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Zoom Afrique du 21 juin 2021

Les soldats de l'opération Barkhane au Sahel.

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La France suit le pas aux États-Unis pour sortir de son bourbier au Sahel.

Actualité en Afrique :

  • Le chemin de fer Ethiopie-Djibouti construit par la Chine a transporté 3,45 millions de tonnes de marchandises en trois ans
  • Le Niger est devenu le premier producteur de mil et de sorgho de l’UEMOA
  • Cameroun : la Caisse de prévoyance sociale dispose d’une trésorerie de 325 milliards FCFA
  • La transformation d’anacarde, l’autre succès agro-industriel de la Côte d’Ivoire
     

Analyses de la rédaction :

1. RCA/Afrique: l'ONU sur un siège éjectable ! 

Les évènements en Afrique continuent de mettre à mal l’ONU.

L’adjudant Hugues Roland Mandoukou, engagé dans la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique, vient d’écoper de 35 mois de prison pour des faits de vol de minutions de guerre, commerce avec l’ennemi et violation des consignes militaires. Une peine relax pour celui qui aura passé près de trois ans en détention préventive.

En détention préventive depuis 36 mois, l’adjudant Hugues Roland Mandoukou va recouvre la liberté. Il vient d’être reconnu coupable de vol de munitions de guerre, commerce avec l’ennemi et violation des consignes militaires. Il a écopé de 35 mois de prison couvrant sa détention préventive d’une durée de trois ans (36 mois). Une peine relaxe !

Selon lui, voulant se faire un peu d’argent de poche, il avait vainement tenté de vendre 1400 munitions de guerre en 2018. Des faits graves qui ont conduit à sa mise aux arrêts. « L’opération de vente aura tourné court pour notre soldat-vendeur d’armes en raison d’une incompréhension avec son intermédiaire le jour de la vente proprement dite des munitions dérobées dans les stocks non expertisés de sa compagnie. Le soldat comptait en tirer la modique somme de 150 000 FCFA de ses acheteurs. C’est ainsi qu’au lieu d’être conduit sur le lieu de vente, il finira à l’un des check-points de la gendarmerie du PK5 de Bangui, la capitale. Le système de sécurité en Centrafrique est de plus en plus perfectionné. Après l’arrestation du mercenaire français et maintenant l’affaire de ce soldat de l’ONU, il serait intéressant de pousser les enquêtes et voir s’il n’y a pas un lien entre ces deux affaires.

Enfin bref, il semblerait que les techniques de vente de l’ONU se dévoilent au grand public.

Dans un contexte où les Centrafricains et beaucoup d’autres populations d’Afrique demandent le départ de l’ONU de leur pays respectif, les raisons, que beaucoup qualifient depuis des années de théorie du complot, se dévoilent au grand jour. En effet, les soldats de l’ONU ont visiblement très facile à fournir des armes et des munitions aux rebelles. Nous pouvons constater maintenant, comment est-ce que les rebelles, terroristes, séparatistes, sont si bien armés et peuvent tenir tête aux armées nationales africaines.
Donc si l’Éthiopie ou le Burundi, et beaucoup d’autres pays d’Afrique n’accordent pas d’accès illimités à l’ONU, ce n’est pas pour rien. Et ce n’est non plus pas pour rien que les pays comme les États-Unis se tordent dans tous les sens afin de forcer les pays africains à accepter la présence de l’ONU, en prétextant des famines et des situations précaires de déplacés.

Bref, avec la nouvelle affaire du soldat de l’ONU qui a accepté de prendre la responsabilité des accusations pour ne pas compromettre la Minusca en échange d’une peine relax. C’est qui ressort de l’opinion publique. Et c’est entre autres pour ces raisons que les Centrafricains et même les Africains en général ne veulent plus de la mission de l’ONU dans leur pays. Il est certain que la présence de l’ONU ne joue pas en sa propre faveur. Les méthodes de l’ONU sont mises au grand jour, et ce n’est qu’un début.

 

2. Golfe de Guinée: les alliances intra-africaines inquiètent la France !

Dans le golfe de Guinée, la France montre des inquiétudes face aux initiatives intra-africaines.

Comme l’a annoncé la DGSE, le terrorisme s’étendrait dans les pays de la côte du golfe de Guinée. La menace terroriste s’étend aux pays du golfe de Guinée, de la Côte d'Ivoire au Bénin, via le Burkina Faso, s’est inquiété vendredi 18 juin le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. Je suis très soucieux des déstabilisations dans les pays du golfe de Guinée, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères.

Le Drian a la porosité terroriste, en particulier en passant par le Burkina Faso, aujourd’hui est en train de toucher le nord de ces pays, que ce soit la Côte d'Ivoire, le Togo, le Bénin, le Ghana, a-t-il ajouté.

Il y a là des risques et nous agissons beaucoup en ce moment pour que ces pays-là aussi s’organisent pour assurer la sécurité de leurs propres frontières et éviter que le terrorisme se répande dans ces territoires, a-t-il dit.

La France cherche par resserrer la vis dans ces pays, mais surtout elle cherche à prévoir de futurs échecs. Car des éléments perturbateurs, qui pourront tenir en échec les politiques néocoloniales, se font voir sur le continent africain, comme par exemple l’arrivée de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, le Togo qui se tourne vers la Russie pour des contrats d’armement, le Ghana qui continue à assurer sa sécurité sans demander des interventions directes de la part des Européens, et le Bénin qui compte se développer seul en se détachant petit à petit de la spirale française.

