La semaine dernière, quand les Américains et Cie ont fait sauter le pion Hariri, ils n'auraient jamais cru à en avoir à en mordre les doigts. Au fait, dans leur logique de destruction massive, cet énième verrouillage aurait dû déclencher un choc final avec en amont, des foules descendant dans la rue libanaise, au cri de " mort au Hezbollah, "mort à l'Iran" et tout ceci, en prélude à ce que le vieux sioniste Kouchner qualifiait en son temps d'"ingérence humanitaire", à savoir un déploiement des unités armées otano-françaises Liban avec pour mission d'éviter "une soi disant guerre civile" mais à vrai pour en découdre avec le Hezbollah et son arsenal. Il y a un an en effet, ce scénario a été tenté quand l'axe US/Israël a fait exploser une bombe quasi nucléaire à Beyrouth et que les armadas otaniennes en ont envahi la côte. Or la "re-re- disparition" de Hariri de la scène, n'a pas eu l'effet escompté, pire, c'est tout inverse qui s'est produit.
According to Iran's Tasnim News Agency, the vessels are now en route to St. Petersburg to participate in a navy parade hosted by Russia on August 3rd. The vessels shall be traversing the English Channel in a few days time.
— TankerTrackers.com, Inc. (@TankerTrackers) July 17, 2021
Au Liban, le camp pro occidental se vide inexorablement de ses soutiens, et le Libanais lambda en veut à l'Occident et se tourne vers la Résistance rien que pour son pragmatisme, ses capacités à générer la crise économique dans la mesure de son possible, et surtout sa volonté de voler au secours de tout le Liban sans discrimination aucune. Cette inversion des tendances s'est avérée si inattendue, si terrifiante pour le camp d'en face, qu'elle a poussé les Sionistes à changer radicalement de discours, à jeter aux oubliettes leur fameux " nous ramènerons le Liban à l'âge de pierre" et à se mettre à verser des larmes de crocodile sur le sort d'un Liban que l'Occident prend en otage mais commence à faire tourner cet état de siège contre le "assiégeur".
En effet, rien n'est plus terrifiante à l'heure qu'il est, que de voir Nasrallah mettre un de ces quatre à exécution et ce, de façon inopinée, sa menace à savoir faire livrer, de l'essence ou des denrées alimentaires "iraniens"aux Libanais, de faire prolonger le corridor anti sanction US de la Syrie au Liban. Evidemment il y a la crainte de voir la Résistance libanaise être consacrée auprès d'amis et d'ennemi comme un super puissant étatique, capable de briser à lui seule l'un des pires embargos US. Mais il y a encore pire pour Israël et l'Occident, s'il se réfère à ce qui s'est passé depuis le mai 2020 aux Caraïbes où l'Iran et le Venezuela ont brisé ensemble le blocus pétrolier US mais où les deux parties ont aussi décidé de faire protéger cet acquis par des coopérations militaires. En mai, la première mission en Atlantique de la 77e flotte iranienne composée du navire logistique Makran et de destroyer Sahand a donné lieu à toutes les spéculation, les US Navy allant jusqu'à y voir un "corridor militaire" Iran-Venezuela qui "finirait par faire du Canal de Panama un " détroit d'Hormuz bis avec des vedettes rapides vénézuéliennes chassant les navires US"!
Mais la 77e flotte n'a pas eu cette mission, ce qui n'a pas manqué d'inquiéter encore davantage le camp d'en face. La réapparition des navires dans la Manche, non loin des côtes britanniques et françaises ont occupé toute la semaine l'esprit des analystes occidentaux qui y ont vu le signe avant coureur d'une alliance n,avale Iran-Russie contre l'OTAN d'autant plus que la flotte iranienne est en route pour la parade de Saint Peterborough et que vu l'antécédent des manœuvres navales irano-russes, mais encore celui des clash naval USA-GB/Iran, aucune hypothèse n'est à écarter. Mais ce n'est là la pire inquiétude de l'OTAN. Un corridor maritime Iran-Syrie-Liban n'ira-t-il pas ouvrir la voie à la présence des navires de guerre iraniens en Méditerranée orientale et ce, au détriment d'un Israël qui au mois de mai, a appris à ses dépens de quel bois est fait la puissance navale d'une Résistance qui conjugue missiles antinavire, drones sous marin, torpilles et qu est capables de fermer en quelques heures les sites offshores israéliens?
Foreign Policy y revient dans un article qui met en garde contre les "dangers" de la faillite du Liban dans la mesure où "le Hezbollah y fera face et ce, avec l'aide de l'Iran". Se rapportant aux récentes guerres verbales sur Twitter entre l’ambassade d’Iran à Beyrouth et les responsables israéliens sur l’expédition des pétroliers battant pavillon iranien vers les côtes syriennes au mépris des sanctions américaines, la revue reconnait que ce seul tweet a "suffi à mettre sens dessus dessous toute la Méditerranée", tweet qui montrait" un pétrolier iranien à Baniyas avec la légende suivante : l'Iran livre son pétrole à qui il veut et ce n'est pas aux Etats Unis à s'y ingérer" : « Pendant des années, l’Iran et Israël se sont livrés à des attaques réciproques en Méditerranée sans que jamais cela devient public. À l’époque, le conflit se concentrait principalement sur les pétroliers iraniens destinés à la Syrie mais à présent le conflit s’est étendu au Liban, qui est de plus en plus au bord de l’effondrement économique ».
" Avec des navires iraniens bourrés de pétrole à destination de la Syrie puis du Liban, et sillonnant tout autour de Haïfa, que devra faire Israël ? pourra-t-il les ignorer alors que ce transit permettra un extraordinaire renforcement du Hezbollah sur la scène libanaise, et partant la fin de tous les plans de ces derniers mois? Puis Si Israël insiste sur la poursuite de la politique de l’attaque contre les pétroliers iraniens, qui peut garantir que l'Iran restera les bras croisés? la 77e flotte iranienne se trouvera dans quelques jours dans le golfe de Finlande et on parie que là elle s'exercera aux côtés de la Russie à des face-à-face anti OTAN. Or ce décor est a peu près ce qu'on voit en Méditerranée. Et on sait que l'Iran n'est pas du genre à subir des coups et à ne pas répondre. Une présence navale iranienne en Méditerranée est tout à fait possible si des cargaisons du pétrole iranien arrivent au Liban. Et alors là imaginons un peu les dégâts. Déjà qu'au sol et dans le ciel Israël est encerclé par des milliers de missiles. Il lui manque que d'avoir à côtoyer l'Iran près de ses côtes... Ce genre de côtoiements passe de plus en plus mal dans le golfe Persique où des navires israéliens sont attaqués et dont l'un a même explosé a Dubaï. On se demande qu'en sera-t-il s'il se passe près des côtes israéliennes".