L'OTAN convoite-t-elle la mer Caspienne? L'exercice naval-éclair que la marine iranienne vient d'organiser dans le plus grand lac du monde pourrait faire l'écho à une volonté de ne pas se laisser surprendre. En effet, alors même que la Russie et l'OTAN en sont presque au stade de confrontation directe avec une Royal Navy qui n'hésite plus à envoyer son Queen Elizabeth et ses F-35 embarqués à menacer Tartous et Hmeimim, au large de la Syrie ou un HMS Defender viole en peu de temps et à plusieurs reprise les eaux de la Crimée, laissant même entendre qu'un débarquement GB/ukrainiens en Crimée est parfaitement possible, la Caspienne pourrait ne plus être totalement en sécurité. Surtout que le jusqu'auboutisme US qui après avoir feint un début d'entente avec Moscou à Genève, est passé précipitamment à l'acte, laisse la porte ouverte à toute hypothèse. Selon Avia.pro, le front otanien semble ne pas contenter d'avoir semé le désordre en Méditerranée et en mer Noire, il cherche désormais à déstabiliser le ciel de la Baltique.
Avia.pro écrit : " Les exercices militaires à grande échelle de l'Alliance de l'Atlantique Nord en mer Noire sont loin d'être les seules manœuvres à grande échelle près des frontières russes. Des exercices militaires non moins importants sont en cours dans le ciel de la Baltique, ce qui, ensemble, n'exclut pas la possibilité de pratiquer une frappe sur toutes les frontières russes depuis diverses directions."
Et bien à Rome, cette même Italie qui n'est plus maître de son destin vient d'être chargée de "sécurité de la navigation dans le golfe Persique", ce qui vu l'antécédent de ce genre d'initiative US ne peut signifier que de potentiel clash OTAN/Iran à l'avenir. Lors du forum IONS à la Réunion, le commandant en chef de la marine iranienne, l'amiral Khanzadi a d'ailleurs confié à son homologue français ne pas comprendre ce que la marine française vient de faire dans le golfe Persique ou pourquoi elle participe à toutes ces provocations anti-russes en Méditerranée. Évidemment l'amiral Vandier n'a pas pu lui répondre que la marine française n'est pas non plus trop souveraine, tout en cherchant du mieux qu'il a pu à critiquer les parties qui ne cherchent que la guerre et on a tous compris qu'il fustigeait les USA.
Pourquoi l’Iran fait une démonstration de force en mer Caspienne ?
Il y une semaine, Bakou a tenu un exercice d'envergure en mer Caspienne sous prétexte d'avoir à sécuriser ses installations énergétiques. Membre actif de l'OTAN et directement influé par cet autre vecteur des plans US/OTAN qu'est la Turquie, Bakou a activé ses navires de guerre, ses commandos marins et ses unités de drones pendant une semaine, c'est à dire jusqu'a 23 juin, pour s'exercer à protéger son gaz. Evidemment les conseillers militaires de l'OTAN étaient de la partie. Quand on sait que la Caspienne a été définie par ses États côtiers comme étant une mer " non militaire", ce geste a toutes les raisons du monde de susciter des suspicions. Surtout que Bakou, y a annoncé vouloir faire de nouveaux achats en termes de navires de guerre puis les "temps sont pleins de risques".
Porteur d'un message de paix et d'amitié, l'exercice naval iranien "Amniyat-e Paydar 1400" a débuté quant à lui mercredi matin dans la mer Caspienne. Y ont été impliqués des unités de surface et aériennes de l'armée de terre, des lanceurs de missiles, des aéronefs à voilure fixe, des hélicoptères, des drones de surveillance maritime, des systèmes de guerre électronique. L'exercice naval s'est déroulé dans une étendue de la Caspienne d'environ 77 000 kilomètres carrés, soit les 20 % qui appartiennent à l'Iran. L'objectif de la manœuvre est de protéger les eaux territoriales du pays et maintenir les lignes de transport.
La sécurité de la zone d'entraînement a été assurée par les forces de défense aérienne de l'armée qui fournit un appui aérien rapproché. Des exercices de tirs de missiles balistiques ont eu également lieu et selon les organisateurs, un des essai a consisté de tirer engin depuis la Caspienne en direction de Makran en océan Indien sur un trajet de 1400 kms. ET ce tir a été un succès, l'Iran estimant que toute aventure US/OTAN en Caspienne aura comme centre de commandement la mer d'Oman ou l'océan Indien.
Bakou disait avoir peur des "essaims de drones ennemis" qui pourraient s'abattre un jour sur ses installations. L'Iran a vu à travers cette crainte parfaitement insensé, l'équivalent de ces tirs de drones que l'axe US/Israël/OTAN envoyait en octobre 2020 en direction des frontières iraniennes, au plus fort du conflit du Haut Karabakh. Ce drone Qods Yassir que la marine a activé au cours de cet exercice,, également connu sous le nom de Sayed-2 , est un véhicule aérien sans pilote léger de surveillance et de reconnaissance tactique iranien. Il s'agit apparemment d'un avatar rétro ingénierie de ScanEagle que la Résistance yéménite a chassé à deux reprises cette semaine à Maarib.
Le Yassir a balayé des ailes en arrière et une grosse bulle de charge utile sous son nez. Contrairement au ScanEagle, il a une queue en V inversée et un empennage à double flèche. Le Yassir a un seul moteur à hélice bipale non identifié. Il porte une charge utile électro-optique. Il peut également être équipé d'une charge utile explosive à utiliser comme munition de frappe jetable. Le Yassir mesure 1,19 mètre de long, a une envergure de 3,05 mètres et pèse 18 kg. Ceci est similaire, mais légèrement plus petit que le ScanEagle. Il a une vitesse de 120 km / h, une autonomie maximale de 20 heures, un plafond de 16 000 et une distance de liaison de communication allant jusqu'à 100 km. Et ce ne sera certainement pas contre les sites gaziers azéris qu'il opérera un jour mais contre toute éventuelle base navale otanienne en mer Caspienne.