Paris compterait déployer les nouvelles bases terroristes dans ces pays-là ?

La France a annoncé une prochaine réduction et transformation de sa présence militaire au Sahel, tout en réaffirmant sa volonté de poursuivre la lutte antiterroriste dans la région. La ministre des Armées Florence Parly a aussi souligné vouloir travailler avec les pays du golfe de Guinée en la matière.

Jean-Yves Le Drian et le Premier ministre ivoirien Patrick Achi ont notamment inauguré le 10 juin près d’Abidjan l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT).

Avec l’appui de la France, des Européens, de la communauté internationale, les États de la région doivent intensifier leur coopération militaire, leur coopération sécuritaire et leur coopération judiciaire, avait alors relevé le ministre français des Affaires étrangères.

C’est de cette manière que la France compte prendre le contrôle de ces institutions afin qu’il n’y ait aucune entrave dans le processus d’installation des bases terroristes dans la région.

En d’autres termes, les États-Unis s’occuperont de la partie navale et la France de la partie terrestre.

Mais ce qui n’arrange pas ces puissances coloniales, ce sont les alliances intra-africaines qui se mettent en place entre pays de la côte. Le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Nigéria, des pays que la France et les États-Unis tentent de prendre le contrôle. D’où l’apparition des nombreux plans de déstabilisation en tout genre dans ces pays.

Les alliances intra-africaines sont bien des remparts de taille face aux politiques néocoloniales et c’est pourquoi, les pays occidentaux tentent de saper ces alliances, mais c’est peine perdue.

 

3. Mali: les nouveaux plans US/France !

Au Mali, le visage de la France se dessine.

Nous savons que la France compte tirer à profit les coups d’État, les conflits interethniques et interreligieux au Mali et même sur l’ensemble du continent.

Au Mali, Paris cherche par-dessus tout à se cacher derrière le gouvernement, la force européenne Takuba pour ne plus être en première ligne et continuer ses exactions à visage caché.

Instaurer des divisions, saper les accords interethniques, accélérer le processus de démembrement du pays à travers les accords d’Alger, tels sont les plans de Paris. D’ailleurs, Paris veut à tout prix que le démembrement se fasse, et pousse les acteurs de l’accord d’Alger à accélérer le processus, au point de créer des points de discorde. D’un côté, certaines parties de la CMA accompagnent donc le gouvernement de Transition, mais une autre partie joue au bras de fer avec celui-ci.

Pour la Coordination des mouvements de l’Azawad, l’application sur le terrain de l’accord de paix d’Alger est poussive. « Six ans après la signature de cet accord, les résultats ne sont pas satisfaisants, estime Maouloud Ould Ramadane, porte-parole de la CMA. Pour nous, la faute incombe au gouvernement. » Des points de discorde qui ont pour but de monter les Maliens les uns contre les autres, car lors de la lecture de cette information, on peut constater que la photo d’illustration montre à elle seule deux points de vue différents. Sur RFI, on peut voir la photo Sidi Brahim Ould Sidati qui a été assassinée le 13 avril à Bamako, et sur un site malien, on peut voir la Bilal Ag Acherif, le secrétaire général du MNLA, et Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, le 19 février à Alger.

Visiblement, le ton est donné, le but est bien de montrer la position répressive de Paris qui pousse à ce que le démembrement soit fait et que les conflits inter maliens se ravivent. Mais ce n’est clairement pas la seule volonté de Paris.

Depuis plusieurs mois maintenant, Barkhane est en échec et ne peut plus le cacher aux yeux du monde entier. C’est pourquoi, et vu l’évolution de la situation dans le Sahel, la France a visiblement recours maintenant à l’aide américaine. Et pour cause, des ressemblances avec la politique africaine et même moyen-orientale se font voir dans les politiques françaises.

La France annonce un retrait de ses troupes militaires du Mali tout comme les États-Unis ont annoncé un retrait de leurs troupes de certains pays du Moyen-Orient. Mais on constate systématiquement, qu’un retrait des troupes américaines des pays du Moyen-Orient ne se fait pas à n’importe quel prix.

En effet, on constate que Washington retire ses troupes à la seule condition qu’il arrive à placer des marionnettes dans les postes stratégiques. Comme ça, les États-Unis continuent leurs exactions, mais sous le masque de la nation cible.

En d’autres termes, Paris emboiterait le pas à cette politique pour le Mali. Ça serait une aubaine pour Paris de cacher Barkhane derrière Takuba, mais également, de placer des pions dans des postes stratégiques et donc, continuer d’interférer au Mali, mais derrière un masque malien.

Ce qui serait actuellement plus bénéfique pour Paris. À plusieurs reprises, on a pu voir que Washington a retardé l’échéance du retrait de ses troupes de certains pays. Ce que Paris pourrait très bien faire également pour Barkhane, et ce, tant que l’Élysée ne sera pas sûr que ses intérêts ne seront pas assurés par des acteurs maliens.

Mais la politique des États-Unis comprend également un autre point, que l'on peut voir en Afrique de l'Est, à savoir, une guerre intra-africaine. Outre les conflits en interne, il est également dans l'intérêt des États-Unis, et donc de facto de la France, de lancer une future guerre entre les pays du Sahel, ou encore du Sahel et du Maghreb. 

Les Maliens connaissent particulièrement ce genre de procédé. D’ailleurs, depuis des décennies, la France et les colons en général ont souvent mis en place des politiques sournoises afin de préserver leurs colonies en Afrique, et ça, les populations africaines les connaissent comme leur poche.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV