TV

Terrifiant cocktail drone-roquette ou comment agit l'Armée de l'air asymétrique de la Résistance "irakienne"

La roquette Fajr-5 (Capture d'écran)

Vendredi, à peine trois jours après que le commandant en chef du CentCom eut affirmé dans un rapport urgent à l’adresse du Congrès ne savoir à quel saint se vouer pour sauver la peau aux milliers de soldats US, piégés en Irak puisqu’ exposés à ces « damnés  drones » qui surgissent en toute furtivité du néant pour percer, des murs, des files barbelées, des caméras de surveillance, des radars de Patriot, de C-Ram, d’Avenger…. voire même ce bouclier spatial composé de centaines de satellites au-dessus du Moyen-Orient avant de s’abattre sur les bases de campement américaines, « l’Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense » DARPA a fait une annonce sensationnelle : image à l’appui, elle a affirmé avoir trouvé un intercepteur de drone, une forme de Silly String, à être lancé depuis un véhicule et guidé par un radar, intercepteur capable «  d’identifier et de suivre automatiquement les petits drones ».

DARPA s’en même expliqué en ces termes : « Une fois que l'intercepteur a un drone cible en vue, il libère des «streamers» en forme de cordes - leur composition exacte est inconnue - pour le désactiver. Le système peut également lancer plusieurs intercepteurs pour traiter plusieurs drones entrants simultanément, et les intercepteurs sont réutilisables. »

Mais Steamer ou pas, l’intercepteur-miracle de DARPA qui, selon des fuites, aurait déjà été déployé d’urgence en Irak, après cette série de frappe aux drones visant Harir, Aïn al-Asad, Balad et tout récemment la méga base US en plein cœur de l’aéroport de Bagdad, vient de rater terriblement son baptême de feu : il y a quelques minutes,  "Victory" a été prise pour cible d’une seconde frappe au drone avec en toile de fond, l’une des principales « bandes d’atterrissage des avions Cargo » qui à en croire « Sabreen News », chaîne proche de la Résistance, est parti en mille morceaux. Il y a trois jours cette même base "Victory" érigée au lendemain de l’invasion de 2003 sur les ruines des palais Parfum de Bagdad subissait une attaque similaire, ayant impliqué trois « satanés drones furtifs » qui ont échappé là encore à « l’absolue » vigilance radar de l’armée américaine.

Le Pentagone qui s’est mis tout récemment à reconnaître par presse interposée la complexité des opérations-drones du mois d’avril et du mois de mai, lesquelles opérations ont déjà visé « avec une précision inouïe » les « sites les plus secrets de la CIA à Erbil », celui « des  forces d’intervention rapide US chargées d’opération secrète » ou encore « des hangars des drones MQ-9 » à al-Anbar devrait bien se demander à l’heure qu’il est à quoi rime ce deuxième ciblage de "Victory" où siège le quartier général de l’US Air Force : pas besoin de se creuser les cellules grises, le message est clair. 

En avril et en mai, la Résistance a visé la machine de renseignement US/GB/Israël en Irak pour prouver que rien ne lui échappe même les secrets les mieux gardés des occupants, en juin, c’est « la voie d’approvisionnement aérienne » de l’US Army qui y passe, après plus d’un an d’attaques visant les artères terrestres employées par les troupes US. Car rappelons-le, les convois logistiques et militaires du général McKenzie n’ont plus la possibilité de circuler librement à travers l’Irak tant est désormais nombreux et peu espacé les attaques à la bombe et aux roquettes anti-US.

Pour en donner une petite idée, quatre convois logistiques des troupes militaires américaines en Irak ont été pris pour cible entre le dimanche 13 et le lundi 14 juin  dans les provinces de Hilla, Nassiriyah, Samawa et Diwaniyah. Militairement parlant, autant d’attaques réalisées en quelques heures signifie la totale paralysie de l’armée de terre américaine. Or cette paralysie terrestre, la Résistance cherche à l’étendre au ciel. Même Israël l’a très bien constaté. Dans un article daté du 13 juin, The Jerusalem Post écrit : cette armée de l’air « asymétrique » dont se sont dotés les « alliés irakiens de l’Iran » ne date pas d’hier. Elle remonte à 2019, l’époque où les premières attaques au drone US/Israël ont visé les bases et les sites militaires des « miliciens irakiens ».

Samedi 12 juin et à l’occasion du septième anniversaire de sa création, les Hachd al-Chaabi ont fait parader une partie de leur nouvelle force aérienne composée d'un nombre important d'avions sans pilote. Mais mine de rien, il s’agit d’une force énorme. Cette force aérienne non classique c’est à l’ex-numéro deux des Hachd, Abou Mohandes, assassiné en janvier 2020 qui en revient la paternité ; malgré sa disparition, son projet de créer une armée de l'air pour la Force de mobilisation progresse à une vitesse grand V vu ce couple furtivité/précision qui caractérise chacun des raids de drones irakiens contre les forces US.

Evidemment les Hachd ont fait un vaste usage de drone jusqu’en 2019 dans le cadre de la guerre contre Daech mais ni les Américains ni les Israéliens n’auraient jamais cru qu’ils s’essayaient en même temps à abattre les troupes occidentales. Evidemment ce sont les conseillers militaires iraniens derrière tout ceci mais tout comme Ansarallah au Yémen qui fait un tabac avec ses Qassef K2, les Irakiens, eux aussi, mettent de leur propre sel à chacun de leurs attaques. Et comment ?

Et le journal d'ajouter :" Les deux derniers raids aux drones irakiens du mois de juin, l’un visant Balad et l’autre, Victory a Bagdad ont été précédés de tirs de roquettes. S’il est vrai que l’apparition de drone depuis deux mois tend à effacer le facteur roquette sur la scène irakienne, l’observateur constate aussi un effet « tandem » drone-roquette. Au fait, les alliés de l’Iran semblent se servir d’engins capables de faire réseau avec les drones et ceci est le fondement même d’un C2 asymétrique de plus en plus performante : Alors même que l'armée de l'air irakienne se trouve en mauvais état en raison du retrait de ses entrepreneurs de la base de Balad entre autres, les drones irakiens se trouvent en nette montée de puissance.  Une source anonyme US consultée par JP affirme que les roquettes irakiennes sont de type Fajr5 de 333 mm à propergol solide avec des ailettes qui se déploient après le lancement et qui réduit la marge d’erreur d’engin à moins de 20 kilomètres. Les roquettes peuvent être lancées à une température ambiante comprise entre -40 et +50 °C, juste ce qu’il faut dans les déserts irakiens."

"Cette roquette Fajr-5 a une portée maximale de 75 km avec un CEP (erreur circulaire de probabilité) revendiqué de 4% de portée. La roquette mesure 6,485 m de long et a un poids de lancement de 915 kg, l'ogive hautement explosive (HE) étant équipée d'une roquette à impact ou de proximité, mais d'autres types d'ogives pourraient être installés, notamment des sous-munitions et des incendiaires HE, HE-FRAG et fumée. Le système Fajr-5 a une cadence de tir d'une roquette toutes les quatre ou huit secondes. Et ce n’est pas tout : Fajr-5 agit en synergie avec les drones de reconnaissance soit en connexion avec des radars qui donnent au système, à l’image d’un missile JDAM,  la capacité de suivre et d'engager des cibles. Une autre caractéristique ajoutée est la capacité de tir à distance grâce à laquelle le véhicule de commandement peut relier tous les Fajr-5 dans un rayon de 20 km. Cela s’appelle une armée de l’air asymétrique, celle dont a peur McKenzie. "   

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV