Dans trois jours, les président russe et son homologue US se rencontreront à Genève, alors même que les Etats Unis ont juré leurs bon dieux de faire tout pour mettre à la porte du Moyen Orient la Russie. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le Démocrate et son chef de guerre ont d'ailleurs tout fait en sens : la Turquie d'Erdogan a fini sous pression conjuguée de "menace de sanction-dépréciation de la livre" et ce, combinées aux craintes d'un coup d'Etat identique à celui de 2016 par placer ses agents de Hayat Tahrir al-Sham sous l'ordre de MI6, décision qui s'est traduite très rapidement en acte avec la mort de militaires russes, tués dans une attaque visant une patrouille conjointe à Hassakeh. Et tout ceci sur fond d'une montée en puissance des actes anti syriens et anti russes dans le nord de la Syrie où la Turquie fait imposer sa monnaie nationale, envoie ses missiles et drones contre l'armée syrienne voire pilonne des hôpitaux comme celui d'Alep. D'ailleurs le ministère russe de la Défense en fait le constat :
"Des groupes terroristes opérant à Idlib sont en train de déplacer leurs unités , de procéder à un reconfiguration de leurs forces à un moment où les attaques contre l'armée syrienne s'intensifient. Ainsi leurs agents réinvestissent les villages de Majdalaya et de San, où les attaques se sont intensifiées contre les positions des forces syriennes".
En janvier, le chef du Pentagone a annoncé vouloir déployer 1500 soldats US en Syrie et effectivement il s'est mis aussitôt à multiplier ses bases dont le nombre atteindrait 33 en Syrie orientale. Mais c'était sans compter avec le méga facteur Assad. La réélection du président à 95.1% des voix a été marqué par une forte participation des tribus arabes voire des populations kurdes sur quoi les USA d'Austin ont misé pour mettre à la porte la Russie. Or à Manbij tout comme à Hassake ces derniers en sont désormais à chasser à coup de fusils l'occupant turc, et US.
A Genève, une entente dans le dos de la Syrie entre Russie et USA est-elle possible? Plus d'un analyste répondrait par non surtout que l'Amérique de Biden a prouvé qu'il n'est pas du genre à "partager ". Au Soudan, un petit faux pas russe a conduit à l'expulsion de la Russe d'une méga base stratégique et Moscou n'est pas d'humour à reconduire cette mauvaise expérience.
Et l'auteur de poursuivre : " La liquidation du porte-parole militaire de Hayaat Tahrir al-Cham, Abou Khaled al-Chami, dans le village syrien d'Iblin, ainsi que d'autres éléments de ce groupe terroriste dans la province d'Idlib est un signe : Biden devra chercher à Genève à obtenir le feu vert de la Russie au maintien du transit humanitaire transfrontalier (trafic d'armes et de terroristes, NDLR). La question devra même être examiné dans le cadre des négociations des Nations unies entre les États-Unis et la Russie. Il s'agit des zones hors du contrôle du président syrien Bachar Assad. « Il semble que le président russe, Vladimir Poutine en liquidant des chefs de guerre de Hayaat Tahrir al-Cham envoie deux messages à son homologue américain, Joe Biden avant leur réunion prévue le 16 juin à Genève :
1- Idlib "est toujours sous contrôle d’un groupe terroriste et désigné comme tels par les États-Unis, il n'est donc pas nécessaire de fournir une aide humanitaire à cette zone,
2- Rien de ce que fait Washington ne changera le fait que la Russie a toute l'influence militaire en Syrie et continue d'appliquer sa politique en position de force »
Et l'article de poursuivre : " Washington "doit savoir que les attaques russes contre le groupe terroriste sont un autre moyen pour Poutine de confirmer qu'il est la personne la plus puissante dans l'arène syrienne et qu'elle ne laisse pas aux USA de la dépasser. Ceci renvoie directement aux liens Assad-Russie. la Russie aidera-t-elle Assad à reprendre la Syrie orientale en 2021? bien probable si l'approche de Biden devient plus frontale. Une simple rencontre MI6-Jolani a provoqué des bombardements massifs russes, n'empêche qu'en Syrie il n'existe pas pour Washington, une troisième alternative : puisqu'Assad sera là pour 7 ans, soit affronter les Russes soit se retirer. Il est loin le temps où Moscou faisait dans la dentelle pour les beaux yeux de Trump. La poursuite de la faiblesse de l'approche qui caractérise la politique américaine en Syrie depuis l'intervention de la Russie en 2015 ne fera que conduire à une plus grande démonstration de force, soit à Idlib, soit lors des réunions de Genève ou avant qu'elles ne soient prises des décisions diplomatiques ».