Pour être "royal", cela l'a été, ce méga piège tendu par le tout nouvel ambassadeur de sa Majesté, Simon Shercliff, officier du renseignement supérieur et spécialiste de "guerre civile" qui a à son actif l'apparition de Boko Haram lors de sa mission au Nigeria! Une photo prise en compagnie de l'ambassadeur russe à Téhéran, le très aimable Levan Dzhagaryan à peine 24 heures après son arrivée à Téhéran ne ferait mal à personne. Certes entre la Russie et la Grande Bretagne, rien n'est aux beaux fixes, ni en mer Noire, ni en Ukraine, moins encore en Méditerranée orientale où il y a peu sa majesté envoyait ses F-35 B survoler les bases aérienne et navale russes à Lattaquié, Hmeimim et Tartous, et où il fait tout pour rendre le fragile compromis Moscou-Ankara à Idlib invivable mais dirons qu'entre diplomates , même quand les pays sont aux couteaux tirés, quelques échanges d'amabilités est de coutume.
Photo d'en haut : à gauche Levan Dzhagaryan, ambassadeur russe à Téhéran, à gauche , Shercliff, nouvel ambassadeur britannique à Téhéran
Photo d'en bas: la conférence de Téhéran en 1943, Staline, Roosevelt et Churchill
Sauf qu'il y des contexte et des contextes quelle mouche aurait piqué le Russie pour qu'il invite Shercliff chez lui, le fasse poser devant les caméras juste sur le terrasse où ,en 1943, Staline, Churchill et Roosevelt s'étaient mis au mépris de la neutralité iranienne, de sa souveraineté, de son indépendance et de son intégrité, et ce pour décider de liquider l'Allemagne nazie? A l'époque et on le dit jamais, les "Alliés" avaient fermé les frontières iraniennes, ne s'étaient même pas daigné à inviter le Shah d'Iran à cette fameuse "conférence à trois" où l'avenir de l'Europe et du monde allait être décidé, alliés qui ont occupé des pans entiers du territoire iranien au nord et au sud, quitte à vider des silos entiers et à affamer les Iraniens, un peu comme ce que fait l'Amérique en Syrie actuellement. 10 millions ont péri dans la famine sans que jamais personne en demande compte des alliés. Mais c'était l'Iran, monarchique, d'il y a 80 ans où Sa Majesté faisait pluie et beau temps et partageait, le cas échéant, les morceaux avec la Russie de Staline, un Iran où l'Amérique débarquait, timidement pour plus de 50 ans d'ingérence éhontée marquée par un coup d'Etat sanglant en 53 et le renversement avec la complicité de Londres du gouvernement légitime de Mosadegh, un Iran qui n'est plus ...
Du coup, l'aimable Levan Dzhagaryan qui parle persan et qui, disons-le n'a lésiné sur aucun moyen pour promouvoir depuis 12 ans qu'il est au poste d'ambassadeur les relations Iran-Russie, pour le reste, excellentes, ne convainc pas quand il dit, en guise d'excuses exigées aujourd'hui même par le président Parlement iranien dans la foulée de la publication de cette photos, que " c'était un coup entre amis destiné à célébrer l'alliance contre le nazisme". En effet c'est une rhétorique parfaitement creuse quand l'axe US/GB menace l'Iran d'une action militaire dans l'affaire de "Mercer Street" et ce, en prenant faits et cause d'une entité sioniste qui est en guerre ouverte contre l'Iran avec en toile de fond et rien qu'en milieu marin l'attaque contre 14 cargos et navires iraniens.
La question est dès lors la suivante: l’ambassadeur russe s'est-il fait piéger ou l'a-t-il fait exprès? L'Iran aimerait évidemment que ce soit la première option qui prévale. Surtout que Levan Dzhagaryan n'a rien qui puisse de près ou de loin identifier à Shercliff tout comme la Russie de Poutine que tout éloigne de sa Majesté.
Le parcours du nouvel ambassadeur britannique à Téhéran, Simon Shercliff donne à peu près une idée de sa mission : Au cours des deux dernières décennies, il a été activement impliqué dans toutes les crises dans la région de l'Asie du Sud-Ouest sous sa couverture du vrai-faux diplomate. Il a été envoyé en Irak lors de l'invasion US de 2003 puis son occupation. Il est allé en Afghanistan alors même que les Etats Unis déclenchaient sous prétexte ridicule d'un méga "false flag", 11 septembre, l'une des guerres les plus meurtrières de l'Empire contre un Etat. Plus tard, il a été nommé ambassadeur britannique au Yémen et ce fut sous son mandat que Ben Salmane a pris d'assaut le Yémen pour y vivre l'une des plus cuisantes défaites d'un pays agresseur face à un pays agressé . Shercliff est dont un agent anti axe de la Résistance par excellence.
Surtout qu'il a été président du National Security Office et ancien chef du National """Counter-Terrorism""" Security Office, avec évidemment le mot "terrorisme" dans le sens occidental du terme qui sponsorise Daech, Al Nosra, Boko Haram, Aqmi... et qui blackliste Ansarallah, Hezbollah, Hachd al Chaabi... .Son ex-collègue -Richard Moore -ancien directeur politique du British Foreign & Commonwealth Office et ancien ambassadeur britannique en Turquie, a récemment été nommé chef de l'agence d'espionnage étrangère britannique MI6. Maintenant, Moore envoie son ancien collègue préféré en Iran.
Et bien, l'épouse de Shercliff - Emma Cole - a occupé des postes importants au British Council pendant des années dans des pays comme le Nigeria et l'Ukraine et on en connait les résultats. C'est ce genre de mission que le Rosbif ambitionnerait à mener en Iran. Mais de sa part et de la part de Sa Majesté, c'est aller trop vite au besoin. L'Iran de Shah n'est plus et ne sera jamais ressuscité. C'est à ses dépens et aux dépens de sa Majesté que le faux diplomate Shercliff l'apprendra. La photo de l'ambassade russe est-elle la riposte "impuissante" d'un royaume uni qui a peur de l'Iran dans un Moyen-Orient qui vit à l'heure de la Résistance? Un Moyen-Orient en pleine mutation et virage vers l'Est?
Les British n'ont certainement pas oublié la présence de la 77e flotte iranienne à Saint-Saint-Pétersbourg après une traversée qui l'a conduit en Atlantique, en Manche et dans le golfe de Finlande... C'est l'écho à cet élargissement d'horizon dans un monde où l"axe anglo-saxon commence à revenir sur terre au terme d'une chute qui pourrait lui être fatale...