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Une base aérienne israélo-émiratie à Bab el-Mandeb ? et si Ansarallah était chargé de mener la première "incursion terrestre" contre Israël?

Base aérienne israélo-émiratie à Prime au Yémen. ©AP

Ce n’est pas sans raison si la Résistance yéménite qui depuis jeudi 28 mai cumule des frappes « aériennes » avec cette armée de l’air des pauvres qu’elle s’est faite, à la faveur des centaines de drones kamikazes, de combat, dont le fameux Qassef K2, qui ces derniers jours a lancé quatre attaques contre la base aérienne anglo-saoudienne Khamis Mushait, à Abha, base d’où partent les F-15 et les Eurofighter britanniques non plus trop pour frapper les « Houthis » mais surtout pour abattre leurs drones de quelques centaines de dollars à l’aide des missiles AIM -9 Sidewinder d’une valeur de quelque millions de dollars puisque Patriot est mort et bien enterré par des centaines de raids de précision réussis d’Ansarallah,  a tenu à médiatiser la mort en martyr puis les funérailles le 21 mai à Gaza, de l’un de ses conseilleurs balistiques, feu Husayn al-Waéli, originaire de Saada .

En effet, dès les premières heures de l’opération "Epée de Qods", le modus operandi parfaitement nouveau de la Résistance palestinienne qui a consisté à appliquer des barrages de feu intenses essentiellement de roquettes à l’effet de saturer les radars de Dôme de fer puis frapper à coup de missile balistique tactique là où il fait mal à savoir site énergétique, aéroport, ports, …, avait fait douter qu’il y a quelque chose d’Ansarallah au QG conjoint des brigades de Qassam et de Qods. Puis quand ce QG a fait sortir son missile Badr-3, variante de Badr-1 yéménite, puis encore le drone Shahab, un avatar de Qassef K2, lesquels on fait ensemble, à l’image des nuées de drones et de missiles yéménites, le malheur des sionistes à Ashkelon où ils ont frappé le pipeline Ashkelon-Eilat, et ses réservoirs, tous les doutes se sont dissipés : Ansarallah faisait partie de l’opération.

Après tout, la bataille de libération de Qods touche directement le Yémen, cible depuis 2015 d’une offensive complexe d’une atrocité sans nom et impliquant USA, OTAN et leurs acolytes golfiens plus Israël. Du 10 à 21 mai, Gaza a été donc l’arène où s’est déroulé le premier face-à-face Israël/Ansarallah avec en toile de fond un message très clair à livrer à l’entité : cette profondeur stratégique terrestre d’Israël que les 4.700 missiles palestiniens ont réduit en mille miettes, l’entité sioniste ne saura la restituer en mer même si les Emirats de Ben Zayed, affolés par l’effondrement en à peine 11 jours, du mythe qu’ils s’étaient fait de la « puissance militaire d’Israël », de celle de son armée de l’air, de ses F-35 Adir surtout, viennent de reconnaître publiquement et  par image satellite interposées être servi de paravent à une présence militaire permanente sur les îles yéménites de Soccotra et de Perim ( Mayyun).

 Vidéo: un missile antinavire palestinien bute une corvette Sa'ar israélien, mai 2021/Tasnim

Surtout à Perim où l’AP révélait dès le 25 mai, précipitamment et carte à l’appui, l’émergence d’une « mystérieuse base aérienne », semblant  dire à l’axe de la Résistance que si Israël a perdu la bataille "Chasseur VS Missile" et qu’il a désormais un front sud élargi, ébullition permanente à gérer, un front qui lui impose le début et la fin de toute guerre à venir,  quitte, dans la foulée,  à réduire en cendre le rêve du pipeline Emirats- Eilat -Aqaba -Europe, Ben Zayed, lui, n’est pas du genre à se laisser faire et qu’il est là pour sauver la peau à Israël et lui offrir un poumon maritime, en plein détroit de Bab el-Mandeb en mer Rouge, alors même que le sort d’Ashkelon, d’Ashdod, Eilat voire Haïfa et Tel-Aviv est plus qu’aléatoire.

Vidéo : l'offensive d'Ansarallah à Jizan dans le sud saoudien. L'armée de terre sioniste tiendra-t-elle le coup face à de combattants pareils?  /Tasnim 

Dans son rapport du 25 mai, l’AP soulignait surtout que cette île volcanique de Perim, « se trouve dans l'un des points d'étranglement maritimes cruciaux du monde pour les expéditions d'énergie et le fret commercial » et que « bien qu'aucun pays n'ait revendiqué la base aérienne, le trafic maritime associé à une tentative préalable de construction d'une piste massive sur les 5,6 kilomètres (3,5 miles) de l'île il y a des années revient aux États-Unis Émirats. »

