Israël au sein de l’Union africaine : est-ce une manœuvre uniquement anti-Palestine ? Évidemment que l’UA de 2021 n’a rien à voir avec celle de 2011, quand l’OTAN a attaqué la Libye quitte à en liquider le leader de l’époque qui avait osé parler d’une monnaie unique africaine anti-dollar ou encore d’une armée unique interafricaine propre à broyer le G5 Sahel, les Africom et Cie. Mais de là à voir accepter dans ses rangs un régime génocidaire bien qu’une majorité d’Africains soient musulmans antisionistes, pro-Palestine, on ne peut qu’y voir un défi. À l’adresse de qui ? L’Algérie anti-Israël que l’axe USA/Israël continue à menacer soit par des exercices militaires d’envergure, soit en poussant le Maroc à plaider pour la Kabylie « libre » ou via Pegasus.
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Au fait, ce que cherche Israël en s’accaparant du statut d’observateur au sein de cette instance, et ce, à l’aide des pressions saoudo-émiraties exercées sur les membres, c’est de placer Alger face à un dilemme : rester et côtoyer l’entité et donc accepter de facto une forme de normalisation ou quitter de bon l’instance. La réaction d’Alger n’a pas tardé. Mais une chose est sûre : cette infiltration d’Israël au sein de l’UA plutôt que d’être une démarche d’anticipation est une réaction. Et comment ? Grand pays du Sahel, l’Algérie investit désormais à fond au Sahel a l’effet de contrecarrer les plans de l’Empire. Au Mali, au Niger, au Burkina, pour ne parler que d’eux partout il y a la trace d’une politique algérienne pro-Afrique, anticoloniale et propre à soutenir les États-nations et à raffermir les liens interafricains. C’est tuant pour un axe USA/OTAN qui entend s’accaparer du Maghreb puis du Sahel puis de la Côte en y faisant pénétrer Israël. Pegasus en donne déjà une petite idée.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a affirmé ce dimanche 25 juillet que cette intégration d’Israël au sein de l’Union africaine n’aura pas de conséquences sur l’appui de l’Union africaine à la cause palestinienne.
« L’union africaine restera du côté du peuple palestinien jusqu’à ce que ce dernier ait son État avec Jérusalem comme capitale », a-t-il affirmé.
Le ministère des Affaires étrangères a indiqué que cette décision est « prise sans consultations préalables et élargies avec les pays membres de l’Union. Cette désignation ne donne aucune légitimité pour les comportements du nouvel observateur. Des comportements qui sont en contradiction avec les valeurs, les principes et les objectifs cités dans la charte qui constitue l’Union africaine ».
« Les méthodes de travail de l’Union africaine ne donnent aucune possibilité aux 87 pays non africains observateurs d’influencer les positions de l’Union qui sont exclusivement décidées par les pays membres ».
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Le ministère a également regretté le tapage médiatique qui a succédé à la décision de l’Union africaine. Il a affirmé que cette décision est un « non-événement ».
Il faut rappeler qu’Israël a révélé le 22 juillet dernier qu’il allait réintégrer l’Union africaine en tant qu’observateur. Son ambassadeur à Addis-Abeba, Alaly Adamso, a soumis jeudi dernier la charte d’Israël en tant que membre observateur à l’Union africaine, qui a, de son côté, entériné ce statut d’observateur.
Jusqu’en 2002, Israël était observateur de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) jusqu’à ce qu’elle soit dissoute et remplacée par l’Union africaine (UA). Depuis ce jeudi 22 juillet, Israël qui entretient des relations diplomatiques avec 46 des 55 pays de l’Union africaine, retrouve à nouveau sa place de membre observateur de cette Union continentale.
La diplomatie israélienne estime que ce nouveau statut d’observateur au sein de l’UA permettra de « coopérer, entre autres, dans la lutte contre la Covid-19 et dans la prévention de la propagation du terrorisme sur le continent ».