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Méfiance mutuelle cristallisée autour d'Israël pourra-t-elle s'effacer définitivement?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Bloc Iran-Russie vs les USA (Illustration)

Bien que la coopération stratégique Iran-Russie s'établisse au gré des intérêts et des circonstances régionales, elle pourrait bien se consolider en un rien de temps et s'inscrire dans la durabilité. C’est en fait l’avis d’un haut chercheur à l’Académie des sciences de Russie.

La politique russe vis-à-vis de l’Iran a considérablement changé tout au long de ces dernières années. L’Iran a joué pour chez les Russes deux rôles : il a été un allié sûr et digne et confiance face aux ennemis communs ; et un instrument pour régler les relations avec l’Occident. Pour preuve, en 2010, la Russie a voté pour la résolution 1929, ratifié le 9 juin par le Conseil de sécurité contre l’Iran alors qu’en 2018, elle a apposé son veto à la résolution anti Iran du 26 février au Conseil de sécurité. 

Nikolay Baykin, haut chercheur au centre d’études militaires et politiques pour les USA et le Canada à l’Académie des sciences de la Russie, estime que la Russie devait renforcer ses relations avec les pays orientaux dont l’Iran pour pouvoir renforcer son rôle sur la scène internationale ; «L’Iran cherche intelligemment à renforcer ses relations avec toutes les parties pour empêcher que l’avenir des sanctions et l’amélioration de la situation économique du pays ne dépendent pas de l’amélioration des relations avec les États-Unis et d'un retour à un nouvel accord nucléaire. Il s’emploie à profiter des potentialités de toutes les parties des négociations telle la Russie, l’Allemagne et la France.»

« La politique iranienne repose sur l’idée que les États-Unis ne constituent plus une hégémonie déterminante et que les pays européens défieront, avec leur souplesse et flexibilité, le statut de "supériorité" américaine. L’Iran réduit de plus en plus le rôle des USA dans les questions extra régionales et mondiales », dit l’analyste russe ajoutant que le rapprochement russo-iranien a provoqué une certaine « jalousie stratégique ». 

« Depuis l’avènement de la Révolution islamique, les États-Unis ont essayé de contrôler l’Iran mais ils n'ont pas réussi et ce pays s’est transformé aujourd’hui en une puissance régionale indépendante dont la sphère d'influence s'étend jusqu'en Méditerranée (Liban et Syrie) aux frontières sino-indiennes (Afghanistan) », a-t-il poursuivi. 

Or, les Américains ont essayé de former, via l’Otan, un partenariat avec la Turquie ou de miser sur les Kurdes syriens sans parvenir pour autant à un quelconque succès stratégique.

Certes, le partenariat stratégique Iran-Russie est pour le moment « une nécessité de circonstance » mais la Russie entend le transformer en une coopération « durable et permanente ». L’Iran a de fortes capacités, il l’a déjà prouvé dans l’affaire du Caucase du Nord. C’était en fait le seul pays du monde de l’Islam qui a accompagné la Russie dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme au Caucase du Nord. Et cela sans oublier la coopération réussie des deux pays dans l’affaire de la paix du Tadjikistan. Quant à l’Afghanistan, l’Iran et la Russie se sont alliés face aux Talibans ; ils ont d’ailleurs des intérêts communs et font face à des menaces communes dans l’affaire du Caucase du Sud.

Baykin réfute tous les pronostics infondés selon lesquels l’Iran et la Russie s'instrumentalisent l’un et l’autre : « Les Américains se sont rendus compte du rapprochement irano-russe et en sont donc inquiets, car il va à l'encontre de toutes leurs attentes. Leurs alliés sionistes, eux aussi, le désapprouvent, d’où tous leurs efforts pour porter préjudice à l’amélioration éventuelle des relations Iran-Occident. Ce qu’ils font via leur lobby puissant au sein du Congrès américain. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV