Le Hezbollah libanais n’a rien de moins qu’une armée occidentale ; à quoi s’ajoute une « guerre froide dirigée par la personne de Nasrallah » face à Israël.
« Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dirige personnellement une guerre contre Israël par le biais de réseaux sociaux, surtout Twitter », a rapporté dimanche 25 juillet la chaîne de télévision israélienne Kan, ajoutant que « cette guerre est une guerre froide entre les deux parties libanaise et israélienne ».
« Nasrallah versus armée israélienne, guerre froide Liban-Israël » ; c’est le titre d’un rapport récemment publié par le site Web de la télévision israélienne Kan, et qui indique : « Une guerre secrète est en cours en coulisse. Cette guerre pourrait passer inaperçue mais en réalité, elle a lieu depuis quelques mois et se poursuit ces jours-ci. Elle n’implique pas de bombes ni avions de chasse de l’armée israélienne ; c’est une guerre qui se fait sur Twitter. »
« Cette guerre est une guerre de sagesse, de vigilance, se faisant sous le leadership du Cheikh Hassan Nasrallah, un nom qui s’est fortement retenti ces dernières années, une personne dont les déclarations laissent tout le monde ébahi. »
Par ailleurs, le journal israélien Maariv a écrit que le Hezbollah renforçait sa popularité à l’intérieur d’un Liban aux prises avec une situation économique pénible. Le journal prétend que le moment serait donc propice pour Israël « afin de changer la donne et surprendre l’ennemi qui passe les jours les plus difficiles de son histoire ».
Maariv trouve plutôt calme la situation aux frontières israélo-libanaises, mais n’exclut pas l’éclatement d’une troisième guerre israélienne contre le Liban dans un proche avenir. Le journal en langue hébraïque appelle à une « riposte ferme d’Israël » en profitant de ce qu’il appelle « les faiblesses du front intérieur libanais » ; « car la riposte de Tel-Aviv déterminera à la fois le sort du Liban et d’Israël », ajoute l’article.
Le journal Maariv prétend également que Nasrallah souhaiterait occuper la frontière entre le Liban et Israël sans se lancer dans une confrontation militaire avec l’armée israélienne. « Israël va devoir procéder à une attaque préventive contre le Hezbollah à la faveur des crises ayant placé l’économie libanaise au seuil de l’effondrement ; sinon, c’est le Hezbollah qui assènera ce coup violent une fois qu’il se sera renforcé davantage », ajoute l’article.
L’exemple le plus récent en date serait le site d’information Walla qui décrit en ces termes le mouvement de résistance libanais : « Le Hezbollah est devenu une armée dans le sens propre du mot. Ce mouvement est une organisation riche en termes de formations militaires, et qui sait bien tirer leçon [des développements en cours]. »
« Les capacités du Hezbollah n’ont rien de moins qu’une armée régulière occidentale ; son bilan d’action est remarquable proportionnellement au nombre de ses combattants », ajoute Walla.
Ces estimations paraissent vraisemblables dès lors qu’on se rappelle qu’il y a déjà plusieurs années de cela, le Hezbollah a posé en 2006 la pierre angulaire du déclin d’Israël. Le président du conseil politique du Hezbollah, Ebrahim Amin al-Sayyid, l’a indiqué en marge d’une cérémonie marquant l’anniversaire de la victoire de la Résistance dans la guerre de juillet 2006 :
« Ce qu’a fait la Résistance pendant la guerre de 2006 était dans le sens du déclin et de l’élimination du régime sioniste. C’était par la force et la grandeur de sa victoire en 2006 que la Résistance libanaise a posé la pierre angulaire de la défaite d’Israël. »
« La victoire de la Résistance dans la guerre de juillet 2006 a mené Tel-Aviv à se poser des questions sur son avenir, sur son sort », a affirmé le chef du bureau politique du Hezbollah, cité par l’agence de presse russe Sputnik, et d’ajouter que « la Résistance libanaise n’abandonnera sous aucune condition ses positions stratégiques ».
Ceci dit, rien n’empêcherait le mouvement de résistance libanais de vouloir réaliser l'objectif qu’il se fixe depuis longtemps, fort de capacités et moyens militaires qui font parler des experts et journalistes des deux camps.
En effet, la chaîne de télévision libanaise se réfère aux estimations des sources israéliennes pour préciser que le Hezbollah est capable aujourd’hui de tirer, en une seule journée de guerre, environ 3000 missiles sur les territoires occupés, soit deux tiers de missiles et roquettes tirés pendant la guerre des Onze jours du mois de mai en direction d’Israël.