TV

L'axe US/monarchies golfiennes commence à s'inquiéter du tournant pro-Iran, pro-Chine du Pakistan

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre pakistanais, Imran Khan (G) et le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman, octobre 2018 à Riyad. ©SPA

Les monarchies arabes du golfe Persique, l’Arabie saoudite en tête, projettent-ils d’organiser un coup d’État militaire pour chasser Imran Khan du pouvoir? Si oui, le pourraient-elles?  Le journal analytique indien TFiPost fait part de la colère de Riyad contre le Pakistan et ses tentatives de rapprochement avec l'Iran et ses alliés et n'écartent pas un possible coup d'État US/Riyad dans ce pays.

(De gauche à droite) Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, le général pakistanais Raheel Sharif et le Premier ministre du Pakistan, Imran Khan. ©TFiPost/Illustration

Le journal indien se réfère à ses propres sources pour rapporter que les monarchies arabes du golfe Persique, l’Arabie saoudite en tête, projettent d’organiser un coup d’État militaire pour chasser Imran Khan du pouvoir à l’aide de l'actuel chef d'état-major pakistanais, le général Qamar Javed Bajwa, façon de ramener au pouvoir le clan pro-saoudien au sein de l'armée dirigé par le général Raheel Sharif. « Selon des rapports, le général Raheel Sharif est persuadé par les pays du Golfe [Persique, NDLR], y compris l'Arabie saoudite, d'entrer en politique au Pakistan et d'assumer une plus grande responsabilité. Irritée par les positions d’Imran Khan, l’Arabie saoudite fait tout pour l'évincer du pouvoir, une position largement appuyée à Washington qui a une dent conte la sinophilie du PM pakistanais ». 

Les rumeurs sur l’entrée en politique du général Raheel Sharif et le remplacement éventuel d’Imran Khan circulent dans une conjoncture de tensions bilatérales accrues entre le Pakistan et d’autres pays du Golfe [Persique, NDLR] en raison d’un éventail de facteurs dont et surtout la position du Pakistan envers le Cachemire "indien". Ayant été négligé à plusieurs reprises par l'OCI, dirigée par l'Arabie saoudite, et par d'autres pays du Golfe [Persique, NDLR] sur la question du Cachemire, le Pakistan a durci le ton et son ministre des Affaires étrangères a menacé l'Arabie saoudite que son pays se tournerait vers d'autres pays islamiques « partageant les mêmes idées ». Ces déclarations n’ont pas plu à Riyad qui a ensuite snobé le chef de l'armée pakistanaise alors qu'il était en visite en Arabie saoudite. Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane, a même refusé de rencontrer le général Bajwa », indique l’article du TFiPost, publié le 20 août.

Et l’article de continuer : « L'Arabie saoudite a commencé à s’en prendre à l’économie du Pakistan en arrêtant les approvisionnements en pétrole et en demandant le remboursement immédiat de ses prêts, ce qui a poussé Imran Khan à précipiter, en guise de riposte, son ministre des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, à Pékin. En Chine, Qureshi rencontrera son homologue, Wang Yi. Les discussions seront axées sur les projets de la Ceinture et de la Route et les relations bilatérales. Ayant été snobé par les Saoudiens et d'autres pays du Golfe [Persique, NDLR], le Pakistan s'est à nouveau tourné vers son allié de « tous temps » - la Chine avec cette différence près que cet allié a désormais un autre allié de poids au Moyen Orient, l'Iran ».

Le journal revient ensuite sur un récent entretien du PM pakistanais où il qualifie le rapprochement avec l'Iran "d'inévitable et d'irréversible", ce qui ne peut que réjouir Téhéran qui goûte depuis l'arrivée au pouvoir d'Imram Khan la fin quasi complète des tentatives d'infiltration des extrémistes wahhabites pro-Riyad via ses frontières orientales.

Lors d’une interview exclusive accordée, vendredi 28 août, à la chaîne d’information ARY, le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, a déclaré que les relations entre Islamabad et Téhéran se trouvaient nettement renforcées par rapport au passé et que « davantage d'approfondissement s'avère également nécessaire », a-t-il ajouté.

Lire aussi: L’ambassadeur d’Iran au Pakistan a proposé la formation d’une coalition régionale

Imran Khan a qualifié d’« inévitable » l’essor des relations entre le Pakistan et l’Iran, « en tant que deux pays voisins », un écho au récent accord stratégique signé entre Téhéran et Pékin. Le Premier ministre pakistanais a ensuite évoqué les relations entre son pays, la Turquie et l’Arabie saoudite, assurant que le Pakistan était déterminé à contribuer à la désescalade entre les pays de poids dans la région. « Là on a vu surtout une tournure stylistique du PM pakistanais dont les liens avec Riyad va de pire en pire. Au fait l'alignement du PM pakistanais sur la Chine, sur l'Iran ou encore son approchement avec l'axe Qatar-Turquie ne peut qu'hérisser l'axe US/Riyad. Reste à savoir si oui ou non la Chine permettra aux USA et à leurs alliés arabes à faire un coup d'Etat au Pakistan ». 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV