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L'arme russe la mieux appréciée des Iraniens?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Ministres iranien et russe de la Défense, Hatami et Choigou(Archives)

Seconde autorité russe à s'être exprimée en 24 heures en faveur de "coopération militaire et en armement" avec l'Iran. Après Dmitri Shogayev, chef du Service fédéral russe pour la coopération militaire et technique, qui a déclaré mardi "qu’il existait différentes perspectives de coopération militaire et technique entre la Russie et l’Iran", c'est le tour au  vice-ministre russe de la Défense Alexander Fomin de souligner, lors d'une rencontre avec son homologue iranien, le général  Ghoreishi, que « Les deux parties souhaitent approfondir leurs coopérations " : "les deux parties ont discuté de la coopération militaire et technique actuelle entre les deux pays. Les vice-ministres ont également échangé leurs points de vue sur les questions de sécurité régionale », a indiqué le ministère russe de la Défense ce mercredi. Les deux hommes « ont réitéré leur engagement à un dialogue plus intense et au développement d'un partenariat dans le secteur de la défense », a-t-il ajouté.

Hier mardi, Dmitri Shugayev, chef du Service fédéral russe de coopération militaire et technique, a déclaré que Moscou convoitait la perspective d'une coopération militaire et technique avec Téhéran et que la République islamique était intéressée par toutes sortes d'armes russes.

« Nous avons une relation de longue date avec l'Iran. Nous remplissons nos obligations contractuelles. Il y a des perspectives [de coopération militaire et technique]. Téhéran s'intéresse à différents types [d'armes russes] », a-t-il indiqué.

Dans une interview en octobre 2020, l'ambassadeur de la République islamique d'Iran en Russie, Kazem Jalali, a déclaré que l'Iran et la Russie avaient de bonnes perspectives de développement de la coopération militaire et technique après la fin de l'embargo des Nations Unies sur les armes contre l'Iran.

« Il ne fait aucun doute que dans ce contexte, notre coopération militaire et technique avec la Russie va se développer. Il y a des conditions préalables, nous avons eu de nombreux entretiens avec nos partenaires russes à ce sujet. Avec la levée des restrictions, nous pouvons travailler ensemble dans divers domaines et mettre en œuvre les contrats signés. Je vois une bonne perspective de coopération entre les deux pays », avait dit l’ambassadeur d’Iran à Moscou.

Mais à quoi riment ces déclarations croisées? Certaines sources évoquent le "souhait" iranien de se procurer les toutes dernières composantes de la DCA intégrée russe à savoir le S-500 dont le président Poutine a annoncé le test réussi en Syrie.  Après avoir analysé les capacités des systèmes de missiles antiaériens S-500 russes également appelés Prometey (Prométhée) et Triumfator-M, les experts militaires russes ont fait état du déploiement probable de ces systèmes de défense antimissile sur le territoire russe. 

Pourtant, il ne faut pas oublier que les Forces armées de la République islamique d'Iran sont pionnières dans le domaine de la conception et de la fabrication de systèmes de défense aérienne avancés et que même la Russie s'intéresserait à certains d'entre eux.

« Khordad-3 », alias "tueur de Global Hawk" en est un,  un système iranien de missile de défense aérienne mobile routier à moyenne portée qui a été dévoilé pour la première fois le 11 mai 2014, lors d’une exposition de la Force aérospatiale du CGRI. Chaque système peut transporter 3 missiles Taer-2B qui ont une portée de 50 à 105 km et opérer à des altitudes de 25 à 30 km. Le système utilise un radar d'engagement à réseau phasé actif en bande X, il peut donc détecter 100 cibles en simultané et guider 2 missiles sur une cible.

Chaque batterie de Khordad-3 se compose d'un TELAR et de deux TEL et dispose donc de 9 missiles prêts à tirer, chaque bataillon dispose de quatre batteries et peut donc engager 16 cibles simultanément. Chaque bataillon comprend également un radar de surveillance à réseau phasé en bande S 3-D Bashir qui a une portée de détection de 350 km. Le bataillon dispose également d'une unité de commandement et de contrôle (C2) qui assure la communication avec d'autres systèmes de défense aérienne et établit ainsi un réseau de défenses aériennes. Il peut également fournir une liaison de données supplémentaire en cas de brouillage radar.

