.

Et avec les attaques de Boko Haram qui se multiplient, il semblerait également que le jeu US est de lancer des conflits dits « intercommunautaires » qui commencerait à prendre une certaine ampleur.

En effet, selon les médias occidentaux, au moins 10.000 Camerounais ont fui depuis mercredi l'Extrême-Nord du pays, en proie à des violences intercommunautaires, et ont trouvé refuge au Tchad voisin, où les besoins humanitaires sont "pressants", a indiqué dimanche l'ONU.

Depuis mardi, des affrontements entre pêcheurs et bergers dans l'Extrême-Nord du Cameroun, dans l'arrondissement du Logone-Birni, près de la frontière avec le Tchad, ont fait au moins 12 morts et 48 blessés, selon un bilan annoncé jeudi par les autorités camerounaises. Depuis, les violences se sont poursuivies, sans que les autorités ne communiquent un quelconque bilan.

La rareté des ressources halieutiques est devenue une source de tension entre les deux communautés qui s’accusent mutuellement d’utiliser des engins de pêche inadaptés pour la capture, comme ces grosses nasses.

Face à ces différents conflits, les autorités camerounaises et tchadiennes sous l’égide de la Commission du bassin du Lac Tchad, se sont réunies à Bongor ville frontalière tchadienne située à deux kilomètres de la ville camerounaise de Yagoua. Des rencontres avec des riverains notamment des pêcheurs. Les autorités des deux pays ont appelé les populations au calme et à vivre ensemble.

Afin d’empêcher que les conflits s’enveniment dans un contexte où les attaques terroristes de Boko Haram se multiplient, il a été recommandé aux populations riveraines du fleuve Logone, de pratiquer également l’agriculture pour ne plus dépendre exclusivement de la pêche.

Il est clair que les séparatistes n’ont plus de force pour tenir tête à l’armée camerounaise. Avec l’arrêt des ONG comme MSF dans l’extrême nord du pays, il est maintenant difficile pour les séparatistes de se réarmer et relancer le processus de déstabilisation, qui au final, amènerait à un démembrement du pays. Ce fut un échec total. L’armée nationale a repris la situation en main.

Les groupes terroristes et les tensions intercommunautaires sont maintenant à l’ordre du jour à Washington pour continuer le processus de déstabilisation, mais il est clair que l’armée est sur ses gardes et est prête à tout pour protéger les frontières du pays.

 

3. RDC: le nouveau remake de l'Afghanistan ?

En RDC, est-ce que les États-Unis comptent faire de l’armée congolaise un remake de l’armée afghane ?

Le président congolais Félix Tshisekedi a autorisé dimanche des experts anti-terroristes américains à appuyer l'armée congolaise dans sa mission de lutte contre le groupe armé "Forces démocratiques alliées" (ADF), présentées par Daech comme sa branche en Afrique centrale, a-t-on appris auprès de la présidence congolaise.

« Le président Félix Tshisekedi a autorisé le déploiement des experts anti-terroristes américains dans l'est de la République démocratique du Congo », deux jours après leur arrivée, lit-on dans un communiqué de la présidence congolaise.

Ces forces spéciales américaines auraient pour mission d'« apporter un appui aux Forces armées de la RDC dans la lutte contre le terrorisme et aux gardiens des parcs nationaux des Virunga et de Garamba devenus le sanctuaire des terroristes », explique le communiqué.

Cette mission qui doit normalement durer « plusieurs semaines » consiste spécialement pour les unités spéciales américaines à « lutter contre les ADF, une branche de Daech, dans le cadre de la coalition mondiale pour vaincre ce groupe terroriste », indique la présidence congolaise.

Le très actif ambassadeur américain à Kinshasa Mike Hammer, qui a conduit la délégation militaire auprès du président congolais Tshisekedi, a rappelé qu'il s'agit de la mise en application du partenariat sous l’étiquette de la paix signée par la RDC et les États-Unis en 2019, indique la même source.

À l'origine, les ADF étaient des rebelles ougandais qui voulaient chasser le président Yoweri Museveni du pouvoir. Mais ils ont fait souche depuis près de 30 ans dans l'est de la RDC où ils sont accusés d'être responsables des massacres de plus de 6.000 civils depuis 2013, d'après un bilan de l'épiscopat congolais. Mais quel était le bilan avant 2013 ?

Depuis avril 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par l'organisation terroriste de Daech. Les États-Unis les ont placés en mars sur la liste des organisations terroristes affiliées à Daech.

Les provinces congolaises du Nord-Kivu et de l'Ituri sont placées depuis le 6 mai en état de siège, pour lutter contre les groupes terroristes qui terrorisent les civils. Le président Félix Tshisekedi y a remplacé des autorités civiles par des officiers de l'armée et de la police.

Comme cela a été vu dans le Moyen-Orient, les États-Unis et leurs alliés occidentaux, qui n’ont jamais vraiment combattu les groupes terroristes comme Daech ou encore Al-Qaïda, pourraient-ils avoir des experts anti-terroristes ?

La leçon que beaucoup de pays dans le monde tirent de ce qui se passe actuellement en Afghanistan, c’est bien le fait que les États-Unis s’implantent dans un pays, prétend vouloir renforcer l’armée nationale, et annoncer ensuite son départ. Si le but était vraiment de faire cela, on aurait déjà pu voir des résultats quelque part dans ce monde.

Washington était censé former et renforcer l’armée afghane, tout comme il était censé faire de même en Somalie ou encore dans d’autres pays du monde. Le résultat a toujours été le même, les attaques terroristes se multiplient dans le pays cible, tout comme l’instabilité. Tout comme la France dans le Sahel, une arrivée des États-Unis ne présage rien de bon pour la RDC. C’est eux qui vont prendre le contrôle de l’Est du pays, pour commencer, tout en prenant soin de bien former et armer les groupes terroristes, ou encore séparatistes en tout genre afin de garder le pays cible dans un état de guerre infinie, qui permettrait donc aux États-Unis ou encore aux alliés occidentaux de préserver une présence ad vitam aeternam sur le territoire en bafouant par la même occasion la souveraineté et l’intégrité du pays.

En voyant ce qui s’est passé avec l’armée afghane ou encore dans les autres pays dans le monde, et surtout, avec les demandes et les nombreuses manifestations répétées de ces mêmes pays aux États-Unis et alliés occidentaux de quitter ces pays, les pays d’Afrique voudront encore d’une coopération militaire avec les occidentaux ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV