Le plus inquiétant dans cette quatrième attaque au drone irakien ciblant l'une des bases aériennes les plus avancées des troupes US au Moyen Orient, à savoir Aîn al Asad, ne serait pas tant l'attaque en soi, même si celle-ci confirme désormais un tournant particulièrement dangereux pour le contingent US que le fait que l'US Army savait qu'elle allait être attaquée : RT, citant une source "bien informée" irakienne, affirme que les forces US stationnées à Aïn al-Asad "avaient reçu quelques heures auparavant des informations bien sur l'imminence d'une frappe", ce qui en dit sur la "totale" incapacité des batteries de la DCA US à contrer les deux drones Loitering munition.
Par rapport au raid de drone du 8 mai, où la Résistance irakienne a ciblé cette même base, les Yankée jouissaient d'un avantage, celui de la présomption sans toutefois que cet avantage puisse change quoi que ce soit au rapport des forces qui va decrescendo en défaveur des Américains. " L'attaque au drone du six juin contre Ain al -Asad une deuxième en moins d'un mois avait quelque chose de bien similaire à celle du 8 janvier 2020, quand le CGRI a pris pour cible de ses 13 missiles tactiques Qiam Ain al Asad alors même que les troupes américaines s'y attendaient de pieds ferme, que toutes leurs unités de DCA, de radar s'y tenaient prêtes. Il semblerait que les forces pro Iran lancent là un vrai défi à la puissance militaire américaine, en l'avertissant avant de passer à l'acte, affirme Hamdi Malik, chercheur à l'institut Washington.
Ces attaques, lancées à partir de lanceurs mobiles, visaient l'ambassade des États-Unis dans la zone verte de Bagdad et des bases militaires où opèrent quelque 2. 500 forces américaines et des milliers d'entrepreneurs militaires américains mais ne cherchaient guère la précision. Le tournant dronesque a un message à livrer et ce message inquiète au plus haut point le Pentagone et la Maison Blanche. Au fait, les États-Unis sont aux prises avec une menace en évolution rapide après que des milices spécialisées dans l'exploitation d'armes plus sophistiquées, y compris des drones armés, aient touché certaines des cibles américaines les plus sensibles lors d'attaques qui ont échappé aux défenses américaines.
Peu avant minuit le 14 avril, un drone a visé un hangar ultra secret de la CIA parmi tant de bâtiments et ce, à l'intérieur du complexe aéroportuaire de la ville d'Erbil. Pas de perte mais la précision et la complexité de l'attaque a pris de court la CIA et le Pentagone.
Les milices ciblent maintenant des sites, même des hangars d'avions spécifiques, où des drones MQ-9 Reaper armés ou MQ1-C Grey Eagle ou encore des avions de surveillance à turbopropulseurs exploités par des entrepreneurs. C'est le cas de l'attaque du 8 mai où une deuxième frappe au drone a ciblé la base d'Aïn al-Asad, attaque qu'a reconnue et commentée le colonel Wayne Marotto comme étant "non sanglante" mais "douloureuse". Trois jours plus tard, Harir à Erbil était attaquée avec un seul drone Loitering Munition qui a buté le très secret Joint Special Operations Command (JSOC).
« La tendance est d'autant plus perceptible que le drone est un moyen très efficace d'attaquer et que le modus operandi employé semble avoir été bien testé ailleurs, au Yémen par exemple. Depuis 2019, les Houthis n'ont cessé de mettre à l'épreuve la DCA US, entre autres pour en découvrir les failles et ces découvertes ont permis aux alliés irakiens de l'Iran de réduire sensiblement la taille de leurs essaims de drones, de faire économie de leurs moyens et de se focaliser essentiellement sur la précision du tir.
Mais il y a plus : Au contraire des attaques aux roquettes qui ont marqué le gros de l'action militaire anti-US depuis 2019, les raids au drone ne sont pas revendiqués. Il y a encore quelques semaines, on faisait face à une pléthore de groupes hostiles aux USA et au nom souvent inconnu qui ne tardaient pas revendiquer les attaques contre les convois logistiques, l'ambassade ou les bases US mais les drones s'abattent sur les positions US de façon anonymes. Cela aide à ce que l'Iran soit soupçonné comme en être le responsable, un responsable qui tente de faire comprendre aux USA qu'ils ont totalement perdu la possibilité de défouler leur colère sur la Résistance irakienne, et qui en plus ils ont affaire des "groupes ultra formés, ultra sophistiqués qui ont fait de la précision et de la furtivité leur deux mots d'ordre. C'est un tournant aussi dévastateur que la première attaque post-Seconde Guerre contre une base US au monde ( Aïn al-Asad, 8 janvier 2020) signée Iran.