Et puis il ajoutait :  « La piste de l'île de Mayyun permet à quiconque en a le contrôle, de projeter sa puissance dans le détroit et de lancer facilement des frappes aériennes sur le Yémen. Il fournit également une base pour toutes les opérations dans la mer Rouge, dans le golfe d'Aden et en Afrique de l'Est voisine. …Le 18 mai, ce travail semblait terminé, avec trois hangars construits sur un tarmac juste au sud de la piste. Une piste de cette longueur peut accueillir des avions d'attaque, de surveillance et de transport. Un effort antérieur a commencé vers la fin de 2016 et a ensuite été abandonné lorsque les travailleurs ont tenté de construire une piste encore plus grande de plus de 3 kilomètres (9 800 pieds) de long, ce qui permettrait les bombardiers les plus lourds. »

Vidéo : l'offensive d'Ansarallah à Jizan dans le sud saoudien, 28 mai /Tasnim 

De tout ce commentaire qui n’apprend pas grande de nouveau sur les agissements émiratis au Yémen, agissements en cours depuis 6 ans, l’observateur averti aura relevé la date de 18 mai et surtout son association par l’AP à cette phrase : « …ce travail semblait terminé, avec trois hangars construits sur un tarmac juste au sud de la piste »

Pourquoi cet accent mis sur la date de l’achèvement de la supposée super base aéronavale, censée asseoir l’emprise Israël/Emirat sur Bab el-Mandeb ? C’est à Gaza que se trouve la réponse. Le 18 mai, la Résistance palestinienne appuyée par les « conseillers militaire d’Ansarallah » a lancé un étonnant barrage de feu balistique de 6 heures qui a visé six bases aériennes israéliennes à travers tout le territoire occupé : Palmachim, Nevatim, Tel Nof, Hatzor et Hetzarim y ont passé, laissant sans voix le QG US/Israël … Toutes ces bases aériennes dotées de Dôme de fer, d’Arrow et de Fronde de David sur quoi veillent nuit et jour les satellites de surveillance, les drones et les avions espions, allaient disparaître si et seulement si, au lieu de de 50 à 100 missiles par salve, la Résistance avait tiré 200.

Sinwar, le leader du Hamas l’a d’ailleurs bien rappelé quand il a affirmé dans son récent discours que la Résistance palestinienne est capable de « lancer en une minute des centaines  de missiles de 100 à 200 km de portée ». La question qui se pose d’emblée est alors la suivante : la base de Mayyun fera t-elle mieux que Palmachim ou Hatzor…. Nevatim ou un peu plus loin, Aïn al Asad, Balad et Harir ?

La question est d’autant plus adéquate que le face-à-face Israël/Ansarallah à Gaza a eu un « volet naval » que les médias « mainstream » taisent à dessin, par crainte d’avoir à reconnaître là encore une déculotté US/Israël de plus.

Bien sûr que les commandos marins palestiniens tout comme les missiles antinavires de Gaza ont fait un exploit en faisant sauter une corvette « Sa’ar » chargée de protéger le site offshore israélien Tamar à la mi-mai. Mais le coup d’un « drone sous-marin piégé » qui s’est fait exploser au large de Gaza, et à plusieurs mètres de profondeurs, sans que la marine en état d’alerte sioniste puisse en douter ne serait-ce qu’un seul instant, demandait une expérience du terrain que Gaza, étoile montante de la constellation de la Résistance, ne possède pas encore mais dont Ansarallah, pilier de l’axe, dispose depuis longtemps. Le 16 mai, la chaîne israélienne Kan a diffusé le flash info suivant :

«  Le Hamas a tenté de frapper un des terminaux de forage du champ offshore situé à 20 kilomètres de Gaza à l’aide des sous-marins sans pilote piégé. Cette « tentative » a fait stopper toute activité sur le site ». Presque au même moment la chaîne 12 titrait : « Gaza a tiré des dizaines de missiles balistiques et de croisière contre les puits de gaz offshore d’Israël… Il paraît que le Hamas possède des sous-marins chargés de 50 kg d’explosifs …. Après ces tentatives, le ministère de l’Energie a fermé le site sur fond du départ précipité du Chevron, et de la société émiratie société Mubadala Petroleum….".

Vidéo : l'offensive d'Ansarallah à Jizan dans le sud saoudien, 28 mai /Tasnim 

MBZ a-t-il dépensé pour rien des milliards de dollars d’investissement à Socotra et à Perim en y érigeant, des sites militaires, des bases d’écoute et d’espionnage, lesquels sont exposés depuis le ciel et la mer aux frappes au drone et aux sous-marins d’Ansarallah? Ben Zayed continue à y croire, à Israël, au Deal du siècle, à la normalisation… et le réveil n’en sera que plus dur …Quant à Israël, il lui faudrait réfléchir à deux fois avant d'aller trop loin dans le détroit de Bab el-Mandeb car outre la puissance de feu "balistique" particulièrement avérée, Ansarallah a des commandos à avoir battu tous les records. 150 km2 libérée en 48 heures au sud de Sadaa et au sud ouest de Jizan, au terme d'une opération de snipers, commencée seulement une semaine après la trêve à Gaza. ...

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SOURCE: FRENCH PRESS TV