L’ex-chef du renseignement militaire israélien, Amos Yadlin, a fait publier une note sur les résultats des 12 années de mandat de Benjamin Netanyahu, mettant en exergue les défaites d’Israël face au Hamas à Gaza et au Hezbollah au Liban.
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La dissuasion de la Résistance :
Yadlin écrit que pendant l’ère Netanyahu, trois guerres majeures ont été menées contre le Hamas en 2012, 2014 et 2021. L’ancien Premier ministre a essayé de créer une « dissuasion suffisante » contre ce mouvement dans la bande de Gaza, mais ce qui s’est passé en pratique était une « dissuasion mutuelle ». Et Netanyahu est resté prudent avant de se lancer dans une aventure militaire qui pouvait se transformer en une guerre longue et coûteuse.
Présence de l’Iran en Syrie :
Netanyahu continuait de croire en une stratégie de « guerre entre les guerres » au lieu d’une option de guerre à grande échelle. Son objectif principal était d’empêcher l’établissement d’infrastructures militaires aux frontières nord de la Palestine occupée. Mais le succès de cette stratégie était « relatif » et il n’a pas pu contrecarrer la présence militaire des Iraniens en Syrie et le projet des missiles de précision du Hezbollah.
Échec face à la Résistance et au Hamas :
Yadlin estime que Netanyahu a particulièrement échoué à empêcher la montée en puissance du Hamas dans la bande de Gaza et du Hezbollah au Liban. Les multiples opérations de l’armée israélienne n’ont pas réussi à affaiblir les deux mouvements de la Résistance : ils ont renforcé leurs systèmes de défense aérienne et leurs capacités étonnantes à tirer des missiles et à manœuvrer des drones. Netanyahu a lamentablement échoué à empêcher l’armement des mouvements de résistance dans la région, ceux-là mêmes qu’il considérait comme « un défi sécuritaire encore plus grand que les armées des pays voisins ».
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Face au Hamas, les opérations de dissuasion et les actions commanditées par Netanyahu n’ont été à la hauteur de ce qui se passait dans les colonies sionistes près de Gaza. Les trois opérations de dissuasion à Gaza ont été vouées à l’échec.
Pourtant, Netanyahu avait promis à plusieurs reprises la fin du « règne du Hamas » à Gaza pendant sa campagne électorale. Outre ses échecs sur le terrain, il s’est plié aux revendications du Hamas qui exigeait l’échange d’un seul homme, Gilat Shalit -soldat israélien retenu en otage à Gaza depuis 2006- contre des milliers de prisonniers palestiniens condamnés à la perpétuité.
Au sujet de Qods, Yadlin note que Netanyahu n’a pas réussi à persuader de nombreux pays d’y déplacer leurs ambassades et que « l’intifada des couteaux » (qui a eu lieu en 2015) avait jeté la lumière sur les défaillances du système de sécurité autour de la ville sainte. Après cela, l’opération Saif al-Quds menée en mai 2021 a renforcé le pouvoir et la popularité du Hamas et réduit le « contrôle israélien ».
Au mois de juin, une page s’est finalement tournée en Israël, avec la fin du règne de Benjamin Netanyahu. Le Premier ministre israélien a été écarté après un vote de confiance du Parlement à une coalition hétéroclite menée par son ancien allié Naftali Bennett, qui est devenu Premier ministre.
Mais le dernier coup de Netanyahu a été de loin le plus dévastateur. Le journal israélien Maariv rapporte dans une note parue samedi 24 juillet sur son site Internet que les récents événements dans le nord (Palestine occupée) annonçaient la fin d’une accalmie ressentie durant une courte période. Alors que le calme s’estompe après la deuxième guerre libanaise (la guerre des 33 jours), ni les implantations de colons près de la frontière ni la zone limitrophe elle-même ne sont préparées à une confrontation.
Les événements de la semaine dernière doivent être ajoutés aux trois incidents de tirs de roquettes depuis le territoire libanais pendant la guerre (11 jours) et à la série d’incidents dont nous avons été témoins au cours des deux dernières années.
Ce à quoi nous assistons dans le nord (Palestine occupée) est en fait le résultat de ce que le chef du Hamas pour la Bande de Gaza, Yahya Sinwar, a réalisé pendant la guerre des Onze jours. Pour la première fois, la Cisjordanie et les territoires de 1948 ont été reliés à Gaza. La guerre ne s’est donc pas limitée à Gaza et des groupes palestiniens ont tiré des missiles sur Israël depuis la Syrie et le Liban.
Maariv souligne que « le Premier ministre Naftali Bennett a appris cette semaine que la seule chose qui unit les Palestiniens du monde entier, mais aussi les musulmans du monde entier, est la mosquée Al-Aqsa. Tous les musulmans, y compris les Palestiniens, considèrent la Mosquée Al-Aqsa comme un symbole. Cette question peut amener la communauté musulmane dans les rues à tout moment, partout dans le monde, du Maghreb à Jakarta. Or l’incursion des colons sionistes dans l’esplanade de la Mosquée Al-Aqsa a déclenché une nouvelle vague de tirs de roquettes contre la région de Galilée ».