Le coup de force du président Saïed a-t-il provoqué une onde de panique dans le camp des normalisateurs ? Le ministre marocain des Affaires étrangères a été dépêché sur place. La presse saoudo-émiratie fait preuve d'une curieuse ambiguïté et Israël s'attend au pire avec un président qui n'a jamais cessé de soutenir la Palestine comme l'honneur des peuples arabes.
La justice tunisienne a ouvert une enquête sur trois partis, dont la formation Ennahda, pour des soupçons de financements reçus de l’étranger lors de la campagne électorale de 2019, a-t-on appris de source judiciaire mercredi.
L’enquête a été ouverte le 14 juillet, avant la décision du président Kaïs Saïed de geler les travaux du Parlement et de congédier le gouvernement.
Les deux autres partis visés sont « Au coeur de la Tunisie » de l’homme d’affaires Nabil Karoui et « Aïch Tounsi ». Ennahda et Au coeur de la Tunisie sont les deux premiers partis représentés au Parlement depuis les élections législatives de 2019.
Le chef de file d'Ennahda, Rachid Ghannouchi, et Nabil Karoui se sont également présentés à la présidentielle de septembre-octobre 2019 contre Kaïs Saïed.
Mardi, le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a transmis un « message oral » du roi Mohammed VI du Maroc au président tunisien Kaïs Saïed dans lequel il a souligné les « liens forts de fraternité entre les deux dirigeants », à la lumière des développements en Tunisie à la suite des mesures prises par le président de la République. Elle a créé une scission politique.
Selon le bureau de la présidence, Kaïs Saïed a reçu mardi après-midi au Palais de Carthage, Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères en visite au Maroc en tant qu’envoyé spécial chargé d’un message oral du roi Mohammed VI.
La même source a ajouté qu'au cours de cette rencontre, « les liens fraternels forts entre les dirigeants des deux pays ont été soulignés, et la détermination commune entre les deux pays a été renouvelée afin de continuer à travailler ensemble pour consolider les relations de coopération bilatérales et réaliser l’objectif commun des deux peuples frères à plus de solidarité et de synergie ».
A noter que le président tunisien a décidé d’assumer le pouvoir exécutif avec l'aide d'un gouvernement dirigé par un nouveau Premier ministre et nommé par le président de la République.