« Bavar 373 »

Puis la DCA intégrée iranienne dispose de système Bavar 373, reproduction en mieux du S-400 russe. C'est le meilleur système indigène construit dans le domaine de la défense, à longue portée qui peut détecter des cibles ou des avions à plus de 300 km, le verrouiller à environ 250 km, et le détruire à 200 km. Le système Bavar 373 est capable de détecter jusqu'à 100 cibles, d'en suivre 60 et d'en engager six simultanément.

Il dispose d'un radar d'acquisition en bande S pour la détection et d'un radar de contrôle de tir en bande X (à courte portée) pour le guidage des missiles. Les deux sont censés être des radars Array actifs à balayage électronique. Bavar 373 résiste à la guerre électronique et aux bombes électromagnétiques. De plus, ses radars sont capables de détecter des missiles anti-radiations (ARM). Bavar-373 utilise le missile Sayyad-4, qui est contenu dans deux cartouches de lancements rectangulaires. Il utilise également les missiles Sayyad-2 et 3.  L'un des radars utilisés dans Bavar-373 est Meraj-4, un radar phasé avec une portée de 450 km qui utilise des techniques de logique floue pour repérer les cibles. Meraj peut suivre jusqu'à 200 cibles simultanément. et certaines sources russes disent même en avoir vu de visu le fonctionnement en Syrie, puisqu'apparemment, le Bavar 373 se trouverait déployé non loin de Damas. 

L'Iran a aussi Mersad qui est un système iranien de défense aérienne à moyenne portée développé en 2010. Il tire des missiles Shahin qui sont des versions inversées et améliorées au niveau national des missiles sol-air américains MIM-23 Hawk. Mersad intègre des missiles Shahin. Le système se compose de différents radars de traçage et de suivi de cibles, de réseaux logiciels et matériels, de rampes de lancement pour les missiles Shahin et d'un centre de commandement et de contrôle.

Mersad utilise quatre radars. Le radar PAR, appelé Kavosh, est une version améliorée de l'AN/MPQ-50 d'origine. La portée maximale est d'une portée à 150 km et un système IFF est ajouté au radar. Un nouveau CWAR appelé Jouiya est utilisé pour détecter des cibles à basse altitude. Le radar HPIR, appelé Hadi, est une version améliorée de l'AN/MPQ-46 avec un système EO supplémentaire qui lui est attaché. Il existe également un nouveau radar HPIR supplémentaire. Tous les radars utilisent de l'électronique à semi-conducteurs pour avoir plus de résistance à la guerre électronique et peuvent être reliés aux autres systèmes Mersad.

Le radar Hadi est équipé d'un système électro-optique afin de détecter et de suivre des cibles lorsque le champ de bataille est affecté par un brouillage important. La portée de détection du système Mersad est de 150 km et il peut verrouiller des cibles à une distance de 80 km. Il peut également détecter des cibles avec RCS d'environ 0,5 mètre carré dans une portée de 110 km. De plus, Mersad peut engager au moins 2 cibles simultanément.

L'Iran a également développé un nouveau radar à commande de phase nommé Hafez pour le système Mersad. Hafez est un radar 3D avec une portée de 250 km et la capacité de suivre 100 cibles simultanément.

Avec tout ceci, ce n'est peut-être pas le S-500 russe que les Iraniens viseraient. Qu'est-ce qui pourrait donc les intéresser dans le super arsenal russe? La technologie hypesonique; En développement depuis 2017, le missile hypersonique de haute précision. russe  Kinjal peut atteindre des vitesses supérieures à 10.000 kilomètres par heure. Long d’environ 7,4 mètres pour un poids de 4 tonnes, cet engin pourra frapper  des cibles dans un rayon de 2.000 kilomètres. On sait que les Iraniens passent maître en matière d'ingénierie inverse et que rien ne les empêcherait, une fois la technologie hypersonique acquise, d'en reproduire de meilleurs et de bon marché. certains diraient que le Kinjal, il faut des Tu-M22 ou des Mig-31 pour les transporter et que l'Iran n'en as pas mais on pourrait parier sur l'industrie d'armements iranienne pour en reproduire des version côte-mer voire sol-sol. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV